Le Guide - Législatives 2024

On the Road to the Next General Elections : le Goalkeeper du MSM pris au dépourvu par le coup de Piti par Linpost (II)

  • Le Bleu des Bleus, et fils de XLD, Adrien Duval, s’installe au perchoir dans l’hémicycle avec la bénédiction du tandem Jugnauth-Obeegadoo
  • Dénonciation de l’épisode de manz banann dan de bout avec de nouveaux Seating Arrangements et XLD poussé dans les travées du GM, au même titre que Salim Abbas Mamode
  • L’OPR et le Muvman Liberater en situation de porte-à-faux avec le rapprochement du PMSD de l’Hôtel du Gouvernement à la veille de la dissolution
  • Le Speaker Adrien Duval attendu avec le dossier de la réintégration d’Eshan Juman (PTr), de Joanna Bérenger et Rajesh Bhagwan (MMM)

Le 21 novembre 2019, dans l’euphorie de la victoire de l’Alliance Morisien aux élections générales du 7 novembre de la même année à laquelle il avait participé activement en faisant tomber l’ancien Premier ministre et leader du Parti Travailliste, Navin Ramgoolam, dans la circonscription de Montagne-Blanche/Grande-Rivière-Sud-Est (No 10), Sooroojdev Phokeer n’aurait pu imaginer le scénario politique de l’après-midi du mardi 16 juillet 2024. Pourtant, entre ces deux dates, en tant que Speaker de l’Assemblée nationale, il avait barré invariablement tous les goals politiques tirés à bout portant par l’opposition, menée jusqu’à tout récemment par le leader du Parti Mauricien Social Démocrate (PMSD), Xavier-Luc Duval. Il avait assuré du même coup une protection sans faille aux membres du gouvernement, dont le Premier ministre, Pravind Jugnauth, et des Tops Chefs de Lakwizinn du Prime Minister’s Office, dont entre autres le General Manager de la Central Water Authority, Prakash Maunthrooa.

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Sur son lit de l’Angio-Cardiac Unit du Princess Margaret Orthopaedic Centre (PMOC), ce mardi après-midi, après une visite du Premier ministre, Pravind Jugnauth, qui était accompagné du ministre de la Santé, Kailesh Jagutpal, Sooroojdev Phokeer avait appris que son sort politique était réglé sans équivoque. Le communiqué émis subséquemment par l’Office of the Clerk de l’Assemblée nationale révélait que Sooroojdev Phokeer avait soumis sa démission en tant que Speaker pour des raisons de santé. Sans plus ni moins.

Le principal concerné, lui-même, semblait pris au dépourvu par la rapidité de la séquence des événements. Dans un premier temps, Sooroojdev Phokeer devait tenter une résistance en affirmant qu’il n’avait pas démissionné et qu’il était souffrant à l’hôpital. Mais à 19h27 ce mardi 16 juillet, le Government Information Service (GIS) mettait un clou rivé au cafouillage en postant sur son site web le communiqué officiel de l’Assemblée nationale. Depuis, point de commentaire avec ce carton rouge montré au Politial Goalkeeper du MSM.

Deal Papa-Piti (II)

Comme dans le cas de la révocation du ministre de l’Agro-Industrie, Vikram Hurdoyal, dans la soirée du dimanche 11 février dernier, aucune déclaration officielle n’était forthcoming du Prime Minister’s Office au sujet de cette opération Piti Par Linpost — Saison II, avec le fils du leader du PMSD propulsé en tant que Speaker de l’Assemblée nationale. Sauf que dans le cas du goalkeeper, qui était encore de service de manière blunt à l’encontre, entre autres, de Joanna Bérenger, pour la séance parlementaire du vendredi précédent, il y a la raison de santé pour justifier la décision.

Même si a posteriori le leader du PMSD s’évertue de vendre l’idée que le deal Papa-Piti (II) pour le poste de Speaker ne fait pas partie de la stratégie Rezilta lor Rezilta pour conclure un accord électoral en vue des prochaines législatives avec le MSM de Pravind Jugnauth, force est de constater que le leader du PMSD avait au préalable fait circuler un message sur les réseaux sociaux réclamant purement et simplement la tête de Sooroojdev Phokeer.

