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Changement climatique : Aucun signe des pluies d’été à l’horizon du 31 décembre

  Avec octobre se présentant comme le 2e mois le plus sec de ces trente dernières années, la période de décembre à février prochain s’annonce avec un « cumulative rainfall below normal »

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   Le niveau des réservoirs déjà sous la barre des 40%, soit 27 points de moins que l’année dernière, et des 50% de décembre 2020

Les prévisions établies en octobre dernier, à l’effet que les premières pluies
d’été    susceptibles de remettre les principaux réservoirs de l’île à niveau — qui ne seront pas au rendez-vous de 2022, se sont avérées exactes. À samedi matin, les services de la station de météorologie nationale de Vacoas confirmaient à Week-End qu’il n’y a aucun signe de l’arrivée de ces premiers grains salvateurs d’ici les prochains sept jours, soit au 31 décembre. Sauf quelques passages pluvieux à l’est et sur le Plateau central pendant ce week-end de Noël. Mais pires sont les projections établies par la météo au cours de ces derniers jours, à l’effet que la période allant de décembre à février de l’année prochaine, le cumulative rainfall is expected to be below normal, laissant voir que le pays continuera à être water-stressed dès les premiers mois de la nouvelle année, à moins d’un revirement de tendance.

L’un des derniers bulletins émis par les Mauritius Meteorological Services à la mi-décembre, confirme que le déficit hydrique — conséquence du changement climatique principalement — devient de plus en marquant. Ainsi, le mois d’octobre dernier a fait son entrée dans les annales comme le deuxième mois le plus sec depuis les années 1990. « October 2022 was dry, being the second driest since the last 30 years », souligne le directeur de la météo dans cette analyse mensuelle.

Les relevés pluviométriques enregistrés au cours de ce mois ne donnent que 33 millimètres de pluies, soit une moyenne d’un millimètre par jour. Cette performance ne représente que 45% de la moyenne à long terme. « Rainfall was deficient almost over the whole island, especially in the region of Arnaud, Bois-Chéri and Grand-Bassin (the rain belt), where it was deficient by about 100 to 175 mm. Elsewhere, rainfall was deficient by about 25 to 100 mm », note le document.

L’une des rares régions ayant été bien arrosées a été Cent-Gaulettes, dans le sud-est de l’île. D’ailleurs, pour le mois d’octobre, cette agglomération avait reçu 116,5 millimètres de pluie, avec une pointe de 29 mm le jeudi 20 octobre. Par contre, la pluie est tombée pendant 21 jours sur 31 à Mont-Bois, mais littéralement des poussières. L’ouest, le sud-est et le nord ont été secs pendant ce mois d’octobre.

Le mois de novembre a été pire en pluies, avec moins de 40% de la moyenne saisonnière à long terme. Les 33 millimètres de pluie relevés par les services de la météo ne représentent que 39%. Et cela, même si les régions de Médine, Tamarin et Mon-Loisir ont enregistré 10 mm de pluies supérieurs à la moyenne régionale.

« Rainfall was deficient almost over the whole island, especially in the region of Arnaud, Bois-Chéri, Union-Park and Sans-Souci where it was by 100 — 125 mm », ajoute la météo, révélant aussi que la première quinzaine de ce mois de décembre a vu la même tendance se prévaloir, 43 mm pour l’ensemble de l’île, avec les régions de Sans-Souci, dont la centrale hydroélectrique Diamamouve du Central Electricity Board, Grande-Providence, Bel-Étang et Bois-Chéri, affichant un déficit pluviométrique dans la fourchette de 40 à 65 millimètres.

Avec décembre encore dans le rouge sur le plan de la pluviométrie, les mois de janvier et de février ne s’annoncent guère différents. En tout cas, les dernières indications pour les prochains sept jours sont que les premières pluies d’été ne seront pas pour cette année. « Cumulative rainfall for December to February is expected to be below normal. The monthly rainfall forecast consenus is as follows : December : below normal (mean 100 mm), January : below normal (mean 180 mm) February : below normal (mean 240 mm). »

De ce fait, les ressources en eau, avec un niveau moyen des réservoirs déjà sous la barre des 40%, s’annoncent des plus problématiques pour le début de 2023. Cette équation hydrique des plus contraignante n’est pas uniquement réservée à Maurice. De son côté, Rodrigues subit de plein fouet les effets de la sécheresse chronique, avec la moyenne pour le mois de novembre variant de 18% à Plaine-Corail à 41% à Pointe-Canon en passant par 31% à Citronnelle.

Pour sa part, l’archipel d’Agalega a tiré son épingle du jeu avec 90 mm sur une moyenne à long terme de 110mm (82%) pour le mois dernier. Saint-Brandon est dans le même pétrin que Maurice avec une pluviométrie ne représentant que 27% de la moyenne. Les autres îles de cette partie du bassin de l’océan Indien ne sont nullement épargnées par la conjugaison des effets de La Nina et d’une anomalie positive de la surface de l’océan Indien subtropical (SIOD positif). Les prévisions étables par Météo-France Océan Indien rejoignent celles de la station de Vacoas.

« Malgré un démarrage précoce de la saison, avec les tempêtes Ashley et Balita, l’activité ne s’annonce pas exceptionnellement active. La probabilité d’avoir une activité inférieure à la normale est de 60% et de 30% pour une activité proche de la normale. La probabilité n’est que de 10% pour une activité supérieure à la normale », projette Météo-France, ajoutant que « le centre envisage un nombre total de systèmes (tempête ou cyclone) compris entre 6 et 10 pour la saison cyclonique 2022/2023 du Sud-Ouest Océan Indien (normale 10). Entre 3 et 5 deviendraient des cyclones tropicaux (normale 5). »

En tout cas, l’année 2023 s’annonce chaude sur de multiples fronts, principalement en termes de déficit hydrique d’envergure avec des conséquences sur le quotidien des Mauriciens…

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