Le Guide - Législatives 2024

Les larmes de Roshi Bhadain

Depuis mercredi dernier, jour de désignation des Best Losers, le leader du Reform Party n’arrête pas de pleurer et de se mordre les coudes. Pas sur sa défaite aux élections dans la circonscription Numéro 20, où il est arrivé quatrième, mais sur le fait qu’à cause d’une négligence politique, il a raté un siège de Best Loser et, pire encore, celui de leader de l’opposition. Pour comprendre les crises de larmes du leader du Reform Party, il faut remonter dans le temps et ses déclarations sur son appartenance ethnique sur les formulaires pour les candidats aux élections. En 2014, alors qu’il posait sous les couleurs du MSM, il déclara ne pas appartenir à une communauté en particulier. Aux élections de 2019, alors qu’il posait comme président le Reform Party, nouvellement formé, il déclara appartenir à la population générale. Pour les dernières élections, il s’était tellement persuadé qu’il allait être élu en tête de liste et réaliser le rêve de sa vie, devenir Premier ministre que, sans doute pour satisfaire aux « réalités électorales », il s’est défini dans le formulaire de candidature comme étant un hindou. C’était un très mauvais calcul politique, sans doute le pire de sa carrière, dans la mesure où s’il s’était inscrit — comme en 2019 — en tant que membre de la population générale, il aurait été désigné non seulement Best Loser, mais leader de l’opposition, puisqu’il bat d’une courte tête Joe Lesjongard et Adrien Duval. C’est sans doute la découverte du résultat de ce mauvais calcul politique qui a poussé le leader du Reform Party à annoncer qu’il prenait un congé politique de quatre ans. Ce qui ne l’empêche pas, entre deux crises de larmes, d’étudier toutes les jurisprudences existant sur la question des Best Losers pour un éventuel recours légal qui lui permettrait de se retrouver — à défaut du Primeministership rêvé — d’être sur la liste de la cuvée des Best Losers 2024.
Paiement TGV pour l’ex-CP
Si pour certaines enquêtes — surtout concernant des membres ou des proches du MSM — le CP prenait du temps à enclencher les procédures, dans d’autres — surtout celles concernant les opposants au régime —, il agissait beaucoup plus rapidement. Mais dans son propre cas, il a cassé tous les records de rapidité, ce qui fait dire qu’il peut, ainsi il le veut, être extrêmement performant. C’est ainsi que lundi avant de soumettre sa démission comme commissaire de police et sa demande de retraite prématurée, il a convoqué les fonctionnaires responsables aux finances des Casernes centrales pour se faire payer son lump sum, sa pension et tous les avantages dus à sa fonction. Ce dernier ordre donné comme responsable de la police a été immédiatement exécuté. L’ex-CP redoutait l’institution par le nouveau gouvernement du tribunal constitutionnel responsable d’enclencher la procédure menant à de sa destitution, ce qui aurait automatiquement provoqué un gel de ses conditions d’emploi. L’ex-CP aurait tort de se croire tiré d’affaire, car rien n’indique que le nouveau gouvernement n’a pas l’intention de lui réclamer des comptes…
Une autre leçon Rodriguaise
Dans plusieurs domaines, la gestion personnelle de l’eau par les habitants, pas les autorités, l’approche écologique, Rodrigues a plusieurs longueurs d’avance sur Maurice. Au niveau électoral, les Rodriguais viennent de donner une leçon en termes de respect de l’égalité des genres aux Mauriciens. Les partis politiques ont présenté autant de candidats que de candidates aux élections, ce qui fait un taux de 50% en égalité, alors qu’à Maurice le nombre de candidates dans les principales alliances est loin de dépasser les 20 %. Le choix de l’égalité des genres a été ratifié par les électeurs, ce qui se reflète aussi dans la désignation des Best Losers de Rodrigues, puisque Rodrigues comptera au sein du nouveau Parlement DEUX députées pour QUATRE représentants ! Est-ce que pour les prochaines élections les principaux partis politiques mauriciens suivront l’exemple de ceux de Rodrigues ?
XLD refuse que son fils soit leader de l’opposition
Le leader du PMSD espérait — rêvait ? — avec le soutien du MSM faire élire plusieurs de ses candidats et ainsi occuper une place de choix dans le futur gouvernement orange-bleu. Mais les électeurs en ont décidé autrement puisque malgré toutes sortes de promesses mirobolantes, aucun des candidats de l’Alliance Lepep n’a pu se faire élire. Seuls deux candidats de cette alliance ont été repêchés par le système du Best Loser : le fils du leader du PMSD, Adrien, et le président du MSM, Joe Lesjongard. C’est l’un d’entre eux qui devrait devenir le leader de la plus que minoritaire opposition parlementaire. Selon les dernières informations, le leader du PMSD — qui aurait déjà cassé la toute récente l’alliance orange-bleu ! — s’opposerait à ce que son fils accepte le poste de leader de l’opposition. Sans doute en raison du manque d’expérience manifeste de son fiston et surtout des casseroles judiciaires qu’il traîne. Sans oublier les moqueries qui ne manqueront pas d’accueillir au Parlement cet éphémère Speaker, qui a cependant bénéficié d’une pension à vie. Si cette information se confirme, elle indiquerait un profond changement dans le fonctionnement dans la basse-cour bleue : c’est le coq, même très déplumé, qui prend les décisions et plus le coquelet, comme cela a été le cas lors de la cassure du PMSD avec l’alliance de l’opposition parlementaire !
MK : des nominés font de la résistance
Si à Air Mauritius certains nominés n’ont pas attendu d’être révoqués et ont soumis leur démission, d’autres par contre font de la résistance. C’est le cas du CEO Charles Cartier et de son responsable de communication Atma Bhuma, qui l’un et l’autre soutiennent qu’ils ne sont pas des nominés politiques, mais ont été choisis pour leur professionnalisme. Cartier va même jusqu’à dire qu’il a l’intention d’aller jusqu’au terme de son contrat qui est de trois ans ! Ce qui fait hurler de rire les employés de la compagnie qui savent que, depuis belle lurette, aucune nomination n’est faite sans l’aval du gouvernement et plus précisément celui de la fameuse kwizinn, le gouvernement bis du pays. Il est de notoriété que c’est pour remplacer Ken Arian, tombé en disgrâce dans Lakwizinn, que Charles Cartier a été nommé CEO de MK et maintenu en poste malgré ses frasques — billets en business offerts à sa famille, dénonciation quotidienne de sa manière de gérer la compagnie, entre autres. Il est évident qu’Atma Bhuma — qui avait quitté le MMM pour le MSM — n’a pas obtenu son poste pour ses compétences en communication dans les compagnies aériennes, mais à cause de sa proximité avec Lakwizinn et certaines relations fraternelles. Ce qui lui a permis de prendre congé pour aller faire le Campaign Manager de l’Alliance Lepep dans la circonscription Numéro 16. Où ses « talents » de Campaign Manager — qui a surtout consisté à se faire photographier avec les filles de l’ex-PM — n’ont pas été démontrés puisque les trois candidats orange-bleus ont mordu la poussière. Est-ce que ces deux nominés politiques attendent une golden handshkae ou une révocation avant de lev pake ale ?

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