La comptine installe de l’ordre : rythme, référence aux chiffres, mais s’autorise le désordre : mots, langage, images littéraires ; la transgression et le non-sens. Elle peut tout se permettre et offre ainsi une grande liberté sur l’arbitraire du langage. Walter Sauer compare la comptine à des poèmes chantés pour apprendre à compter. Ce sont des chansons traditionnelles qui existent dans de nombreux pays. On ne connaît pas bien leurs origines, ni les auteurs. “Mama Lewa” (Mother Goose) est paru aux éditions Tintenfal, 2015 et en Morisien le titre c’est “Ma’a Lezwa”. Le rythme et la rime sont assez simples pour que les enfants puissent apprendre les comptines par coeur et les réciter. La sonorité importe plus que le contenu. L’objectif de la présentation de 50 comptines en Morisien, c’est pour que les “zanfan Moris” développent beaucoup de plaisir à les apprendre. La comptine peut être comparée à un jouet avec lequel l’enfant joue avec le langage.
L’enfant apprécie les comptines parce qu’elles jouent avec les rimes, le rythme et parce qu’elles ont un rapport direct avec le corps. La comptine a souvent un côté fonctionnel dans le sens où elle accompagne le jeu. Les comptines se transmettent au sein de la cellule familiale. La transmission se fait oralement d’adultes à enfants, de génération en génération. Les comptines ont une valeur universelle puisqu’aux quatre coins du monde les mères chantent des comptines à leurs enfants. Les comptines, qu’elles soient transmises d’adulte à enfant ou d’enfant à enfant, véhiculent toujours partage et transmission. Comme la comptine s’inscrit dans des moments de communication, elle se trouve directement liée à l’affect et à l’expression : regard, gestes, ton de la voix, thèmes abordés (souvent proches du quotidien de l’enfant). L’ouïe est bien entendu l’un des premiers sens mis en éveil lors de l’apprentissage d’une comptine, mais il ne faut pas oublier le toucher et la vue qui sont tout autant sollicités. Les jeux de doigts et les jeux de nourrices tissent une relation personnelle, intime, affective et corporelle entre l’enfant et l’adulte (caresses, bercements, chatouilles, petites tapes…). En outre, ils introduisent de nombreux nouveaux concepts. Bel bala laba: /sat ti pe dans sega,/ vas ti fransi lor lalinn./ Toutou ti riye/ get tamasa la:/ Lerla lasiet-kouyer fer mofinn.
LA COMPTINE : Ma’a Lezwa
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