- Après le détournement des fonds de Rs 80 M à la Bramer Bank, des proches du CP Dip au volant des Porsche Macan et BMW Model X6 M appartenant à la police
- La FCC, acculée à ouvrir une Preliminary Investigation ciblant le CP Dip avec des allégations explosives d’abus d’autorité, soit les sections 22 et 43 de la Financial Crimes Commission Act
Chassez le naturel, il revient au galop. C’est ce qui semble être de nouveau le cas pour le clan familial du commissaire de police, Anil Kumar Dip, avec la décision imposée à la nouvelle Financial Crimes Commission, qui a succédé à l’Independent Commission Against Corruption (ICAC). Accusant réception en même temps que la presse et des personnalités au plus haut niveau, notamment le Premier ministre, Pravind Jugnauth, le Directeur des Poursuites Publiques (DPP), Me Rashid Ahmine, le directeur général de la Mauritius Revenue Authority, et le secrétaire financier en poste, le directeur général de la Financial Crimes Commission, Navin Beekarry, n’a eu d’autre option que de déclarer qu’une preliminary investigation a été initiée à l’encontre du commissaire de police, Anil Kumar Dip. Si le besoin se fait sentir subséquemment, une further investigation sous les dispositions de la Financial Crimes Commission Act sera enclenchée. Ce nouvel épisode porte sur l’histoire d’amour des proches du commissaire de police, principalement son fils, Chandra Praskashsingh Dip, avec les grosses cylindrées.
- Contrairement au précédent où le fils du commissaire de police se retrouve sur le banc des accusés de la Financial Crimes Division de la Cour intermédiaire dans une sinistre affaire de détournement de fonds de Rs 80 millions au préjudice de l’ex-Bramer Banking Corporation Limited pour financer l’achat de voitures de luxe, dans le dernier scandale en date, des grosses cylindrées du police car pool, et non pas des moindres, soit une Porsche Macan ou encore une BMW Model X6 ou encore une Range Rover Velar, sont à la disposition à titre privé des membres de la famille du CP Dip.
Le price tag de ces trois grosses cylindrées, devant logiquement faire partie du car pool officiel des Casernes centrales pour des besoins officiels de l’État, est de l’ordre de Rs 22 870 880. En tout cas, c’est ce qu’indique la correspondance de dénonciations adressée à la Financial Crimes Commission. Sur la base des informations communiquées, le whistleblower se présente comme étant bel et bien dans le secret des dieux, soit A Man From Inside. Notamment à en voir les détails divulgués puisque l’auteur de ces dénonciations va jusqu’à réclamer des sanctions contre le commissaire de police sous le Criminal Code pour vol de carburant en utilisant des fonds publics.
En marge des premières demandes pour que le CP Anil Kumar Dip se retire de ce poste, dont la tenure of office est garantie sous la Constitution, la Financial Crimes Commissiion, sous les directives de Navin Beekarry, devra se pencher sur les éléments fournis dans la lettre de dénonciation contre un des highest paid civil servants, soit Rs 163 250 par mois sous le PRB Salary Code 14000120 et pouvant prétendre à l’usage d’une voiture officielle ou encore « he can also opt for a payment of a monthy car allowance in lieu of official car. »
En guise de scene setting, le lanceur d’alerte avance que sous la recommandation 40 du rapport du Pay Research Bureau, Anil Kumar Dip se qualifie pour des facilités duty free à l’acquisition d’une voiture d’une capacité de 2 250 cc et renouvelables tous les sept ans.
Politically embarrassing
La preliminary investigation de la Financial Crimes Commission devra élucider les zones d’ombre suivantes : - depuis sa nomination en tant que commissaire de police, Anil Kumar Dip a bénéficié de l’usage d’une série de voitures officielles avec le proviso que « Mr Dip has to bear the costs of routine maintenance in addition to providing shelter for the car ». À ce jour, une Range Rover Velar d’une valeur de Rs 5 950 000 est mise à la disposition du CP Dip pour ses déplacements officiels et privés.
