Sept femmes à la ravanne. Sept individualités et une énergie dans la complicité des rythmes. Une rencontre humaine autour du cercle tendu de peau, qui amène plus loin que le séga.
Elles ne constituent pas un groupe ni une formation mais sont des individualités distinctes, à l’image des sept couleurs de Chamarel. Sarasvati Mallac, Juliette Mandron et Daniella Bastien impriment le tempo, Stéphanie Mardi et Anouchka Massoudy accentuent la basse, alors que Déborah Jubeau marque les temps forts sur lesquels Shani Peerun pose des frappes toutes en finesse et laisse résonner des percussions et autres bruitages à des moments voulus des morceaux interprétés.
Complicité.
Les personnes présentes au concert de Richard Beaugendre à l’Auditorium Francis Thomé dernièrement ont goûté l’énergie dégagée par ces ravannières unies dans la complicité des rythmes. La recherche musicale ici sonde au-delà l’unisson afin d’aboutir à une musicalité autre. Ce n’est pas seulement du séga, mais une musique qui entraîne, avec des rythmes issus du ternaire. Probablement depuis la nuit des temps ?
Daniella Bastien souligne que la ravanne ne se limite pas au séga. On retrouve cet instrument aussi bien dans des tribus amérindiennes que dans des contrées iraniennes, en passant par le Maghreb. Et ce cercle tendu de peau résonne toujours selon un rythme qui permet au séga de danser sans faux pas. Une question de rythme et de temps, pourrait-on se contenter d’écrire, pour ne pas entrer dans les complexités du 6/8.
La musique sans temps, ne s’entend pas. Sarasvati. Juliette. Daniella. Stéphanie. Anouchka. Déborah. Shani. Chacune des sept ravannières apporte sa touche personnelle pour enrichir la sonorité dans le temps. Et les rythmes se marient aux textes comme sous les doigts de sept muses courant dans un cercle symbolique d’éternité.
C’est suite à une rencontre entre Daniella Bastien et Déborah Jubeau que débute cette aventure rythmique conjuguée au féminin pluriel (voir déclarations).
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Déborah Jubeau (Étudiante en communication d’entreprises)
“Ma soeur aînée jouait de la ravanne et m’a laissé son instrument avant de partir pour des études à l’étranger. Je voulais apprendre à en jouer. En voyant Daniella sur scène, j’ai pris mon courage à deux mains pour lui demander de m’enseigner. C’est ainsi que tout a commencé. D’autres amies nous ont rejointes par la suite. Nous sommes venues comme nous sommes, pour le plaisir de partager.”
Daniella Bastien (Chargée de cours)
“La ravanne est venue à moi à l’adolescence. J’avais soif de musique et cet instrument m’a parlé.”
Shani Peerun (Directrice adjointe de PILS)
“J’aime la ravanne et les percussions. Il y a comme une énergie qui vient des tripes lorsqu’on en joue.”
Stéphanie Mardi (Présentatrice télé et animatrice radio)
“J’avais du mal avec le tempo. Apprendre la ravanne m’a permis d’apprendre à compter le temps des rythmes afin de mieux partager la musique.”
Anouchka Massoudy (Animatrice radio)
“On nous a souvent vues chanter sur scène Stéphanie et moi, mais je ne savais pas si je pouvais jouer d’un instrument. Daniella nous a donné l’occasion de vaincre notre peur de jouer sur scène.”
Juliette Mandron (Institutrice)
“J’ai une passion pour tout ce qui est rythmique, ayant joué de la batterie. La ravanne est venue s’ajouter comme un autre instrument de percussion. Et c’est encore plus fort de jouer à plusieurs.”
Sarasvati Mallac (Operation assistant dans un centre de plongée)
“En tant que Mauricienne, j’ai voulu connaître cet instrument traditionnel. Jouer de la ravanne est aussi une façon de briser les clichés et donner une autre image de la femme dans le monde de la musique.”
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Lanatir
Labriz dou kares mo figir
Parfin laserin afol mo bann sans
“Dilo larivyer ankor pe sarye salte”
“Kaka lisien partou kote lor sime”
Lanatir kontign fer so travay…
Reyon soley sof mo konsians
Lapli liver met mwa an evey
“Lizinn ankor pe kras lafime”
“Pouritir pe fer mel partou kote”
Lanatir kontign fer so travay…
Fey dan divan rezonn dan letan
Vag lamer pa aret sante
“Pwason nepli ena lakaz”
“Zwazo nepli pou gagn kasiet”
Lanatir kontign fer so travay…
Ziska kan ?
RENCONTRE: Ravannières au rythme du temps
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