Les procédures établies dans la CP’s Circular No 11/2012 contournées en septembre 2016 pour allouer un nouveau passeport au Skipper de L’Ilot Gabriel, impliqué dans
le trafic de drogue et saisi par des gendarmes de La Réunion
Sur Written Instructions, notamment “for necessary action as per established protocol” du Commissaire de police, Karl Mario Nobin, le PIO émet un nouveau document le 14 septembre 2016 à ce Mauricien, qui sera interpellé à La Réunion le 11 novembre 2016 avec 42,6 kilos d’héroïne
Coin Idéal Saga Revisited: le fils du DCP Seerungen récidive avec une nouvelle sortie nocturne le week-end de Noël dans la voiture officielle du No 2 de la police avec une vaine tentative de cover-up
En cette fin d’année, des artificiers tenteront de désamorcer deux bombes à retardement susceptibles de causer un tort irréparable à l’image de la force policière et cela au plus haut niveau. A la faveur d’une lettre de dénonciations de cinq pages, avec documents officiels à l’appui, les dessous de l’octroi d’un nouveau passeport à un trafiquant notoire du Nord, le dénommé Mike Brasse, âgé de 45 ans, skipper du bateau de plaisance L’Ilot Gabriel, en vue de pouvoir récupérer à l’île de la Réunion une importante cargaison d’héroïne venant de Madagascar. Toutefois, en novembre de l’année dernière, le sort devait jouer contre lui quand des gendarmes de Sainte-Marie de La Réunion devaient procéder à la saisie de L’Ilot Gabriel, de 42,6 kilos d’héroïne se trouvant à bord. Depuis cette opération de lutte contre la drogue à la Réunion dans la nuit du 10 au 11 novembre 2016, le skipper Mike Brasse, aussi connu comme Capitaine à Grand-Baie, est en détention à La Réunion pour le délit avéré de trafic de drogue. Au cas où la commission d’enquête sur la drogue, présidée par l’ancien juge Paul Lam Shang Leen décide de s’intéresser aux dessous de cette affaire de passeport, deux Top Guns de la force policière auront à répondre de leurs actes en faveur de ce trafiquant de drogue sur l’axe Madagascar/Maurice, via La Réunion. L’autre situation délicate a projeté de nouveau le Deputy Commissioner of Police (DCP), Tangavel Seerungen, no 2 de la police par ancienneté, à nouveau au-devant de l’actualité avec le Coin Idéal Saga Revisited. Son fils, Saven Seerungen, a récidivé durant le week-end de Noël avec une virée nocturne et il avait été pris en flagrant délit de Gross Indecent Act avec une partenaire contre paiement de Rs 1 000. Comme ce fut le cas en mai 2016, la voiture officielle, faisant partie de la flotte policière, et attribuée au DCP Seerungen, est encore au centre du scandale (voir détails ci-contre) et une vaine tentative de cover-up au poste de police de Beau-Bassin déjouée.
Dans l’affaire du passeport du skipper, Mike Brasse, la lettre de dénonciations extrêmement bien documentée et intitulée “The Spotted Hyena and the Radar”, est explicite. Une correspondance formelle du Divisional Commander (North), l’ACP V. Domah, au Commissaire de police, Karl Mario Nobin, en date du 5 septembre 2016, en fait foi. Le Divisional Commander écrit que le dénommé Mike Brasse a rapporté à la police de Grand-Baie depuis le 25 août un cas de perte de son passeport sur le trajet entre le Sir Seewoosagur Ramgoolam International Airport et son domicile à Camp L’Amour, Grand-Baie. Cela s’était passé en fin de journée du 10 août de l’année dernière.
