Les Mauriciens dans leur majorité se disent favorables à la mise à disposition de contraceptifs à toute personne sexuellement active, et ce, quel que soit son âge. C’est ce qu’indique la dernière étude d’Afrobarometer. Alors que la plupart d’entre eux pensent que les interruptions de grossesse se produisent rarement ou jamais, une forte majorité estime en revanche l’interruption de grossesse justifiée en cas de risques à la santé ou suite à des cas de viol ou d’inceste, voire si les difficultés économiques ne permettraient pas à la mère de s’occuper de son enfant. Une faible majorité des interrogés considère par ailleurs que les grossesses non désirées sont une justification acceptable pour l’interruption de grossesse.
La plupart des Mauriciens estiment aussi que la police et les tribunaux devraient intensifier leurs efforts pour protéger les femmes et les filles contre la discrimination et le harcèlement sexuels. Plus de la moitié (56%) des Mauriciens interrogés déclarent que les contraceptifs devraient être disponibles pour toute personne sexuellement active, quel que soit son âge. Seuls 26% s’opposent à une telle politique.
Les hommes sont plus susceptibles que les femmes (59% contre 52%) d’être favorables à la mise à disposition de contraceptifs, quel que soit l’âge, tout comme les citadins par rapport aux résidents ruraux (60% contre 53%) et les citoyens plus instruits (57%-60%) par rapport à leurs homologues moins instruits (37%). Les répondants plus jeunes (64%) sont également plus favorables à ce point de vue que les cohortes plus âgées (35% à 57%). Le soutien à la disponibilité des contraceptifs diminue avec l’expérience vécue et le niveau de pauvreté, allant de 59% parmi les citoyens les mieux nantis à 51% parmi ceux en situation de pauvreté modérée ou élevée.
Plus de quatre citoyens sur dix (43%) disent en outre que les femmes et les filles de leur communauté interrompent « rarement » (24%) ou « jamais » (19%), tandis qu’environ un cinquième des sondés (22%) décrit cela comme un événement « occasionnel » (17%) ou fréquent (5%). Plus du tiers (35%) des répondants disent qu’ils ne savent pas à quelle fréquence les grossesses sont interrompues ou ont refusé de répondre à la question.
De solides majorités affirment par ailleurs que l’interruption de grossesse est « parfois » ou « toujours » justifiée dans certaines circonstances : si la vie ou la santé de la femme est en danger (91%), si la grossesse est le résultat d’un viol ou d’un inceste (82%), ou si des difficultés économiques ne permettraient pas à la mère de s’occuper de l’enfant (61%). Une majorité plus mince (53%), elle, approuve l’interruption de grossesse si la grossesse n’est pas désirée.
Les trois quarts (75%) des Mauriciens affirment que la police et les tribunaux du pays doivent faire davantage pour protéger les femmes et les filles contre la discrimination et le harcèlement dans les écoles, les lieux de travail et autres espaces publics, dont 39% qui disent qu’ils doivent faire « beaucoup plus ».