D’ici le 25, date annoncée du départ du Premier ministre, Navin Ramgoolam, pour le prochain sommet des chefs de gouvernement du Commonwealth (CHOGM), à Perth, Australie, les grandes options pour le Budget 2012 devront être validées. C’est ce qu’indiquent des sources bien informées à l’Hôtel du gouvernement avec cette semaine qui sera marquée par l’inauguration à la Banque de Maurice de l’IMF Regional Technical Assistance in Southern Africa (AFRITAC South). A cet effet, le Managing Director du Fonds Monétaire International, Zhu Min, est arrivé à Maurice, hier après-midi, pour marquer cet événement d’importance régionale et également pour des échanges approfondis avec le gouvernement. Entre-temps, le nouveau classement établi par la Banque mondiale au sujet du Ease of Doing Business, avec Maurice perdant trois places au classement général, suscite des appréhensions que ce soit à l’Hôtel du gouvernement ou encore au sein du secteur privé dans le Run-Up budgétaire.
La course contre la montre dans les préparatifs budgétaires passera à la vitesse supérieure dans les jours à venir. Certes, le discours du budget prononcé par le vice-Premier ministre et ministre des Finances, Xavier-Luc Duval, interviendra dans 21 jours. Mais le fait qu’il faudra faire abstraction des derniers huit jours du mois vu que le chef du gouvernement participera au Sommet du Commonwealth en Australie en vue de confirmer la candidature de Maurice pour accueillir l’édition 2015 de ce sommet à moins que le Sri Lanka ne cède son tour pour 2013.
Ainsi, avant son départ, le Premier ministre multipliera les consultations sur les grands axes économiques et financiers à être inclus dans le prochain budget, car à son retour d’Australie au début de novembre prochain, le temps pourrait être une contrainte majeure. « A ce stade, il faudra s’attendre à une intensification de ces échanges sur le budget, échanges déjà en cours. Le plus gros morceau, qui reste à fignoler demeure le volet des Budgetary Measures », indique-t-on de sources autorisées aux ministère des Finances.
En effet, les indications sont que toute la partie des Revenue Measures, en l’occurrence les recettes générées par la taxe ou encore les dividendes, a déjà été mise au point. Mais aucune des sources approchées n’a voulu s’aventurer pour commenter la politique fiscale retenue dans cette conjoncture économique internationale difficile.
Néanmoins, du côté du Joint Economic Committee, l’on fait ressortir que deux raisons possibles sont derrière le déclassement de Maurice de trois rangs dans le dernier Ease of Doing Business Index dressé par la Banque mondiale, touche à la fiscalité et à la Business Facilitation. « Nous pensons que le gouvernement a intérêt à revoir la question de la fiscalité dans le prochain budget. Une analyse de la dernière performance pousse à croire que la fiscalité a porté préjudice à Maurice. Nous croyons savoir que l’Hôtel du gouvernement est conscient de ce maillon faible », a déclaré à Week-End un porte-parole à la Plantation House.
Par ailleurs, le JEC se félicite de la décision du gouvernement de se pencher de manière urgente sur l’aspect de la Business Facilitation. « Nous ne cesserons de répéter que nous avons encore du chemin à parcourir à ce chapitre pour attirer davantage d’investissements étrangers. Il est encourageant de voir le gouvernement adhérer à l’idée d’une Joint Public/Private Sector Business Facilitation Task Force pour un diagnostic complet de la situation en vue proposer des mesures correctives afin de relancer les investissements et les échanges », poursuit cette même source.
Le prochain budget est conçu comme l’occasion pour rectifier le tir en matière de Business Facilitation en vue de replacer Maurice en tant qu' »attractive business location ». Dans cette perspective, le vice-Premier ministre et ministre des Finances entrevoit un mandat plus pro-actif et des responsabilités nouvelles pour le Board of Investment en matière de promotion des principaux secteurs de l’économie, allant du tourisme à la manufacture en passant par les services pointus et à forte valeur-ajoutée.
D’ailleurs, intervenant, hier matin, à l’inauguration de la conférence des ministres des Finances de la Southern African Development Community (SADC) à l’hôtel Le Méridien, Xavier-Luc Duval, s’est appesanti sur l’importance du concept de « Doing Business Index ». « We propose that we adopt a programme that accelerates our economic transformation by firstly, with regard to the World Bank Doing Business Index, accelerate progress in our region. Let us take for each indicator the best achievement of any African country in 2010 and work together to emulate over the next three years. We can use peer learning from the star performer to improve our own ranking », a-t-il proposé à ses pairs de la SADC, qui ont fait le déplacement à Maurice à cette occasion.
Toujours à l’agenda financier de cette semaine, la cérémonie d’inauguration sous le patronage de la Banque de Maurice d’Afritac South-AFS, dont les principales attributions sont de « further help African countries build up capacity to design and implement reforms that support poverty reduction ». Ce centre régional du FMI, basé à Maurice, couvrira 13 pays et non pas des moindres, dont l’Afrique du Sud, l’Angola, le Botswana, les Comores, le Lesotho, Madagascar, Mozambique, la Namibie, les Seychelles, le Swaziland, la Zambie et le Zimbabwe.
L’invité d’honneur à cette inauguration n’est autre que le No 2 du FMI, le Chinois Zhu Min. Avant de se rendre à la Bank of Mauritius Tower à 10 heures, le Managing Director du FMI effectuera une visite de courtoisie au vice-Premier ministre et ministre des Finances. En début d’après-midi, l’ancien gouverneur adjoint de la Banque Centrale de Chine animera une causerie sur le thème « The Evolving Role of the IMG in the Global Economy ».
Dans l’après-midi, Zhu Min procédera conjointement avec l’ambassadeur européen, Alessandro Mariani, à la signature d’un accord sur la participation financière de l’Union européenne avant de s’adresser à la presse avec, à ses côtés, le gouverneur de la Banque de Maurice, Rundheersing Bheenick.
BUDGET 2012: A l’heure de la validation des options
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