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Attaquée sauvagement par des rottweilers au Morne – Une Néerlandaise raconte : « J’ai vraiment cru qu’ils allaient me tuer »

« Mon expérience de la faune sauvage au Zimbabwe m’a sauvée »

Pauleska Zee, une Néerlandaise âgée de 36 ans, en vacances à Maurice en mars dernier, a été violemment attaquée par des Rottweilers alors qu’elle faisait son jogging matinal au Morne. Les molosses qui se sont échappés de la cour de leur propriétaire l’ont poursuivie, avant de se jeter sur elle. La victime en est ressortie avec d’importantes blessures et un gros traumatisme.

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Si la propriétaire est parvenue à stopper la folie de ses chiens, Pauleska doit son salut surtout à l’éducation qu’elle a reçue au Zimbabwe où elle est née et a grandi, et où on apprend, dès le plus jeune âge, comment faire face aux fauves comme les lions et autres animaux sauvages. À travers son récit glaçant où elle raconte en détail son calvaire, elle souhaite sensibiliser sur les attaques de Rottweilers et autres molosses, expliquant comment réagir en cas d’agression.

Posséder un Rottweiler ou tout autre chien classé dangereux est une responsabilité permanente qui nécessite une vigilance optimum au quotidien. Les blessures causées par ce molosse peuvent mettre en cause la responsabilité de son propriétaire, surtout s’il y a attaque et morsures. Selon l’Animal Welfare Act, chaque propriétaire doit veiller que son terrain soit bien clôturé sur tout le périmètre pour éviter toute fuite de l’animal. La loi est claire : le propriétaire est responsable si le chien s’échappe et mord une personne.

Quiconque contrevient au présent article commet une infraction et est passible, en cas de condamnation, d’une amende n’excédant pas Rs 100,000 et d’une peine d’emprisonnement n’excédant pas 5 ans.

Quittant l’hôpital en fauteuil roulant et très perturbée par ce qui s’est passée, Pauleska Zee n’a pas déposé plainte suite à l’agression sauvage dont elle a été victime le dimanche 19 mars dernier au Morne où elle séjournait. Mais elle se souviendra longtemps de sa première visite à Maurice en tant qu’adulte — son premier séjour sur l’île remonte à quand elle avait 14 ans ; elle était venue avec ses parents pour rendre visite à la famille—.

Les faits se sont déroulés tôt le matin lorsque la Néerlandaise décide d’aller faire son jogging dans ce cadre verdoyant et spectaculaire, entouré de paysages de toute beauté : la montagne du Morne et les différentes nuances de l’océan.

« This did induce the death scream out of me ! »

« Je voulais longer la route principale et traverser celle de gravier qui enjambe le spot de kite surf. De là, j’allais courir vers un restaurant local et m’offrir un petit déjeuner. L’idée étant que je prendrais mon petit déjeuner sur la plage, tout en profitant de la vue sur l’océan. Pendant que je cours, je croise des cyclistes et des coureurs locaux.

C’est plutôt sympa de voir une communauté aussi active. Je suis maintenant sur la route principale, j’ai l’océan sur ma droite, je passe devant le monument de la route des esclaves sur ma gauche et je sais que la route de gravier est le prochain tournant de la gauche. Je prends la gauche ; je cours maintenant sur la route de gravier entourée d’une canopée d’arbres formant un tunnel d’une beauté naturelle. C’est tout simplement fantastique », décrit-elle. Jusque-là, celle qui vit dans la ville de Rotterdam depuis ses 19 ans profite pleinement et en toute tranquillité de la beauté qui l’entoure.

Sur la route de gravier, elle aperçoit une propriété, d’où proviennent des aboiements de chiens. Apercevant une clôture entre les arbres et arbustes, elle en déduit que l’endroit est sécurisé et qu’il n’y a aucune inquiétude à se faire. « Comme il y avait une clôture autour de la propriété et que je venais de croiser un cycliste, j’ai continué à courir.

Les chiens étaient très nerveux et semblaient s’agiter et sautaient le long de la clôture en aboyant vers moi. J’avais atteint ce segment de ma course vers 7h30 », raconte-t-elle.

Malheureusement, les molosses d’attaque, de garde et de défense s’échappent et chargent en trombe vers elle « Ils ont réussi à trouver une sortie sous la clôture à environ 50-100 mètres devant moi. Ils m’ont chargé. Heureusement pas tous en même temps. J’ai vraiment eu l’impression qu’ils avaient l’intention de me tuer ! », poursuit-elle.

Avant de continuer son récit, Pauleska Zee souligne la force et la pression d’une morsure de Rotts. « I’ve just pulled these figures from the internet, so there could be minor deviation here or there, but you can still visualise the point. A rottweiler bite is 328 psi (pounds per square inch) where an adult human is 162 psi. I’m sure we can all relate to what 162 psi feels like. Now a lion’s bite is 650 psi. This makes the rottweiler bite roughly half the psi strength of a lion. Keep in mind that the rottweiler jaw locks when it lands a full bite. Now imagine two 328 psi locked jaws coming for you! This did induce the death scream out of me. At least, that is how I felt », raconte-t-elle.

