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Collèges catholiques : Guerre ouverte managers-syndicat d’enseignants

— Les deux parties convoquées d’urgence au Conciliation & Mediation Board du ministère du Travail la semaine prochaine pour régler le problème

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Un mot d’ordre donné en septembre dernier par le syndicat d’enseignants des collèges catholiques à ses membres pour ne plus prendre la présence des élèves à compter de la nouvelle année scolaire provoque une vive colère des responsables de ces établissements. Dans un communiqué daté du 17 décembre, au ton virulent et menaçant, les managers des écoles préviennent qu’ils n’écartent pas la possibilité « to take any action that they may be advised (including criminal action) against the union leaders who conspire to do harm to the catholic confessional colleges ». La Federation of Civil Service and Other Union (FCSOU) à laquelle est affilié le syndicat d’enseignants a référé le contentieux au Conciliation & Mediation Board du ministère du Travail.

Le litige entre le management des collèges catholiques et la Secondary and Preparatory School Teachers and Other Staff Union (SPSTSU) portant sur le registre de présence des élèves est diversement commenté dans le secteur secondaire catholique et à la Private Secondary Education Authority, organisme de contrôle du secondaire privé. La SPSTSU souligne que le “roll call” ne figure pas dans le “scheme of service” des Educators établi par le Pay Research Bureau mais que les enseignants « in a spirit of cooperation and that of win-win situation » ont toujours collaboré avec la direction de l’école pour prendre la présence des élèves. Selon ce syndicat, plusieurs de ses membres auraient reçu durant l’année écoulée des « menaces » venant de parents d’élèves de SC/HSC non satisfaits de la comptabilisation du taux de présence de leurs enfants – un des critères pour être éligibles à la subvention gouvernementale pour les frais d’examens SC/HSC. D’où le mot d’ordre donné par la SPSTSU, expliquent ses dirigeants, de « not to carry out roll call of students » à partir de janvier. « Depuis le mois de septembre, nous avons informé nos membres de ce mot d’ordre », dit la direction du syndicat. Selon la SPSTSU, il y aurait « une cassure de communication » entre eux et le management des écoles en raison « de plusieurs prises de positions de ce dernier à l’encontre des droits de leurs membres ». La direction de la SPSTSU poursuit : « C’est pour cette raison que nous avons jugé nécessaire d’informer nos membres. »

Mais les managers des écoles catholiques n’ont pas tardé à faire part de leur réaction à leur staff respectif au mot d’ordre syndical. Dans une lettre au “teaching staff” le 27 octobre dernier, les managers les félicitent d’abord pour le “valuable work” entrepris durant l’année scolaire écoulée en espérant qu’ils attaqueront la nouvelle année scolaire avec « une vigueur et une détermination renouvelées ». Les managers « espèrent sincèrement », ajoutent-ils dans cette correspondance que les enseignants « ne se laisseront pas égarer par des instructions qui perturberont le bon fonctionnement des écoles et qui ne tiennent pas compte l’intérêt des élèves ». Selon ces managers des collèges catholiques, « le “role call” a toujours fait partie des devoirs et des responsabilités des enseignants et fait partie intégrante de leur contrat de travail ».

Aux enseignants qui oseraient appliquer le mot d’ordre du syndicat pour ne pas prendre la présence des élèves, les managers les préviennent dans cette communication du 27 octobre : « Any deliberate failure to perform the said duties would be be tantamount to a breach of contract and /or an act of insubordination which will necessarily entail disciplinary action on the part of the management. »

La SPSTSU déplore, dit-elle, le contenu de cette lettre des managers qu’elle qualifie de « disturbing & disproportionate » et que cette attitude, dit-elle, équivaut « à une menace et à des actions répressives » à l’encontre des membres qui refuseraient de prendre la présence des élèves. Face à cette menace d’action disciplinaire brandie par les managers, la SPSTSU a décidé de référer le contentieux au ministère du Travail.

Dans une “important notice” du 17 décembre dernier, les managers des écoles catholiques se disent favorables aux « syndicats responsables et qui encouragent des actions constructives ». Mais ils « condamnent fermement » , ajoutent-ils, « les actions irresponsables portant atteinte au bon fonctionnement de l’école et qui inciteraient à la rupture de contrat de travail d’une manière illégale ». Le ton des managers dans cet “important notice” est ensuite plus agressif envers les dirigeants syndicaux de la SPSTSU. « The people ordering others to illegally break their employment contract wiht the risk of losing their jobs, have themselves nothing to lose. In this context the managers reserve the right des to take any action that they may be advised (including criminal action) against the union leaders who conspire to do harm to the catholic confessional colleges and their students and who incite others to commit illegal acts. »

Des enseignants, des recteurs des collèges catholiques de même que des officiers de la PSEA qui ont pris connaissance du contenu de cet “important notice” trouvent que le ton est « quelque peu excessif ». Nos interlocuteurs trouvent que les deux parties, soit le syndicat et le management, « auraient dû s’asseoir autour d’une table pour discuter du problème » au lieu « de nourrir des relations conflictuelles qui nuisent à l’image du secteur ».

« Les enseignants ont toujours été impliqués dans la prise de présence des élèves et c’est une bonne chose. Tout syndicat est là pour défendre les droits de leurs membres mais s’il y a eu effectivement problèmes au cours d’année avec la comptabilisation du taux de présence des élèves, comme l’affirme le syndicat, que les responsables de l’éducation catholique en discutent autour d’une table. C’est peut-être l’occasion de revoir la manière de faire des registres dans le but d’améliorer le fonctionnement de l’école au lieu de brandir des menaces », réagit un ancien recteur du secondaire catholique.

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