Ainsi, des plus cyniques des observateurs politiques concèderont qu’aux dires de Xavier-Luc Duval, l’installation du fils au poste de Speaker n’est qu’une coïncidence fortuite sur le plan politique. Comme le sera très bientôt, selon toute probabilité, le divorce consumé du MSM, notamment Dev Beekarry du PMO avec Jean-Michel Lee-Shim au Champ de Mars, une des conditions énumérées dans le discours sur le budget du leader du PMSD, ou encore l’octroi d’un éventuel 14e mois à tous les salariés, y compris ceux du secteur public, en sus du boni de fin d’année, soit une promesse de trois mois de salaires à la fin de l’année. Cette proposition avait été refusée catégoriquement par le ministre des Finances, Renganaden Padayachy, lors de la Private Notice Question (PNQ) du leader de l’opposition de l’époque, Xavier-Luc Duval.

Autant de pointers politiques dans la conjoncture, caractérisée par des tractations sous tapis en vue d’une intégration du PMSD, susceptibles de confirmer l’imminence d’un accord électoral avec le MSM. En tout cas, du côté de Lakwizinn du PMO, l’étape du 16 juillet, soit la nomination d’Adrien Duval, s’imposait pour de multiples raisons tactiques.

«La dynamique de l’opposition avec l’alliance initiale, comportant le PTr, le MMM et le PMSD, avait été cassée par l’audace d’Adrien Duval, qui a overtook politiquement son papa, forçant la rupture avant l’échéance populaire cruciale du 1er mai. L’opération Piti Par Linpost n’est que dans la logique des choses. Il n’y avait pas à sortir de là. Il fallait récompenser l’homme de Jugnauth. Ensuite, les Top Chefs de Lakwizinn du PMO, se basant sur les échos du terrain, ne pouvaient plus supporter les esclandres répétés au sein de l’hémicycle de Sooroojdev Phokeer, de même que ses expulsions, faisant de lui The Best Agent de l’opposition aux dépens de ce feel-good factor recherché par le gouvernement, notamment après le Budget Speech», suppute-t-on dans ces mêmes milieux.

En position de porte-à-faux

En parallèle au boulet politique Phokeer après quatre années et demie de « bons et loyaux services », l’état-major de la majorité s’est rendu à l’évidence que l’opposition PTr-MMM-ND avait franchi ce même mardi une nouvelle étape par rapport à l’alliance de l’opposition avec la nouvelle rencontre des 5-5 à Riverwalk. Et entre deux fonctions officielles au programme de la visite du ministre des Affaires étrangères de l’Inde, Subrahmanyam Jaishankar, le Premier ministre achevait politiquement Sooroojdev Phokeer en scellant la décision de mettre Adrien Duval en selle pour le perchoir à l’Assemblée nationale.

Ceux présents au dîner officiel à l’hôtel Intercontinental à Balaclava auront pris note de l’aparté de Pravind Jugnauth avec son adjoint Steven Obeegadoo aussi bien qu’avec le ministre Alan Ganoo. Les informations parvenues à la rédaction de Week-End indiquent que la confirmation de ce développement politique allait être communiquée au leader du PMSD dans la soirée de mardi, avec une rencontre en tête-à-tête du Speaker désigné et le PM calé pour le lendemain.

Par contre, le rapprochement du PMSD de l’Hôtel du Gouvernement met deux autres alliés au sein du gouvernement en position de porte-à-faux. D’abord, le Muvman Liberater avait vu son leader, Ivan Collendavelloo, quitter son lit de convalescence pour soutenir le gouvernement lors du vote sur le Political Financing Bill et l’amendement à la Constitution. Le Speaker d’alors avait invité les membres de la majorité à applaudir Ivan Collendavelloo. De son côté, le leader du PMSD, the political ally-in-waiting, avait voté conte le gouvernement.

