Le séga tambour de Rodrigues est devenu une légende vivante. Toutes les influences musicales s’y croisent : celles des peuples qui ont habité cette île, issus de l’Afrique, de Madagascar et de l’Europe, entre autres. Le résultat est un cocktail détonnant et dansant. De quoi faire bouger la planète entière. Pierre Argo et Philippe de Magnée ont redonné vie à ces musiques et danses traditionnelles de Rodrigues avec un coffret comprenant un DVD et un disque produit par le ministère des Arts et de la Culture et l’Assemblée régionale de Rodrigues. « Musiques et danses traditionnelles de Rodrigues » avec la Troupe de l’Union de Rodrigues seront présentées bientôt au public. En attendant, un petit aperçu de l’histoire de ce patrimoine culturel. On sait que la pratique des danses dites kordéon (danses s’accompagnant de l’accordéon diatonique) relèvent de la tradition européenne. Le séga tambour, lui, trouve ses origines dans les traditions malgaches et africaines. Mais, au fil des années, il y a eu les apports du peuple rodriguais et d’autres transformations. Le séga kordéon reste un bel exemple de métissage. Parmi les danses filmées par l’équipe de Pierre Argo, figurent : laval, kotis, mazok, polka, kadri, séga tambour, séga kordéon, rumba, one-step, biguine. Valses maîtrisées, danse de salon comme le mazok ou d’autres compliquées et répétitives comme le mazok. Ces danses révèlent la maîtrise et la souplesse des danseurs. La troupe de l’Union de Rodrigues nous livre un ensemble de danseurs homogène. Ajouté à cela, il y a les voix aïgues ou graves des chanteurs lançant des « zenfan pas blye séga tambour », comme pour dire qu’il ne faut pas perdre la tradition. Le séga tambour est en effet énergique par rapport au séga kordéon dont le rythme est plus raffiné.
Les instruments qui accompagnent les musiques traditionnelles de Rodrigues sont : accordéon diatonique, triangle, tambour, bobre, katchia katchia, bambourap, kokodiaz, bwat rape, violon, mandoline, banjo, flûte, mailloche, maravanne. Si certains de ces instruments sont connus, le public se familiarisera, en regardant le DVD, au katchia katchia : un sachet de feuilles de vacoas cousue contenant des graines d’acacia. Le bambourap, lui, est un cylindre de bambou bouché à chaque extrémité, strié sur toute sa longueur et que l’on racle avec une pièce de monnaie.
Ce patrimoine immatériel est bien une preuve que les traditions musicales demeurent un enjeu fort pour Rodrigues.
MUSIQUES TRADITIONNELLES : Un enjeu fort pour Rodrigues
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