Au Zimbabwe, comme en d’autres pays africains, les enfants apprennent dès l’école primaire comment réagir face aux fauves et autres animaux sauvages. Encore faut-il parvenir à garder son sang-froid. Instinctivement, Pauleska Zee appliquera ces connaissances. « My silver lining is that as a child I had been taught how to behave when attacked by a lion. Instinctively I employed these learnings and really do believe they are the reason I managed to calm them down », dit-elle. Ainsi, elle sait que la partie la plus sensible d’un chien est sa truffe et que le seul moyen de s’en échapper est de taper sur cette zone autour du pourtour de la gueule.

« Taper sur sa truffe, qui est une zone particulièrement sensible »

« Lorsque le premier Rottweiler s’est jeté sur moi, il est allé droit sur ma jambe droite. Je sentais ses crocs pénétrer ma chair. C’est la panique absolue ! Je choisis de me défendre en boxant le chien dans le museau, la partie la plus sensible du visage. Ça marche, le chien est surpris et relâche sa morsure, mais dans son élan d’attaque rapide, il griffe ma blessure à la jambe. My next task is to lock eyes with the Rottweiler and scream even louder. This is what we are taught to do when a lion attacks. It is important that you do not point your back to the lion, as it will go for your neck », dit-elle. En hurlant et en choisissant d’affronter le molosse de face, elle se dit que le chien reculera et que le propriétaire viendra à son secours.

Chaque fois que le chien s’approche, elle hurle une octave plus fort. « Je n’arrête jamais de crier », dit-elle. Pour elle, ce mécanisme de défense peut sauver. Mais elle constate qu’un deuxième Rottweiler réussit à se frayer un chemin sous la clôture. « I notice that a white dog is already halfway to me. I can’t lock eyes with three dogs, and for sure not two Rottweilers. It is in that moment that I understand that if no one comes to my aid, the rest is history. The scream of death ! I’m scared beyond measure and unaware how to brace myself for the fate that lays ahead… Truthfully, no words to express how I’’m feeling at this point. »

La scène dure quelques minutes. L’affrontement se termine lorsque, alertée par les cris, la propriétaire des Rottweilers se précipite par dessus la clôture pour courir à son secours. Elle réussit à se placer entre les chiens et la victime. « Les chiens semblent la connaître et ils se calment un peu », dit-elle. Pauleska Zee sait qu’elle a pu éviter une tragédie de justesse. La prochaine étape pour elle consiste à éliminer la menace. « Pour une raison étrange, j’ai eu l’impression qu’il m’a fallu du temps pour retirer les chiens de mon environnement. J’ai insisté, surtout par peur d’une autre morsure, et ils ont été retirés de mon périmètre proche. J’ai aussi fait les premiers soins, donc je suis tout à fait consciente que les réactions de la première heure sont les plus importantes. Je saisis maintenant ma jambe. Je suis soulagée que le sang ne pulse pas de ma jambe. Les artères principales semblent bien », raconte-t-elle. Pour elle, il semble évident que ceux qui l’entourent ne savent pas comment administrer les premiers soins, malgré la tenue d’une trousse de premiers secours. « My advice to anyone, learn some first aid ! I begin shouting, “Doctor, doctor, doctor….” No one understands me, as everyone only appears to speak French », dit-elle. C’est à ce moment qu’elle sort son téléphone pour appeler à l’aide, mais il n’y a pas de réception. Elle prend alors une photo de sa jambe qu’elle envoie sur WhatsApp à quelqu’un qu’elle connaît.

Une plaie de 7 cm

Une fois à l’hôpital, elle apprend que sa plaie est d’environ 7 cm de profondeur. « La plaie ne peut pas, non plus, être pansée car ce n’est pas une coupure nette et il y a aussi un risque de développement d’infection. Dimanche, lundi et mardi, je suis administrée et je reste à l’hôpital », déclare-t-elle. Elle reçoit également une administration orale de 5 jours d’antibiotiques. Elle pourra rentrer chez elle quelques jours plus tard… en fauteuil roulant.
Aujourd’hui, Pauleska Zee, qui est chez elle aux Pays-Bas, espère que son expérience servira d’exemple à ceux qui pourraient se retrouver un jour dans une situation similaire. Les attaques et morsures de Rottweilers ne sont pas un acte anodin.

« I hope that through my experience, people would be better prepared to vicious dog attacks », dit-elle. Elle souhaite également que la clôture endommagée soit renforcée. Et lance un appel à ceux qui empruntent cette route de gravier afin d’être très vigilants.

« Lorsqu’un chien mord, cela ne s’arrête généralement pas là… À l’heure actuelle, je ne sais quelles mesures seront prises pour limiter d’autres cas comme le mien. Et surtout, un drame d’enfant. I’m not sure what I’ll do with myself if I hear of a child being caught in the same cross fires, or anyone for that matter », dit-elle.

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