— Enseignants et parents réclament un plan d’action dans les plus brefs délais
Des membres du personnel de l’école primaire de Petit-Raffray dénoncent une détérioration importante des locaux et des conditions d’hygiène et de sécurité inacceptables. Certaines salles de classe sont tellement imprégnées d’humidité que la peinture ne tient plus et que des bouts d’enduit tombent du plafond. Des parents, furieux, dénoncent haut et fort la situation et réclament la mise en route de gros travaux dans les plus bref délais : « Si le gouvernement n’agit pas maintenant, c’est une génération entière qui sera abandonnée au délabrement, aux moisissures et au manque de sécurité. »
Si le système éducatif s’apprête à vivre une transformation majeure sous la houlette du nouveau ministère de l’Éducation, Mahend Gungapersad, l’état de vétusté d’un bon nombre d’établissements primaires et secondaires d’État mérite d’être mis sous le feu des projecteurs. L’école primaire de Petit-Raffray incarne les dégradations infligées aux bâtiments du réseau scolaire public par des années de négligence. La liste est longue. Moisissures au plafond, murs craquelés, tables brinquebalantes, toilettes indignes… C’est l’amer constat établi par le personnel enseignant, les élèves et leurs parents.
Des alertes sont lancées, chaque année, pour la mise sur pied d’un plan d’urgence massif visant à rénover le bâti scolaire, mais leurs demandes sont restées lettre morte. Mahend Gungapersad, n’a-t-il pas mesuré l’ampleur de l’état lamentable dans lequel se trouve l’école Petit-Raffray, lors de sa visite qu’il a effectuée, en janvier, dans l’établissement à l’occasion de la rentrée des classes ? À en croire un enseignant, « cet item a fait l’objet d’une discussion entre le ministre et la maîtresse d’école, mais c’est toujours le statu quo. »
À en croire les parents d’élèves scolarisés dans cette même école il y a une vingtaine d’années, « le bâtiment n’a jamais fait peau neuve. « C’est inacceptable ! » Des clichés donnent un aperçu de l’intérieur de l’école. Des murs sales, un carrelage cassé… Sur les plafonds des salles de classe, la peinture est tellement défraîchie qu’on aperçoit, à certains endroits, des fissures et de grands cernes bruns, là où la moisissure s’est infiltrée. Faut-il attendre qu’un plafond menace de s’effondrer pour que les autorités songent à agir ?
Rebutés par l’état répugnant des toilettes
Il y a pire. Rebutés par l’état répugnant des toilettes, élevés et enseignants avaient pourtant vu d’un bon œil la construction d’un nouvel emplacement moderne et plus digne pour abriter les sanitaires. Sauf que deux ans se sont écoulés depuis que les travaux sont au point mort. « Certains élèves et professeurs se retiennent d’aller aux toilettes, tellement l’insalubrité y règne en maître, en sus de la pénurie d’eau qui fait rage. On ronge notre frein depuis deux ans pour que le contracteur complète les travaux de construction de nouveaux blocs de toilettes plus spacieux. Pour des raisons dont on ignore, ils se sont arrêtés », confie un instituteur.
L’état de délabrement dans lequel se trouvent les terrains de jeux, auxquels les élèves n’ont pas accès depuis belle lurette, fait partie de la liste des revendications. « Le terrain de foot truffé de cailloux est impraticable. Comment voulez-vous promouvoir le sport de masse dans ces conditions. C’est triste pour ces gosses férus de foot et d’autres disciplines », souligne un interlocuteur. Des efforts doivent être faits dans l’entretien et la modernisation d’autres sites récréatifs. On ne peut passer sous silence l’état dans lequel se trouve le jardin d’enfants. « Les toboggans et des balançoires qui n’ont pas été entretenus depuis des lustres, sont rouillés. N’est-il pas le moment de donner un coup de neuf à ces infrastructures ? »
En se levant comme un seul homme, parents, enseignants et élèves envoient un signal fort aux autorités afin qu’elles changent son fusil d’épaule dans les plus brefs délais. « Le vrai changement passe non seulement par une refonte du système, mais aussi par un suivi assidu de l’état de nos bâtiments et infrastructures permettant un enseignement sain dans un environnement sain. Des actions seront envisagées si les choses ne bougent pas dans la bonne direction dans les semaines à venir », martèle une enseignante.