Les 39 familles qui habitent les cahutes derrière le complexe résidentiel de la NHDC à Cité La Cure au nord-est de Port-Louis font partie des statistiques du rapport du Central Statistical Office 2011 sur les familles qui ne sont pas approvisionnées en eau et en électricité. Elles ne sont pourtant pas de squatters. Mais jusqu’ici leurs multiples démarches pour accéder aux infrastructures de base (eau, électricité et chemins) « sont tombées dans l’oreille d’un sourd ».
« Nou fatigue ek sa lavi ki nou pe amene-la ! Nou santi nou izole ek lemond exterier ! Nou nepli kapav ! » se lamente Anique Acrise, une mère de quatre enfants qui cinq ans de cela a quitté les flancs de la Montagne Paul et Virginie, non loin de là, pour venir s’installer dans une cahute quand le gouvernement d’alors a bien voulu régulariser leur situation. « Nou ti kwrar nou ti pou trou enn lizur, me nou ankor dan nwar ! » ajoute-t-elle.
Comme cette famille, il y en a 38 autres qui attendent depuis 2005 pour être pourvues d’infrastructures de base que les autorités leur avaient promises. Pourtant, leurs papiers sont en règle. Elles ne squattent pas ce terrain que leur a alloué le ministère des Terres et du Logement. « Minister Lozma finn tir nou kot nou ti ete pou donn nou swa-dizan enn plas meyer ! » ironise notre interlocutrice. « Depi 5 ans, nou pay Rs 450 par an… Nou ena nou Letter of Intent, nou ena nou let dakce pou simin, nou en règle, nou na pas bann squatter », poursuit-elle.
Cependant, toutes les démarches de ces familles vivant « behind NHDC Cité La Cure » pour avoir l’eau, l’électricité et chemins sont « restées vaines ». « Ladress mem nou pena… Apel nou “behind NHDC”. Kuma dir nou pa existe lor map ! » lance avec amertume Queency Jean-Louis, une jeune maman de 20 ans, son bébé Winsley dans les reins.
« Pas plus tard que le 17 novembre 2010, on est venu nous informer qu’on viendrait installer le réseau électrique le lendemain même », explique une autre femme. « Me ziska zordi, narien ! » s’indigne-t-elle. Elle affirme qu’on leur a plusieurs fois promis de régler leur problème. En attendant, ces familles vivent dans une situation bien difficile.
Anique Azie, qui vient d’accoucher en sait quelque chose. « Kuma mo sorti lopital pou vinn ici, mo finn bizin tir savat, mars dan sa labou-la pou vinn lakaz… Lapli ti pe tombe ! » explique-t-elle. Elle s’est mariée il y a trois ans à un habitant de ce lotissement et elle s’y est installée.
« Parski pena elektricite, zanfan bizin arett apran enn sertin ler… Zot pa kapav fer zot devoir », explique pour sa part Anique Acrise. Pour Queency Jean-Louis la situation devient compliquée quand on a un enfant malade. « Galoupe rod taxi, taxi mem pa kone kot nou ete e kan gagn enn taxi zot pale rantre parski pena semin », déplore-t-elle. Et d’ajouter : « Parfwa, bizin ramass delo tar aswar parski ena zis trwa priz pou tou sa fami-la. Nou finn plin fer demars CWA. »
Aux dernières nouvelles, les autorités ont informé les 39 familles qu’on allait les déloger pour les installer à Batterie Cassée à Karo Kalyptis. « En juin, nous avons chacun reçu une lettre en ce sens. Mais depuis, plus aucune autre nouvelle », déplore Anique Acrise. La situation précaire de ces familles a été plusieurs fois évoquée à l’Assemblée nationale. En vain.
« Mo ti a kontan nou trouv enn lizur ! » conclut Georgette Pierre, une autre résidente.
CITÉ LA CURE: 39 familles vivotent dans la précarité
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