“The lost passport has not been retrieved so far and enquiry is under way. Complainant uregntly needs to travel to Reunion Islnd on 16/09/16 to bring back his speed boat PC 4713 – OL – 17 – Ilot Gabriel, which is actually under repair thereat”, souligne l’ACP Domah à l’attention du CP Nobin. Les Written Instructions du 13 septembre 2016 de celui-ci sont “for necessary action as per estabished protocol”. Le lendemain, le dénommé Mike Brasse avait débarqué au Passport and Immigration Office pour récupérer son nouveau passeport. “The next day, on 14 th September 2016, the PIO issued a clean and tidy unstained new passport with number 1532293 to Mr the skipper Joseph Mike Didier Brasse, who was neither summoned, nor warned, but roaming along the corridor of the Passport Office. How with certainty Mike Brasse knew in advance that he will hold the jackpot passport”, s’interrogent ceux derrière cette dénonciation.
Toujours au chapitre des procédures, les Whistleblowers s’insurgent contre la dérogation aux procédures établies dans la CP’s Circular No 11/2012 du 23 avril 2012 et portant la signature du précédent Commissaire de police Dhun Iswur Rampersad. Ce dernier mettait en garde les Divisional Commanders contre le fait que le procédures élaborées dans le cadre des passeports égarés ou volés ne sont pas suivies à la lettre, notamment que “the law regarding Exhaustuve Enquiries is not being complied”? Cette lettre circulaire dresse les six étapes à être suivies dans le cadre d’une enquête au sujet d’un passeport perdu. “After completion of the case, the Divisional Commanders will have to submit a full report together with their recommendations to the Officer-in-Charge Passport and Immigration Office and they should elaborate on the outcome of the enquiry”, notent les directives officielles d’avril 2012, qui n’ont pas été amendées à ce jour.
Ces instructions pour des Exhaustiuve Enquiries sont complémentées par une autre CP’s Circular No 18 de 2014 en date du 18 décembre 2014. “Divisional Commanders are to follow instructions already conveyed (CP’s Circular No 11 of 20112 – Loss Passport) and avoid leniency and make members of the public understand that rigid control is exercised over the issue of passport. Divisional Commanders should pay heed to the above instructions before recommending the issue of any passport on a fast track basis”, avait soutenu le CP Rampersad peu avant son départ à la retraite. Il ajoutera que “Divisional Commanders should understand the importance of conducting a thorough enquiry into lost or stolen passport as it is a matter of serious concern because the reputation of our passport is at stake”.
Or, la lettre de l’ACP Domah du 5 septembre 2016 est loin d’être conforme aux directives en vigueur poussant les auteurs de ces dénonciations de se demander “how strong and powerful could be the connections of the skipper who out of the blue prompted a Divisional Commander to act a representative of the skipper and recall he case file from Grand Bay Police Station through special despatch”. Le prétexte pour avoir recours à ce Fast Track ne comporte aucune urgence, soit récupérer un Speed Boat soi-disant en panne à La Réunion.
Le pot aux roses allait être découvert lors de la descente des gendarmes de la Réunion dans la nuit du 10 au 11 novembre 2016, soit un peu moins de deux mois après l’octroi du nouveau passeport en quatrième vitesse et sur instructions venant d’en haut, avec l’arrestation du dénommé Mike Brasse et la saisie de L’Ilot Gabriel dans le port de Sainte-Rose. Lors de son interrogatoire à l’île de La Réunion, le skipper devait passer aux aveux à l’effet que L’Ilot Gabriel avait été utilisé pour aller chercher ces 42,6 kilos d’héroïne de Madagascar. L’avarie de moteur de L’Ilot Gabriel, rapportée aux autorités réunionnaises sur le chemin du retour, n’était qu’un subterfuge pour détourner tout contrôle avec la cargaison de drogue, transférée sur le Sweet-Love Mama venu du Morne pour la dernière étape entre La Réunion et Maurice.
A ce jour, Mike Brasse avec son passeport express saisi est toujours incarécré à La Réunion en attendant son procès alors que des zones d’ombre demandent à être élucidées quant aux circonstances entourant la perte de ce passeport et l’octroi d’un nouveau, contournant les procédures établies pour éviter des abus et autres fraudes. En plus, les autorités françaises restent toujours réticents à coopérer avec Maurice dans cette enquête, bientôt 14 mois après la saisie…