- Le whistleblower allègue que « Mr Dip caused everyone to believe that he made acquisition of a brand new car on his own name for the private use for hs family ». La Porsche Macan, immatriculée KD 452, d’une valeur de Rs 6 430 000, est utilisée par la fille du CP Dip, propriétaire d’une pharmacie à Quatre-Bornes avec le trajet Rose-Belle/Quatre-Bornes/Rose-Belle tous les jours.
- « Instead the car (Porsche Macan) is not registered on Mr Dip name, but instead of the Mauritius Police Force. This car ought to have been purchased by and registered under the name of Mr Dip for private use as per the PRB report », note la lettre de dénonciations.
- En janvier de cette année, une autre grosse cylindrée, soit une BMW Model X6 M, d’une valeur de Rs 10 490 000, est mise à la disposition de la famille Dip. Cette voiture, attribuée à Chandra Prakashsingh Dip, porte la plaque d’immatriculation 8452 au lieu de 451 JN 24. « This car is being used by Mr Dip’s son Chandra Prakash (Chundun), a businessman who has several criminal cases pending in Court », s’insurge le whistleblower.
Les factures d’essence de ces bolides sont à la charge de la force policière. « Mr Dip is causing all three cars to be refuelled using different Police Indent Forms at Engen fuel pump stations. Dedicated police officers are performing these tasks for Mr Dip. They have recently been promoted. These officers include those in charge of Transport Guard Room and his drivers », affirme-t-il encore.
Toutefois, avant de s’engager sur le fond de cette enquête, qui pourrait s’avérer des plus politically embarrassing en cette période de campagne électorale, et d’identifier des infractions sous les sections 22 et 43 de la Financial Crimes Commission Act ou encore du Crmiminal Code pour le délit de larceny of petrol, les limiers de la FCC se rendront au QG de la National Land Transport Authority pour vérifier le statut de ces bolides, notamment la Porsche Macan et la BMW Model X6 M, et aux Casernes centrales pour les factures de ranpli tank dans les stations de service Engen.
Après cette étape, les premières séances d’interrogatoires under warning devront intervenir, même si depuis mardi dernier, quand ces dénonciations en règle ont surgi sur la place publique, les Poice Headquarters préfèrent se murer dans un silence assourdissant…
Les Rs 80 M détournées de Bramer de septembre 2011
Le procès pour blanchiment, instruit par le DPP, à l’encontre du fils du CP avec 13 voitures de luxe saisies, traîne toujours devant la Cour
Chandra Prakash Dip, le fils de l’actuel commissaire de police, n’est pas un inconnu dans le monde des voitures de luxe. En effet, depuis septembre 2011, il est sous le coup d’une enquête pénale, réclamée par l’ex-Bramer Banking Corporation Limited, pour le détournement, avec la complicité d’autres individus, de Rs 80 millions. Au début de l’année dernière, le Directeur des Poursuites Publiques, prenant le relais de l’Independent Commission Against Corruption, a saisi la Financial Crimes Division de la Cour intermédiaire avec un procès au criminel contre le fils du CP Dip pour le blanchiment de Rs 25 millions de ces Rs 80 millions.
Mais en dépit de la détermination de la Cour de contrer l’adage à l’effet que « justice delayed is justice denied », ce procès traîne toujours pour des raisons diverses. Avec l’enquête initiée depuis septembre 2011, qui a vu le CP Dip et son épouse être placées en détention provisoire, tout un réseau de voitures, financées par les fonds détournés, avait été démantelé.
Dès le début, douze voitures haut de gamme, dont une Subaru Impreza ou encore une Nissan 350Z, ont été saisies par la police, démontrant que le fils du CP entretient une véritable histoire d’amour avec les voitures de luxe. Et le dernier épisode avec les voitures faisant partie du car pool de la police en atteste. Et en dépit de tout.
Mais le cas du détournement de Rs 80 millions de l’ex-Bramer Banking Corporation Ltd n’était pas le premier coup de Chandra Prakashsingh Dip. Auparavant, il avait réussi un dry run avec la Barclays comme victime. Au bout d’un procès au criminel, le fils du CP Dip avait écopé d’une peine de prison ferme d’une année.
Mais en décembre 2022, le Père Noël, sous le déguisement du président de la République et sur recommandation de la Commission de Pourvoi en Grâce, avait commué la peine de prison ferme d’une année en une simple amende de Rs 100 000…