Quand il n’y en a plus, il en a encore. Le bétonnage croissant dans l’enceinte et autour du Champ de Mars continue de plus belle. L’aménagement d’un muret, sur une centaine de mètres, juste derrière les trottoirs situés autour de l’hippodrome, en face du collège GMD Atchia, fait l’objet de vives controverses du côté des habitants de la localité, des joggeurs et des amoureux du patrimoine qui s’interrogent sur la pertinence d’ériger une telle structure.
« Si c’est pour éviter que la pluie inonde la piste, ces messieurs se mettent de nouveau le doigt dans l’œil. On a touché le fond à mon avis », confie un homme d’une soixante d’années qui faisait son jogging au moment où on prenait des clichés de cette nouvelle trouvaille des nouveaux patrons des courses qui jouent actuellement leur va-tout dans une tentative de sauver une saison qui a déjà viré au fiasco.
Outre la laideur du muret, se pose la question de la légalité de son installation. Qui a permis à la Côte-d’Or International Race course and Entertainment Complex Ltd (COIREC) ou le PTP, le locataire du terrain, de s’arroger le droit de construire ce muret ? On ne trouve aucun panneau indiquant le pourquoi de cet aménagement et le nom du constructeur. Contacté, le député rouge et ingénieur civil Osman Mahomed martèle qu’il a alerté les autorités à maintes reprises sur la « nature illégale de ces travaux qui dénaturent encore plus cette partie historique de la capitale. Ki ena dan zot latet ? Il y aura des répercussions sur l’écoulement des eaux émanant de la montagne pour les habitants et les écoliers. Cette masse d’eau va au contraire accentuer la dégradation du sol, voire de la piste de l’hippodrome. »
Osman Mahomed se pose d’autres questions : « Qui a donné la permission de construire une telle horreur et pourquoi ? Un Master Plan a-t-il été approuvé au préalable ? » Autant d’interrogations qui devraient rester sans réponse.