La femme soupçonnée d’avoir mis le feu à l’immeuble parisien dans lequel dix personnes ont été tuées et une trentaine blessées mardi, avait effectué 13 séjours en dix ans en hôpital psychiatrique, dont le dernier tout récemment. Deux Mauriciens, qui vivent dans cet immeuble au 6e étage, sont portés disparus depuis que l’incendie a éclaté.
Les treize séjours de la suspecte ont été effectués dans un établissement parisien entre 2009 et 2019, a précisé le procureur de Paris, Rémy Heitz lors d’une conférence de presse mercredi soir.
Après le dernier de ces séjours, du 18 au 30 janvier, la quadragénaire avait été jugée apte à sortir par un médecin, a-t-il souligné.
Le suivi psychiatrique de cette quadragénaire, qui a nié avoir commis les faits en garde à vue, est au centre des interrogations, alors que l’enquête a établi qu’elle s’était disputée avec un voisin le soir des faits.
Ce voisin, un pompier, a appelé la police juste après minuit pour se plaindre du bruit causé par cette femme. Selon Rémy Heitz, il l’a recroisée dans l’immeuble peu après la venue des forces de l’ordre et a affirmé aux enquêteurs qu’elle lui avait alors dit: « Regarde moi droit dans les yeux. Toi qui aimes les flammes, ça va te faire tout drôle quand ça va exploser ».
Après la suspension de sa garde à vue pour raisons médicales, la suspecte a été conduite à l’infirmerie psychiatrique de la préfecture de police mardi en fin de journée.
Son état de santé va être analysé dans les prochains jours. S’il n’évolue pas, elle pourrait être hospitalisée d’office.
Ses antécédents judiciaires font apparaître trois procédures où elle a été mise en cause, sans jamais être condamnée: deux furent classées sans suite en 2016, en raison d’un « état mental déficient », selon une source judiciaire, l’une pour un « vol précédé de dégradations » et l’autre pour des violences.
L’enquête a été ouverte pour « destruction volontaire par incendie ayant entraîné la mort » et sera confiée à des juges d’instruction en début de semaine prochaine avec l’ouverture d’une information judiciaire, a précisé le procureur de la République de Paris.
L’incendie de l’immeuble s’est produit dans la nuit de lundi à mardi. Il s’agit de l’incendie le plus meurtrier à Paris depuis près de 14 ans.
Source : AFP