Selon la première dénonciation, Anooj Ramsurrun aurait fait un usage abusif des ressources de transport de la MBC. Selon la seconde, il est accusé d’abus de pouvoir, de mauvaise gestion et d’être responsable des souffrances des employés de la MBC.
De graves allégations ont été émises contre le Directeur Général de la Mauritius Broadcasting Corporation (MBC) et adressées au Bureau du Premier ministre (PMO) et à la Financial Crimes Commission (FCC). Le DG Anooj Ramsurrun est accusé d’utiliser abusivement les ressources de l’entreprise à des fins personnelles, d’abus, de mauvaise gestion et de causer la souffrance des employés. Ces correspondances, dans la lignée de ce qui est reproché au Commissaire de Police, démontrent la vulnérabilité de ces dirigeants d’institution de l’État à l’approche des élections. Bref, l’heure des règlements de compte semble avoir sonné au Triangle du Réduit comme aux Casernes centrales.
Usage abusif des ressources de l’entreprise
Selon une plainte déposée par un chauffeur senior de la MBC, M. Ramsurrun aurait acheté une Jaguar 9855 OC 22 pour 2,4 millions MUR à des fins personnelles, malgré les difficultés financières de la corporation. Il est également allégué que les membres de sa famille utilisent régulièrement les véhicules de la MBC pour des courses personnelles. Par exemple, l’épouse de M. Ramsurrun utiliserait une Kia Picanto blanche de 2021, conduite par un employé de la MBC, VMB, pour faire du shopping et des visites sociales. Un autre véhicule de la MBC, conduit par SV, servirait à transporter la fille du directeur à son lieu de travail et à divers événements sociaux.
Le lanceur d’alerte a demandé une enquête immédiate, suggérant que les images de vidéosurveillance de la résidence de M. Ramsurrun pourraient confirmer ces affirmations. La FCC, ainsi que le PMO, sont invités à examiner ces graves accusations.
Selon un autre courrier adressé à la presse par des employés de la MBC, l’institution est plongée dans la tourmente en raison d’abus de pouvoir, de mauvaise gestion et d’une dictature interne imposée par Anooj Ramsurrun. Les employés dénoncent notamment la promesse de postes-clés à des proches et amis, sans processus de recrutement transparent. Par exemple, les postes de finance manager et d’administrative manager auraient été attribués d’avance à “un proche intime du DG”.
La lettre souligne également un népotisme rampant, avec plusieurs employés bénéficiant de favoritisme pour leurs enfants, membres de la famille et amis. Ces pratiques ont transformé la MBC en un “bazar” où l’influence et “les relations personnelles priment sur la compétence et le mérite.”
La mauvaise gestion des ressources est également soulignée. Des chauffeurs et des véhicules de la MBC seraient utilisés à des fins personnelles par les membres de la famille de M. Ramsurrun, aux frais des contribuables mauriciens. Par ailleurs, un chauffeur est accusé de solliciter des faveurs sexuelles, en échange de promesses d’emploi et de désactiver le système GPS d’un véhicule de l’entreprise pour un usage personnel. Ces actes seraient couverts par la direction, empêchant toute action disciplinaire.
Appel désespéré au Premier ministre
Selon les détracteurs de la direction, les conditions de travail se détériorent rapidement. La méritocratie est en déclin, “les sanctions et les transferts arbitraires sont utilisés pour étouffer les voix dissidentes.” La pression exercée sur les monteurs et le personnel des actualités “pour déformer les informations” est également mentionnée, avec des menaces explicites de répression, en cas de refus de se conformer.
Cette situation alarmante a conduit le personnel de la MBC à faire un appel désespéré au PM et aux autorités compétentes pour remplacer le DG. Ils décrivent un environnement de travail intenable et appellent à une intervention urgente pour restaurer l’intégrité et la transparence au sein de la MBC.
Les employés de la MBC espèrent que cette lettre et leurs témoignages attireront l’attention nécessaire pour initier des réformes profondes et mettre fin aux abus qui sapent l’efficacité et la crédibilité de cette institution publique.
Le DG Anooj Ramsurrun se défend
Le Directeur Général de la Mauritius Broadcasting Corporation (MBC) réfute les accusations d’utilisation abusive de véhicules officiels. Son contrat de travail confirmerait son droit à un véhicule pour usage officiel et privé, ainsi qu’à une allocation mensuelle de carburant et de chauffeur.
Son contrat, conforme au rapport du Pay Research Bureau (PRB) section 16.2.102, légitimerait cet usage, selon lui. Ne pipant mot sur l’usage des véhicules de la MBC par sa famille, il explique qu’il choisit souvent de “se passer des services de son chauffeur attribué, démontrant une utilisation responsable des ressources de la MBC.” Il affirme que les allégations anonymes visant à ternir sa réputation sont préoccupantes et manquent de preuves solides. M. Ramsurrun dit “avoir rendu son contrat public et se dit prêt à toute enquête nécessaire, illustrant sa transparence et son respect de la loi.”