La Circular No 2 de 2012 du ministère des Finances et portant la signature du secrétaire financier, Ali Mansoor, précise les risques de la crise économique en Europe pour Maurice. Entre les lignes, cette correspondance des Finances adressées à tous les Chefs de Cabinet et responsables des ministères rejoint la mise en garde émise dans la dernière édition de MCB Focus à l’effet que les conséquences de cette récession dans la zone Euro se feront sentir sur l’économie mauricienne au-delà de 2012. Les principales craintes des Finances se portent sur les répercussions de la crise sur les revenus de l’Etat et les Fiscal Targets établis dans le budget. Par ailleurs, les dernières données officielles publiées par la Banque de Maurice confirment la décélération das le montant des Foreign Direct Investments (FDI) sous la barre des Rs 10 milliards, soit une baisse de l’ordre de 32%.
Dans la conjoncture, les directives du secrétaire financier au chapitre du 2012 – 2014 Programme-Based Budget (PBB) Execution en date du 5 mars sont révélatrices à plus d’un tutre quant à l’enjeu de la crise en Europe. Il n’occulte nullement le fait que des risques subsistent quant aux revenus de l’Etat et aux objectifs budgétaires.
« With the deterioration of the economic situation in Europe beyond what was anticipated at the presentation of the 2012 budget in November, close monotoring of this year’s PBB has become of critical importance. Fiscal austerity measures being introduced in Europe and thier bleak growth prospects over the next three years are depressing consumer confidence », souligne d’emblée le secrétaire financier, qui rappelle que les secteurs des exportations, notamment le textile, et le tourisme essuieront de pleins fouets les retomnées néfastes de la crise.
Ainsi, une récente étude du Fonds monétaire international (FMI) dans le cadre des dernières Article IV Consultations met l’accent sur le fait que « at over 8% of GDP, tourism is Mauritius’ major export industry, as well as a potential channel through which external shocks affect the country ». L’une des principales leçons de cette analyse sur le Tourism Sector Competitiveness est que Maurice se retrouve en position défavorable par rapport aux marchés concurrentiels de la région, notamment les Seychelles et les Maldives avant la crise politique pour ce dernier archipel. « Preliminary results also show that Mauritius is doing slightly worse than predicted by the model, if correct, woud also allow some scope for increasing tourism arrivals through appropriate policies (e. g. further market diversification) over time », prévoit le FMI.
Cette étude fait également état des répercussions directes de la crise en Europe sur l’industrie touristique locale : « Mauritius is therefore likely to see tourism demand drop one for one if GDP growth in main markets (France, United Kingdom) turns negative. Preliminary results also indicate that tourists are price sensitive, as each percent of real apprecation is associated with a 0,5 percent shorter stay. »
Poursuivant son analyse du contexte économique, le secrétaire financier concède que, « reduced growth would increase the risk to government revenue and oither fiscal targets in spite of the provisions made for contingencies in the budget. We will need to closely follow the evolution of fiscal flows and aggregates (revenue as well as expenditure) ».
Une baisse dans les revenus avait été enregistrée dans le budget de 2011 avec le FMI soulignant que, « a small shortfall in total revenues and grants was more than offset by the fact that capital expenditures were almost 1 percentage point of GDP lower than anticipated ». La performance budgétaire en 2011 avait vu des dépenses publiques sur les biens en services et la Compensation for Employees atteindre un niveau inférieur que prévu suite au report de la tenue des élections municipales et villageoises et des délais accumulés pour remplir les postes vacants dans le service Civil.
Les remèdes proposés par le ministère des Finances pour éviter les dérapages budgétaires portent, entre autres, sur une Timely Implementation of Budget Measures avec un High-Level Monitoring Mechanism mis en place aux Finances. « With the worsening of the external environment, timely implementation of public investment projects has equally become a key policy response as this has an impact on overall growth and employment », recommande Ali Mansoor, qui ambitionne un Target 100% Implmentation des projets d’investissements.
L’évolution du Foreign Direct Investment représente un indicateur économique d’importance. De ce fait, les statistiques rendues publiques par la Banque de Maurice en fin de semaine sont analysées à toutes fins utiles. En 2011, le montant du FDI a été inférieure à la barre des Rs 10 milliards, soit Rs 9,5 milliards.
Cette baisse de 32% d’une année à l’autre s’explique par la contre-performance dans le secteur des activités des finances et des assurances, qui a générée des FDI de Rs 1,6 milliards l’année dernière contre Rs 4,6 milliards en 2010 et de la santé, où un zéro-pointé est de rigueur.
L’immobilier de haut de gamme continue à faire preuve de robustesse en 2011 avec des FDI de l’ordre de Rs 4,6 milliards contre Rs 3,4 milliards pour l’année précédente. Les investissements étrangers dans des projets d’IRS/ERS/HS sont en progression, soit Rs 3,4 milliards contre un peu plus de Rs 2 milliards en 2010. Le secteur de la construction a également maintenu le tempo, soit Rs 2,1 milliards contre Rs 1,3 milliards en 2010.
La répartition du FDI par pays s’était comme suit : un come-back de la France en première position avec Rs 3,3 milliards contre Rs 1,6 milliards en 2010. Puis suivent dans l’ordre l’Afrique du Sud : Rs 2,2 milliards; la Grande-Bretagne : Rs 1,8 milliards, ou encore la région Asie avec 824 millions. Force est de constater le recul par rapport à l’Inde avec des FDI de Rs 99 millions en 2011 contre Rs 2,9 milliards pour l’année précédente.
D’autre part, le calendrier de travail établi par le ministère des Finances prévoit la présentation du prochain budget de l’Appropriation Bill pour la mi-octobre avec les débats à l’Assemblée nationale bouclés au mois de novembre prochain…
CRAINTES DES FINANCES : Baisse des revenus
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