Si le réalignement salarial est une bonne chose, est-ce suffisant dans le contexte économique prévalent dans le pays ? C’est ce que demande Linion Moris (LM). En conférence, vendredi, le leader du Rassemblement Mauricien (RM) Nando Bodha, un des leaders du mouvement, a exprimé ses préoccupations, faisant ressortir que “la vie devient de plus en plus difficile pour les ménages. Beaucoup de familles n’arrivent pas à joindre les deux bouts et manger à leur faim”. D’autant que combinées à l’inflation, les difficultés des ménages continuent de s’aggraver. De ce fait, l’augmentation des salaires ne compense en rien la flambée des prix des produits de première nécessité, estime LM.
“Pe donn sink roupi, me bann fami pe bizin depans dis roupi”, avance le leader du RM, ajoutant que le gouvernement a adopté une approche qui consiste à “donner un peu d’argent”, mais cette stratégie est loin de répondre aux besoins réels de la population. “Sa augmentation la, li nanien ditou. Pe donne Rs 5 augmentation alor ki bann prix pe augmente par Rs 10 ek Rs 15”, relève-t-il. Dans cette optique, LM suggère une fixation temporaire des prix des articles ménagers de base. “Il faut adopter un système de blocage des prix. Bann prix bizin fixer pou enn période. Koumsa dimounn pou conner ki so pouvoir d’achat pa pou changer pendant sa période-la”, plaide Nando Bodha. Cette mesure, selon lui, garantirait que le pouvoir d’achat des consommateurs ne soit pas érodé par l’inflation galopante et éviterait que les familles les plus vulnérables ne soient davantage pénalisées par la hausse continue des prix.
Pénurie de poulet et d’œufs : un défi supplémentaire
Le leader de LM a également exprimé des inquiétudes quant à l’impact du réalignement salarial sur les petites et moyennes entreprises (PME). Beaucoup de ces entreprises risquent de ne pas pouvoir maintenir les emplois de leurs employés, dit-il. “L’emploi est en danger. Il faut relancer la machine économique des entreprises”, dit-il.
Rama Valayden, autre leader de LM, a abordé la question de la pénurie d’œufs et de poulet sur le marché. Selon lui, cette situation est exacerbée par des facteurs externes, soit les difficultés quant à la nourriture pour les poulets en provenance du Brésil ainsi que l’augmentation du fret de même que la grippe aviaire sévissant en Afrique du Sud. “Les hôtels achètent la majorité des poulets et œufs du marché, et il n’en reste pas assez pour les consommateurs”, appelant le GM à intervenir pour réguler la distribution de ces produits essentiels et éviter une aggravation de la situation. Évoquant la rencontre entre la Commission électorale et le MSM, Rama Valayden fait ressortir que “selon nos renseignements, il n’y aura pas de comptage des voix dans la soirée après la fermeture des urnes.” Si la Commission électorale devra préparer un rapport qui sera soumis au Premier ministre et que, par la suite, le Président de la République émettrait un décret concernant les procédures pour les élections, Rama Valayden estime que “la Commission électorale et le PM doivent rendre ce rapport public pour consultation avant de l’envoyer au Président. Une élection est trop importante pour la démocratie.”.
Dans un autre volet, il a dénoncé le traitement inéquitable des policiers, en particulier en ce qui concerne le non-paiement de la Sunday Allowance à certains d’entre eux. Rama Valayden dénonce le fait que des éléments du National Security Service (NSS) ne font pas face à ce problème. Il déplore aussi l’absence de promotions au rang de sergent pour les policières du batch d’avant 2015, car il n’y a que des éléments masculins. “Pravind Jugnauth pa pe garde parole vis-à-vis bann policiers. Zot merit mieux”, dit-il.
Rama Valayden a évoqué des lacunes dans l’enquête sur l’assassinat de Soopramanien Kistnen, affirmant que des informations cruciales n’ont pas été exploitées par la police.
“Nous avons donné des informations sur un cas de Hit and Run à Telfair, où la police pourrait s’intéresser à un protagoniste en lien avec le meurtre. Mais rien n’a été fait”, affirme-t-il. LM soulève, de même, des questions sur un don de 6 millions de dollars américains de l’Arabie saoudite en 2020, destiné à la rénovation des mosquées à Maurice. “Le gouvernement ne dit rien sur cet argent. Est-ce qu’il est à Maurice ou sur un compte à l’étranger ?”, demande Rama Valayden, exprimant des doutes quant à l’utilisation de ces fonds. LM compte écrire à l’ambassadeur saoudien à Maurice, et même aux autorités en Arabie saoudite, pour avoir des éclaircissements à ce propos.