Les concerts de Port Chambly, à Terre-Rouge, offrent l’avantage de rencontrer les musiciens qu’on admire. Samedi dernier, Eric Triton et Sébastien Margéot se sont produits avec le Dean Nookadu quintet dans des moments d’improvisations magiques. S’il est un musicien qui a ouvert des portes sur l’illustration sonore, la voix, la composition, c’est bien le jeune Sébastien Margéot. Ce guitariste de 27 ans est en pleine phase d’exploration musicale. Il a commencé sa carrière par la musique classique. Après le Conservatoire National de Toulouse où il étudie le solfège et l’harmonie, il s’inscrit au Centre des Musiques de Didier Lockwood à Paris. Il a côtoyé les meilleurs jazzmen français (Benoît Sourisse, André Charlier, Pierre Perchaud). Après une période où le jeune Sébastien a cherché un style qui lui convient, il se révèle aujourd’hui comme un musicien capable de servir avec le même dévouement le pop, le rock, le jazz classique au jazz le plus complexe. Pourtant, c’est un musicien d’une rare humilité. Qualité qu’il a hérité, semble-t-il, de son oncle Ernest Wiehe. Sébastien Margéot nous avoue : « J’ai grandi chez Ernest… il a eu une influence majeure sur mon parcours… il savait composer des choses assez complexes… il m’a tant donné. » Outre cet hommage à Ernest, le guitariste nous dit que son entrée en musique s’est faite naturellement. Sa mère était mélomane. « Mon milieu a été porteur », dit-il. Il voulait commencer par le piano mais à partir du moment où il a voulu jouer d’un instrument, il s’est orienté vers la guitare et tout s’est fait naturellement. A l’âge de 9 ans, il commence à apprendre la guitare classique. Il dit que la musique classique donne une formation, une culture sur plusieurs siècles. « Ça m’a apporté la technique, l’oreille, le répertoire… Mais il faut surtout aller vers ce qui nous attire, ce qui nous fait vibrer, l’envie du moment. Je découvre d’autres choses qui me plaisent. » Sébastien joue de la musique pop, du jazz classique, des choses assez structurées mais il insiste sur l’importance d’être à l’écoute de l’instrument dans le moment présent. Cela se passe sur scène.
Quand on lui demande comment se traduit musicalement le mélange du séga et du jazz, il répond qu’il y a là tout un terrain à exploiter : « Je pense utiliser le rythme du séga et les accords du jazz… » C’est ce qu’il fait actuellement dans la préparation de son prochain album. On peut entendre Sébastien en solo ou en formation. Il dit que ce qui diffère, c’est qu’en solo on doit assurer le côté rythmique seul, sans un batteur. On représente tout un orchestre. Musicien hors normes, son répertoire va de Cold Play, Chapman, Sting, Fanfan ou Kaya. Il dit que son registre de voix est plutôt aïgue. La voix est un instrument, dit-il. C’est l’expression de la personne, l’expression de l’être profond. Il est aussi attaché à la mélodie ou aux développements rythmiques: « La force d’une mélodie soutenue par l’harmonie me touche le plus… »
De sa prestation aux côtés d’Eric Triton à Port Chambly, Sébastien Margéot retient les moments d’improvisation magiques. Les rythmes africains mêlés aux percussions indiennes séduisent. Eric assurait « le côté rythmique, dit-il, et moi la mélodie, les couleurs ». Le tout en un duo improvisé.
Prochain concert à Port Chambly : le 10 mars avec Caroline Jodun et l’orchestre du Village, style pop rock/jazz.
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Nouvel album d’Ibrahim Maalouf: L’envie d’aller plus loin
Le trompettiste Ibrahim Maalouf, plongé dans cet instrument depuis son enfance grâce à un père virtuose, se découvre un don pour l’instrument à piston. Il s’aperçoit que le cuivre peut lui servir de cordes vocales, s’aventure dans le monde du jazz et nourrit plein de projets. Ce franco-Libanais, qui a remporté des concours prestigieux, a un côté touche-à-tout participant aux disques de Vincent Delerm et de M.
Diagnostic est le 3ème volet d’un triptyque musical que le trompettiste Ibrahim Maalouf a entamé en 2007 avec Diasporas, son premier album, et enrichi avec Diachronism deux ans plus tard. Ce disque est l’aboutissement d’un travail de recherche sur le jeu des harmonies, la dynamique des tonalités, leur acclimatation aux rythmes, la parenté entre différents styles musicaux. On trouvera aussi dans son disque l’influence majeure des fanfares balkaniques, des batucadas brésiliennes, du latin jazz ou du heavy metal.
MUSIQUE: Sébastien Margéot, être à l’écoute de l’instrument
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