11,897 singes à longue queue ont été exportés à des laboratoires en 2022 pour une somme totale de Rs 2.1 milliard. Selon les données de Statistics Mauritius, la majorité a été acheminée vers les États-Unis important chaque année le plus grand nombre de singes élevés à Maurice. L’association internationale Action for Primates, qui se bat contre l’élevage et l’exportation des singes à destination des laboratoires, dénonce ce commerce très lucratif pour Maurice, au détriment du sort terrible et de la misère des macaques.
Selon les derniers chiffres de Statistics Mauritius, l’exportation des macaques s’élevait à 11,897 en 2022 (Rs 2.1 MD). Les chiffres indiquent également l’origine des pays importateurs. Si 7,113 ont été acheminés vers les États-Unis, 2,460 ont été vendus à l’Espagne, 602 à la France, 1,279 à la Grande Bretagne, 336 au Canada et 108 aux Pays-Bas. Rien qu’en mars 2022, 1,443 primates ont été exportés vers les USA.
Par ailleurs, en 2021, la demande était plus importante : le nombre de singes exportés était de 14,640 (Rs 2 MD) dont 10,102 exportés aux USA. Comparé à 2020, avec 11,659 dont 7,234 exportés aux USA. Et en en 2019, l’exportation totale était de 7,691 dont 4,006 acheminés vers les USA. Avec tous ces chiffres, les USA restent le plus gros client de Maurice.
USA, notre plus gros client
Sarah Kite, co-fondatrice de l’association Action for Primates est indignée par cette activité florissante qui ne cesse de prospérer, au détriment de ces primates non-humains.
« Le sort du macaque à longue queue à Maurice est déchirant. Avec près de 12,000 individus exportés du pays en 2022, Maurice continue de jouer un rôle majeur dans le commerce brutal de primates non humains pour l’industrie mondiale de la recherche et de la toxicité (empoisonnement). L’exportation de ces animaux représente un niveau inimaginable de misère et de souffrance infligée aux êtres sensibles et intelligents », déplore-t-elle.
Tout en exposant ce que subissent les singes destinés aux laboratoires: « Des milliers de ces individus sont piégés dans la nature, chassés de force de leur habitat, de leurs familles et de leurs groupes sociaux, soumis à une épreuve traumatisante, alors qu’ils sont expédiés par fret aérien vers des laboratoires aux États-Unis et en Europe où leur sort est davantage la souffrance et la mort. D’autres sont emprisonnés dans des enclos en béton dans des fermes d’élevage, passant leur vie derrière des barreaux ; leur progéniture emmenée pour être exportée outre-mer avec le même sort que ceux enlevés de leurs foyers naturels. La poursuite de la persécution des macaques à longue queue montre que l’image que Maurice essaie de présenter au monde comme un paradis de vacances cache l’extrême souffrance sous-jacente qui a été et continue d’être infligée aux dizaines de milliers de singes qui sont exportés vers leur mort depuis cette île », dit-elle.