On ne sait plus comment le dire, l’écrire ou l’exprimer. Les routes mauriciennes tuent, inexorablement. En dépit des campagnes menées par les autorités, le constat d’échec est retentissant. Autant que le claquement d’un fouet. Nombre de Mauriciens n’ont cure de la conduite prudente, responsable, et continuent de se moquer éperdûment du code de la route. Le constat d’échec se traduit dans la réalité des chiffres. Entre le 1er janvier et le 21 juillet, 86 personnes ont péri dans des accidents de la route, soit une moyenne effrayante d’un mort chaque 48 heures. Ce chiffre constitue une hausse de 10% par rapport à la période correspondante en 2010.
Selon les derniers chiffres disponibles, la hausse des accidents fatals pour le premier semestre 2011 est une conclusion inéluctable. Avec 86 morts entre le 1er janvier et le 21 juillet, contre 78 pour la même période l’année dernière, il y a de quoi se montrer inquiets. Si la tendance se poursuit pour la dernière moitié de 2011, on laisse entendre aux Casernes centrales que le nombre de 168 morts enregistré en 2008 pourrait être égalé, voire dépassé. De ces 86 victimes, 77 sont de sexe masculin. Onze d’entre eux ne sont pas des ressortissants mauriciens.
Le breakdown des chiffres disponibles indique que les piétons sont les usagers de la route les plus en danger. Pour cause, 29 d’entre eux ont péri entre le 1er janvier et le 21 juillet. Les passagers de moto/mobylettes(pillion riders) sont aussi très exposés. Pas moins de 24 d’entre eux sont décédés entre janvier et juillet, tandis que 20 passagers de voitures ont aussi rendu l’âme dans des accidents de la route. Ces 20 décès de passagers de voitures constituent une hausse de 300% dans les statistiques. Pour cause, en 2010, cinq usagers de la route appartenant à cette catégorie avaient péri de janvier à fin juillet.
Autre motif de préoccupation: la catégorie d’âge des victimes. Pour cette année, pas moins de 28 des victimes étaient âgées entre 16 et 25 ans, soit une hausse de 300% sur le nombre de 2010 (7). Le plus grand nombre de victimes se situe toujours dans la fourchette des 26 à 50 ans, avec 29 décès, soit le même chiffre qu’en 2010. Aussi à noter que 18 Senior Citizens ont péri cette année, contre 20 l’année dernière.
Les chiffres démontrent, de même, que la majorité des accidents fatals qui se sont produits depuis le début de l’année surviennent le dimanche (15), contre 12 le lundi et 10 le samedi. Huit accidents fatals ont eu lieu le mardi, mercredi et le vendredi. Ces accidents se produisent majoritairement entre 18h01 et minuit (28 cas), contre 19 pour les deux tranches horaires de 12h01 à 18h et 06h01 à midi.
Pour ce qui est des catégories de véhicules impliqués dans ces accidents fatals, les fourgonnettes caracolent toujours en tête de liste de ce hit-parade scabreux (25), contre 23 motocyclettes et 22 voitures de maître. La route a fait 158 victimes en 2010, 140 en 2009, 168 en 2008 et 140 en 2007.
En dépit de ces statistiques et depuis que les clignotants ont viré au rouge, 3 questions restent sans réponse: 1. A quand l’introduction du permis à points?, 2. Quand est-ce que l’État se décidera-t-il enfin à utiliser la kyrielle de caméras de surveillance – installés un peu partout à travers le pays – pour aussi prendre en ligne de compte les délits du trafic routier?, 3. Faudrait-il attendre que le nombre de morts s’alourdisse davantage pour se rendre compte du réel problème prévalant sur les routes mauriciennes?
ACCIDENTS DE LA ROUTE EN 2011: L’hécatombe !
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