Traité de manière insignifiante

Avec la séance de l’Assemblée nationale de jeudi après-midi et le Deputy Speaker en poste, Zahid Nazurally, dirigeant du Muvman Liberater, traité de manière insignifiante par la majorité, des voix discordantes au sein de ce parti Kare Kare s’élèvent pour s’interroger sur ce que présage publiquement l’étape Duval sur l’échiquier, d’autant que le flou persiste autour du sort d’Ivan Collendavelloo avec l’enquête de la Financial Crimes Division sur la Saint-Louis Saga, qui court sur sa cinquième année d’enquête et sans aucune visibilité.

De son côté, l’Organisation du Peuple Rodriguais (OPR), avec le leader Francisco François en tant que Parliamentary Private Secretary (PPS), se trouve également coincé. Le PMSD soutient sans condition l’alliance au pouvoir à l’Assemblée Régionale de Rodrigues, dont la politique est vertement dénoncée par la même OPR. Donc, à suivre une cohabitation des tendances politiques, franchement opposées, pour ne pas dire à couteaux tirés, au sein du gouvernement, même si littéralement la fin du mandat du gouvernement de l’Alliance Morisien est proche avec la dissolution donnée comme imminente.

Toutefois, dans l’immédiat, après la séance tumultueuse de jeudi (voir verbatim du Hansard plus loin), l’opposition PTr-MMM-ND, qui a orchestré une protestation tumultueuse dans les couloirs du Parlement, se prépare à revenir à la charge lors de la séance de mardi avec Steven Obeegadoo en tant que Leader of the House par intérim. La première équation délicate à résoudre porte sur les seating arrangements dans les travées de l’opposition au sein de l’hémicycle, notamment pour les deux parlementaires du PMSD Xavier-Luc Duval et Patrice Armance.

Dénonçant ce qui est présenté comme une approche de manz banann dan de bout, l’opposition a soumis une demande formelle au Speaker en vue de revoir ces dispositions. «Les deux députés du PMSD ne peuvent avoir un pied dans l’opposition et l’autre dans le gouvernement en dépit de la gymnastique verbale au sujet d’une alliance politique. Ils ont droit de leur choix. Ils doivent assumer comme l’avait fait précédemment leur ex-camarade de parti Salim Abbas Mamode. Ce sera tout à l’honneur de ces deux Honourable Members au lieu d’entretenir le flou», fait-on comprendre dans ls rangs de l’opposition, soulignant avec force que les seating arrangements relèvent des prérogatives du Speaker et de nulle autre autorité.

Critiques avortées

L’autre demande déposée à la table du Speaker par l’opposition concerne la suspension des trois parlementaires de l’opposition, en l’occurrence Eshan Juman, expulsé et suspendu de l’hémicycle pour avoir osé réclamer des précisions au sujet des placements privés de Rs 1,4 milliard du National Pension Fund et du National Solidarity Fund, Joanna Bérenger pour ses critiques avortées contre le General Manager de la Central Water Authority, Prakash Maunthrooa, ou encore Rajesh Bhagwan.

“Nous avons prévu une réunion du groupe parlementaire lundi et nous allons passer en revue la situation à la lumière des demandes soumises au Speaker et nous aviserons subséquemment pour la séance de mardi prochain”, indique-t-on dans les rangs de l’opposition PTr-MMM-ND sans préjuger des moves à venir.

En attendant, un gros morceau attend le nouveau Speaker, qui pourra compter sur le soutien du Senior Minister Alan Ganoo, à savoir les débats sur le Finance Bill, comprenant des amendements à une centaine de textes de loi dans le silage du Budget Speech. Sont également inscrits à l’ordre du jour le Maurice Stratégie Bill, présenté par le ministre des Finances, Renganaden Padayachy, et le State Land Bill au nom du Deputy Prime Minister et ministre des Terres.

Dans l’immédiat, la question qui se pose est de savoir si le Leader of the House maintiendra le rythme des séances de l’Assemblée nationale jusqu’à la fin de septembre, soit à la veille du Polling Day pour la partielle annoncée au No 10 fixé au 9 octobre, comme ce fut le cas en 2019 quand la dernière séance parlementaire avant la dissolution avait eu lieu le 24 septembre 2019…

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