Au flanc de la montagne Rempart se trouve Cascavelle, un village plein de charme. Véritable havre de paix de pas plus de 2500 habitants, cette petite localité, constituée de trois quartiers seulement, frappe par sa beauté. Se situant entre Bambous et Tamarin, le village, qui était longtemps entouré de champs de canne, n’a pas échappé à la vague immobilière qui traverse notre pays en ce moment. Mais force est de constater que ce développement résidentiel offrira « un nouveau paysage » (au dire de certains de ses habitants) à cette localité où le souci écologique primera. Rues propres et fleuries, quiétude et simplicité caractérisent ce village du district de Rivière-Noire.
Cascavelle est réparti en trois quartiers : Cascavelle « le Haut », Cascavelle « le Bas » et Xavier. Les rues sont bordées d’arbres aux feuilles colorées et les nouvelles et charmantes habitations à l’architecture contemporaine donnent un cachet particulier à ce village. Cascavelle « le Haut », disons le quartier cossu du village, jouit de sa merveilleuse situation sur les hauteurs, d’où l’on a une vue charmante sur le reste du village, la mer dans le lointain…
Mais descendons de ces hauteurs et parcourons « le Bas » et Xavier. Naguère, il n’y avait que quelques maisons, çà et là, et tout autour, de vastes champs de canne qui s’étendaient jusqu’au parc animalier Casela. Aujourd’hui, Cascavelle, ce sont de vastes étendues de terres en friche, où bientôt émergeront des maisons, des villas et de nouveaux bâtiments. La plupart des terres agricoles appartenant à Medine Sugar Estate et où étaient plantée la canne à sucre ont été vendus à des particuliers qui y ont construit leur maison. Certaines de ces terres servent à cultiver des légumes. En bordure de terrain, les Eucalyptus (qui résistent au vent) forment un grand rideau. Ils constituent une barrière protectrice pour les plantations agricoles. Une des particularités du village tient sans doute au fait que les habitants aiment embellir leurs cours et leurs rues de fleurs de toutes sortes. Ainsi diverses variétés multicolores de fleurs, plantées et entretenues par les villageois eux-mêmes, composant une agréable mosaïque florale, nous accompagnent tout au long de notre visite.
Comme les autres habitants de la région, Jean-Claude Guillaume, 59 ans, aime embellir son quartier de fleurs. Il a vu son village « progresser et se modifier petit à petit, jusqu’à présenter un nouveau paysage ». Et ce qu’il aime le plus, c’est ce sens de l’amitié qui anime les villageois. « Ici, les habitants de toutes communautés confondues vivent en harmonie », dit-il. Il nous apprend qu’il y aura des villas de luxe qui seront construites à Cascavelle « le Haut » et que cela permettra à son petit commerce de prospérer. Travaillant dans une compagnie de construction, il désigne avec fierté son magasin, son snack et son salon de coiffure qu’il a lui-même construits « pour l’avenir de mes trois filles », dit-il.
C’est dimanche. Les rues sont désertes. Les véhicules sont rares. Mais ce n’est pas toujours le cas pendant la semaine. Brigitte Roujo, présidente du Village Council Area, souhaite que le développement du village contribue aussi à un changement de la vie quotidienne des villageois. « Sur l’Allée Manguier, le main road, les voitures roulent à vive allure, ils ne respectent pas les limitations de vitesse », déplore-t-elle. D’ailleurs, une doléance a été faite aux autorités afin d’installer des feux clignotants pour faire ralentir voitures et autobus, surtout près de l’école primaire (l’unique école qui se trouve à Xavier) et sur les deux routes principales, celle qui mène à Rivière-Noire et l’autre qui mène à Beaux-Songes. « Les autobus ne desservant pas cette région, les habitants doivent régulièrement parcourir à pieds des kilomètres avant de traverser les routes principales, réputées dangereuses, pour aller travailler », note-t-elle par ailleurs.
À un tournant, nous découvrons le temple centenaire, le Cascavelle Pandharpur Pandurang Kshetra Mandir, géré par le Prem Wardhak Mandali. Dix-huit mois après le lancement d’une campagne de rénovation « Save our dome », le temple, construit, à l’époque, par les « Indentured Labourers », retrouve son éclat. « C’est grâce à l’effort des habitants, notamment des jeunes de 15 à 30 ans, qui sont venus prêter main forte durant chaque week-end pendant des mois », nous dit Babendra Gunesh, président de l’association. Le village qui, tout en préparant l’avenir, redécouvre en même temps son passé. « Nous avons découvert, grâce à des documents que les pierres du temple datent de 123 ans », dit-il. Dans la soirée, une prière y sera célébrée pour fêter la fin des travaux, mais aussi pour la préparation de Durga Pooja. À l’intérieur, les hommes s’activent à apporter les dernières touches, à décorer. Dehors, une quinzaine de femmes préparent des gâteaux, « chapatis » et galettes. « Nous attendons 400 à 500 personnes de Beaux-Songes, Tamarin, Bambous et Quatre-Bornes », dit notre interlocuteur.
Cascavelle « le bas » dispose aussi d’un espace culturel et de loisirs. Le petit Village Hall qui se trouve vis-à-vis du temple, offre des activités comme le tennis, le billard et d’autres indoor games. Dans quelques temps, les habitants des trois quartiers de Cascavelle convergeront vers un seul Multi-purpose complex, construit à Cascavelle « le Haut » avecx plus d’activités, comme la gym et le yoga. Outre ce complexe, d’autres projets du Conseil de Village sont en cours pour cette partie du village destinés aux enfants. En effet, cette localité sera dotée d’une structure moderne qui abritera un espace de jeux.
À Cascavelle, pas de temps pour l’ennui. Outre des espaces de loisirs comme le terrain de foot, de volley etc., le Cascavelle Shopping Mall, un ensemble commercial de quelques centaines de mètres carrés, construit derrière la station d’essence de Cascavelle, ouvre ses portes d’ici à fin octobre. Toutefois, l’absence de moyens de transport demeure un problème sérieux pour les habitants. Ainsi, pour se rendre au supermarché ou au magasin, ils doivent parcourir des kilomètres. Autant pour entendre la messe, car ici il n’y a pas d’église. A Xavier, une petite grotte rocheuse dédiée à l’Immaculée Conception qui se trouve sur la route principale de Rivière-Noire est un lieu de prière pour des habitants du village. Des bougies allumées témoignent de la ferveur mariale des visiteurs de cette matinée dominicale.
DÉCOUVERTES: Cascavelle, entre passé et avenir
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