Le Guide - Législatives 2024

RÉFORME ÉLECTORALE: 4 options proposées par Paul Bérenger sur le Good Loser System

« Le temps des discussions est terminé! La balle est, désormais, dans le camp de Navin Ramgoolam Si vraiment il est sérieux sur la question de la réforme électorale tant souhaitée, j’espère tout simplement qu’il assume ses responsabilités et considère la suggestion que je lui ait faite, mardi dernier, de présenter un projet de nouvelle loi électorale en deux parties »: propos du leader de l’Opposition et du MMM, Paul Bérenger. Qui, s’adressant à qui de droit, vient, chiffres à l’appui, soutenir que, contrairement à ce qu’avance le Leader of the House et du PTr, l’actuel système électoral de First Past The Post (FPTP) risque fort de jouer, de nouveau, contre les travaillistes aux prochaines législatives si jamais il est maintenu. Le leader de l’opposition a par ailleurs suggeré au premier ministre de choisir l’une des 4 options proposées pour le Good Loser system.
M. Bérenger explique que depuis sa dernière rencontre avec le Premier ministre, mardi dernier, dans le cadre des discussions gouvernement/Opposition au sujet de la réforme électorale, une grande confusion a surgi quant à ce qu’il a, précisément, proposé au Dr Ramgoolam. Il précise d’abord que, depuis 1986, son parti, le MMM, milite pour une « bonne réforme électorale » avec pour objectif la réalisation de trois « buts fondamentaux ».
Ces trois buts sont, explique Paul Bérenger, (i) la consolidation de l’Unité nationale en diminuant la charge des considérations communales innées dans l’actuel système; (ii) la consolidation de la démocratie au moyen d’une meilleure représentativité numérique de chaque parti participant à des législatives à l’Assemblée nationale, et (iii) permettre aux femmes de jouer un rôle accru en politique par le biais d’une meilleure représentation féminine dans les travées du parlement.
Le leader du MMM accuse son vis-à-vis du PTr de faire accroire « faussement » que le système actuel de FPTP est à l’avantage  des travaillistes. Pour démontrer le contraire, il cite les exemples des législatives de 1982, 1991, 2000 et 2010, respectivement. Dans le premier cas, M. Bérenger souligne qu’avec, quand même, 25% de suffrages au plan national, le PTr s’est retrouvé avec pas un seul élu à l’Assemblée législative; le PM travailliste sortant, leader historique de ce parti et père de l’Indépendance, sir Seewoosagur Ramgoolam, ne pouvant même pas se frayer une place  pour faire son entrée au parlement.
En 1991, rappelle-t-il, par la suite, avec pourtant 39% des votes sur le plan national, le PTr ne s’était retrouvé qu’avec 3 élus seulement. Pour les élections générales de 2000, le leader du MMM dit qu’avec 37% des suffrages, les travaillistes n’ont obtenu que 6 élus. Enfin, argue Paul Bérenger, pour les dernières législatives de 2010, sans le MSM, parti avec lequel, entre autres, il avait fait alliance, il est « clair », selon lui, que le PTr « aurait pris une autre raclée ».
« Il est évident que si l’on ne change pas de système électoral, cela jouera, de nouveau, contre le PTr aux prochaines  élections générales », avertit, ainsi, le leader du MMM pour qui, depuis l’indépendance, le fameux système de FPTP aura été, dans l’ensemble, plus défavorable aux travaillistes par rapport à tous les autres partis. C’est ainsi qu’il explique que, lors de la rencontre qu’il a eue, mardi dernier, avec Navin Ramgoolam, il lui a proposé « s’il est véritablement sérieux », de présenter à l’Assemblée nationale un projet de loi sur la réforme électorale en deux parties.
Dans la première partie de ce projet de nouvelle loi électorale, dit M. Bérenger, il s’agira de voter à une majorité des trois quarts le projet de réforme tel qu’il a été agréé, au moins, par les trois principaux partis à l’Assemblée nationale, à savoir, le PTr, le MMM et le MSM: une nouvelle Assemblée nationale de 82 députés; soit, 62 élus selon le même système de FPTP dans les 21 circonscriptions existantes – Rodrigues comprise – ajoutés à 20 députés désignés selon des Party Lists préalablement établies et soumises à la Commission électorale au moment du dépôt des candidatures.
1ère partie: « unanimité assurée »
Pour Paul Bérenger, cette première partie du projet de nouvelle loi électorale qu’il a proposé, mardi, à Navin Ramgoolam a toutes les chances de passer comme une lettre à la poste lors du vote au parlement, l’ensemble des partis présents à l’Assemblée nationale s’étant déjà accordé sur cette formule. Reste la délicate question du maintien ou pas d’une certaine forme de Good Loser System.
C’est justement cette question sensible et que, lui aussi, trouve susceptible de provoquer des réactions émotionnelles disproportionnées à la réalité que le leader du MMM souhaite voir traiter dans la 2e partie de l’éventuel projet de nouvelle loi électorale qu’il demande au chef de gouvernement de présenter à l’Assemblée nationale.
Dans cette 2e partie, M. Bérenger souhaite, d’abord, que le Dr Ramgoolam choisisse entre l’une des 4 options suivantes: (i) abolir carrément le Good Loser System; (ii) diminuer le nombre de députés repêchés au moyen de cette formule; (iii) suspendre, à titre d’essai, le Good Loser System pour voir ce que cela donne, quitte à le réintroduire si, effectivement, la « bonne réforme électorale » souhaitée par tous provoque un débalancement réel préjudiciable à quelque communauté ou encore (iv) maintenir le Good Loser System mais réclamer des candidats qui souhaitent bénéficier de cette formule de repêchage de ne pas avoir à déclarer leur communauté respective au moment du dépôt des candidatures.
