Dans la perspective du coup d’envoi, mardi, des consultations tripartites en vue de déterminer le quantum de la compensation salariale payable à partir du 1er janvier prochain, les partenaires sociaux, principalement le patronat et les syndicats, livrent une véritable guerre des nerfs tout en évitant de s’engager dans une surenchère de chiffres. Ainsi, la Fédération des Syndicats du Secteur Public (FSSP) et la Confédération Syndicale de Gauche (CSG-Solidarité) ont écrit officiellement au vice-Premier ministre et ministre des Finances, Xavier-Luc Duval, pour dénoncer la « farce nationale » des tripartites et réclamer un mécanisme de compensation de hausse de prix post-budgétaires. De son côté, Toolsyraj Benydin, président de la Fédération des Syndicats du Service Civil (FSSC), animera demain matin un point de presse sur la question de la compensation salariale.
Dans le camp du patronat, l’heure n’est nullement à l’empressement pour faire des propositions chiffrées sur la compensation salariale. Interrogé par Week-End hier, Raj Makoon, directeur du Joint Economic Council (JEC), a tout simplement déclaré que « la situation économique est très difficile », avant d’ajouter que les dirigeants du JEC passeront en revue les points saillants de la conjoncture lors d’un point de presse annoncé pour demain matin. Il se dit concerné par l’évolution de l’économie des principaux marchés de Maurice.
Du côté de la Mauritius Employers’ Federation, les consultations doivent se poursuivre jusqu’à demain en vue de dégager une stratégie commune et consensuelle avant de se rendre à la table des négociations tripartites. Cette démarche n’a pas empêché la formulation d’une proposition privilégiant des négociations collectives sectorielles pour la compensation salariale aux dépens des tripartites.
Cette option de la MEF a déjà suscité une première réaction syndicale venant de CSG-Solidarité. « En clair, la position de la MEF se résume à 0% compensation salariale sur le plan national, comme il avait été proposé par Mansoor-Jugnauth l’année dernière. Si la MEF se cache derrière la crise économique pour justifier le 0% compensation, nous lui proposons également de décréter un 0% de dividendes à ses actionnaires », rétorque Ashok Subron, animateur de cette confédération syndicale, qui dénonce « la gourmandise insatiable des profits du patronat ».
En prévision des consultations tripartites, le président de la FSSP, Rashid Imrith, a écrit au vice-Premier ministre et ministre des Finances proposant l’élaboration d’un Memorandum of Understanding pour que ces discussions ne soient plus une « farce nationale annuelle ». « The FSSP considers it futile for representative of employees to make any submission if the approach adopted so far is not reviewed and workers are again taken for a ride », affirme-t-il, en ajoutant qu’en aucun cas de figure dans le passé une full compensation n’a été accordée aux salariés.
« The right formula to determine full salary compensation is to apply the percentage increase in the rise of the CPI to the actualised cost of the average household basket of goods and services used for the computation of the monthly CPI. This has never been the case », souligne le président de la FSSP.
Rejetant la formule adoptée jusqu’ici, Rashid Imrith affirme que « the proposals from employees are seemingly treated as an object of ridicule. Negotiations are nothing more than a farce just to say that they have never been held. The FSSP considers such exercises to be futile and a waste of time to all those concerned in so much that the quantum paid is a unilateral government decision that shows no consideration of proposals made by the representative of the employees ».
Le président de la FSSP soutient que le Memorandum of Understanding proposé doit tenir compte de plusieurs éléments, soit des consultations préliminaires pour déterminer la hausse du coût de la vie pour les mois de septembre à décembre de cette année, pour prévoir l’évolution des prix en 2012 en vue du paiement d’une compensation en anticipation, pour discuter d’une compensation spécifique pour Rodrigues et pour initier des discussions sur le montant d’un subsistence income.
De leur côté, Ashok Subron, Atma Shanto et Enrico Permal, au nom de CSG-Solidarité, ont écrit à Xavier-Luc Duval pour faire état de la nécessité d’ouvrir des consultations sur le principe d’un salaire minimal de Rs 12 000 en vue de déterminer le taux de compensation, sur le principe du rattrapage de la perte du pouvoir d’achat et surtout pour la mise en place d’un mécanisme pour complémenter la compensation salariale « for unpredicted price increases after the salary compensation, specially after the adoption of your coming budget ».
CSG-Solidarité, qui rejoint la FSSP pour une compensation salariale spécifique à Rodrigues, fait ressortir que « given the early convocation of the negociations on the 2012 salary compensation, we wish to draw your attention that no scientific statistical projection can be relied upon given the volatility of the economy and subsequent price increases ».
COMPENSATION SALARIALE : la guerre des nerfs !
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