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INGÉRENCE POLITIQUE: Nita Deerpalsing à la rescousse de son agent Soulou Lotun

L’affaire ne fait pas grand bruit qu’à Quatre-Bornes, elle est diversement commentée dans le pays tout entier. L’ingérence politique de la député Nita Deerpalsing dans le travail de la police, mardi, alors que celle-ci verbalisait un vendeur illégal de briani sur la route St Jean devant les locaux de la Hong Kong and Shanghai Banking Corporation, n’en finit plus de faire des vagues, avec l’entrée très explicite des policiers impliqués détaillant les jurons proférés par le marchand du nom de Nasrullah Lotun, plus connu sous le nom de Soulou, et les propos tenus par la troisième député de Belle-Rose/Quatre-Bornes.
Ce sont les policiers Ramdhonee et Marianne qui étaient en patrouille sur la route principale, ce mardi 20 décembre aux alentours de 18 h 40, lorsqu’ils ont constaté que quelqu’un avait garé son van immatriculé 587 ZB 88 et qu’il vendait du briani. Les policiers avaient reçu des instructions à l’effet que les marchands ambulants devaient être priés de s’en aller pour ne pas gêner les passants, nombreux en cette période de fêtes de fin d’année.
Invité à dire s’il était en possession d’un trade licence, Soulou Lotun devait répondre par l’affirmative, mais lorsqu’il lui fut demandé de le produire, il lança les jurons « l… to mama garde to pé emmerde moi ! » à l’adresse du policier Ramdhonee, qui lui fit remarquer qu’il y avait des passants des deux sexes à proximité et qu’il devait soigner son langage. Mais Soulou Lotun fera pire et, joignant le geste à a parole, lancera cette fois au policier : « Trappe mo g…. »
Dans l’entrée faite au poste de police de Quatre-Bornes, le policier dit s’être senti « disrespected and humiliated », d’autant qu’il y a eu un attroupement entre-temps. Et, après l’avoir une nouvelle fois rappelé à l’ordre et devant son refus d’obtempérer, le policier l’a pris en contravention pour « molesting police officer in uniform and for trading without licence ».
Mais Soulou Lotun a continué à apostropher le policier de plus belle, tout en refusant de décliner son identité. « Guetté ki to pou faire mo pa pou donné. » Ou encore : « Contravention mo pa pou payé. » Le policier a toutefois pu établir son identité à partir de son permis de conduire.
C’est à ce stade des incidents que la député et porte parole du Ptr, Nita Deerpalsing, est arrivée sur les lieux de l’incident, et elle a aussitôt lancé en direction des policiers présents : « Ki faire ena sa kantité garde-la ici, zis akoz éna enn marchand ambulant, kan éna prostitué lor chemin pa trouve garde. »
Arrivé en renfort sur les lieux, l’officier Kistnen devait aussi faire une entrée au poste, selon laquelle la député était sur les lieux en compagnie d’autres policiers et qu’elle aurait proféré : « Sept garde fine vine pousse ene marchand, ala encore deux pé vini, pé faire neuf. Mo donne ou permission, continué vendé ou briani, personne pa pou kapav faire ou narien. Garde dans Quatre-Bornes pas pé faire zotte travail kouma bizin, éna prostitué partout, zotte pas arrêté », avant de quitter les lieux. Notons que le policier qui a été mêlé à l’incident avec le marchand ambulant aurait fait l’objet de sanctions. Dans l’Occurence Book de le police, on peut en effet y lire : « M. Dawoonarain, SP, phones and requests that PC Ramdhonee be removed from his beat at once as he has received instruction from M. Bheekun, DCP. » Y-a-t-il eu intervention ?
Violation de la POCA
Les marchands de Quatre-Bornes sont, pour dire le moins, assez surpris du fait que la député soit personnellement intervenue pour protéger un marchand en particulier, alors que, selon eux, elle « n’a pas levé le petit doigt pour défendre leur cause lorsqu’ils ont été victimisés par la municipalité ». C’est lorsqu’ils ont été aux renseignements qu’ils ont réalisé que cette intervention est due au fait que Soulou Lotun est un « agent notoire » de Nita Deerpalsing dans la région de Malartic.
Les marchands sont d’autant plus révoltés qu’il y avait auparavant des jours additionnels qui leur étaient accordés en période de fin d’année pour qu’ils puissent gagner leur vie, mais que cette pratique a été interrompue en 2006 avec l’ouverture de la foire les mardis et les vendredis aussi, une décision, qui, comme on le sait, est entachée par l’affaire latab bazar/kaba, lorsqu’une conseillère du Ptr fut appréhendée avec Rs 250 000 dans son sac à main.
Ils comptent aussi suivre de près l’allocation des espaces au Food Court, site qui est prêt depuis quelques temps déjà mais qui n’est pas encore opérationnel, l’attribution des étals se faisant, selon leurs dires, dans une totale opacité. Ils seront d’autant plus vigilants car Soulou Lotun aurait dit à qui veut l’entendre qu’il sera un des grands bénéficiaires d’étals dans ce Food Court.
Choqués par cet épisode, certains à Quatre-Bornes se demandent s’il n’y a pas matière à investigation par l’ICAC dans cette affaire, compte tenu des dispositions 9 et 10 du Prevention of Corruption Act concernant « Influencing public official » et « trafic d’influence ». Mais, comme ils le disent eux mêmes, « sa ti pou possible si pa ti get figir ! »

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