Dans ce dernier cas, en cas de contestation, c’est l’Electoral Supervisory Commission (ESC) qui se chargera, selon la formule suggérée par le leader du MMM, de déterminer si un candidat ou un autre repêché comme député correctif mérite, effectivement, son siège.
Best Loser: « jurer un affidavit »
Ce candidat aura, notamment, à jurer un affidavit en Cour suprême pour affirmer solennellement qu’il est bien, selon le cas, un musulman, un membre de la population générale, un sino-mauricien ou un hindou à ses risques et périls au cas où il s’avisait de faire une fausse déclaration. C’est par ce moyen que Paul Bérenger avait expliqué, samedi de la semaine d’avant, que ce qu’il suggérait avait pour objectif « d’éviter une répétition du cas Michaël Sik Yuen ».
« Le temps des discussions est achevé: Navin Ramgoolam doit, dorénavant, make up his mind! », lance Paul Bérenger qui demande au leader du PTr de ne pas continuer à « zigzager à n’en plus finir Ti moman li kont Best Loser, ti moman li pour! », s’indigne le chef de l’Opposition. Le leader du MMM reconnaît néanmoins que, comme c’est le cas au PTr, au MMM aussi, les avis sont partagés quant à l’utilité de maintenir ou pas une certaine forme de Good Loser System.
C’est ainsi que, comme c’est le cas pour deux autres questions délicates relevant, souvent, de la conscience des élus – à savoir, la peine de mort et l’avortement –, le MMM, dit M. Bérenger, a suggéré au Dr Ramgoolam que, pour ce qui concerne la 2e partie de ce projet de nouvelle loi électorale traitant spécifiquement du Best Loser, les députés de l’ensemble des partis représentés à l’Assemblée nationale soient autorisés à voter « en leur âme et conscience » et qu’il n’y ait pas, de la part de la direction de ces partis parlementaires, de strictes consignes de vote dans un sens ou dans l’autre.
« Si Navin Ramgoolam se décide de ne pas considérer cette proposition démocratique et n’agit pas, il ne pourra qu’être responsable devant l’Histoire et devant les femmes d’avoir raté une occasion en or pour faire aboutir la bonne réforme électorale que nous souhaitons, nous, au MMM », dit Paul Bérenger qui insiste sur le fait que, pour lui, « le temps des discussions est terminé » et que, désormais, « la balle est dans le camp du Leader of the House. » « J’espère tout simplement qu’il assume ses responsabilités », conclut le leader de l’Opposition car, pour lui, au cas contraire, « l’on aura perdu beaucoup de temps pour rien. »
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PAUL BÉRENGER: « Que le gouvernement suspende le droit d’organisation accordé à Ti-Vegas »
Au cours de sa conférence de presse hebdomadaire, Paul Bérenger a appelé le gouvernement à suspendre le droit accordé au casino Ti-Vegas d’organiser le tournoi international de poker comptant pour le World Poker Tour (WPT), prévu à Maurice pour la fin de ce mois. Le leader de l’Opposition a justifié sa demande par les énormes moyens de sécurité que nécessitera la tenue d’un tel tournoi, et sur la base de l’incident ayant récemment impliqué le propriétaire de la chaîne de casinos sur la plage publique de Mon Choisy, à bord de son cabriolet de grand luxe.
Paul Bérenger a rappelé l’incident du mardi 17 janvier dernier impliquant le propriétaire des casinos Ti-Vegas, Didier Chabaud, sur la plage publique de Mon Choisy, et qui, dit-il, aura « révolté » l’ensemble des Mauriciens. À la suite de cet incident, a-t-il encore rappelé, le Directeur des Poursuites Publiques (DPP) n’a pu s’empêcher de « réclamer des comptes » au Commissaire de Police (CP), le jeudi 19 janvier, quand au traitement réservé à Didier Chabaud.
« De même, j’ai interpellé le CP à ce propos, mais depuis, on n’entend plus rien », s’est indigné le leader de l’Opposition. « Pas un mot du CP, encore moins du DPP », a-t-il constaté. Et d’ajouter que pour Ti-Vegas, c’est « business as usual », à tel point que, a-t-il insisté, ces casinos ont obtenu la responsabilité de l’organisation d’un tournoi international de poker de cette envergure. Aussi, Paul Bérenger a appelé le gouvernement à suspendre le droit de Ti-Vegas d’organiser un tel tournoi qui va, selon lui, demander la mise en place d’énormes moyens de sécurité.
Par ailleurs, en marge des élections régionales qui se tiennent ce dimanche à Rodrigues, le leader du MMM, qui a réitéré que son parti s’interdit de s’ingérer dans les affaires rodriguaises « par respect pour le peuple rodriguais », a souhaité bonne chance à Rodrigues au terme de ce scrutin. Il a ainsi lancé un appel au calme et au respect de l’adversaire pour ce jour d’élections.
Paul Bérenger a aussi salué le jugement rendu par la Cour suprême indienne dans ce qui est connu comme le « 2G Scandal », impliquant l’ancien ministre indien des TIC dans une affaire de corruption remontant à 2008, et concernant l’octroi de 122 licences de télécommunications. Cette affaire de corruption avait causé des pertes de USD 40 milliards au Trésor indien. Il a trouvé à cet effet que l’Inde « nous fait de nouveau la leçon » dans la mesure où, a-t-il expliqué, à Maurice, « l’affaire du siècle, MedPoint, par exemple, semble s’être évaporée… ». « L’on ne sait, a-t-il dit, où en est l’enquête, ni même si le Directeur des Poursuites Publiques a tranché sur la question de poursuites, ou pas, dans cette affaire. »

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