La menace d’embargo sur des exportations pétrolières d’Iran et la riposte de Téhéran avec une autre menace de fermeture du détroit d’Ormuz ont eu pour effet de doper le cours mondial du baril du pétrole en ce début d’année. En quelques jours, le cours a augmenté de 6% avec des spécialistes craignant de voir le prix du baril de pétrole se retrouver au niveau de celui de la crise de 2008, soit autour des $ 135 la tonne. Heureusement, une accalmie s’est fait sentir en fin de semaine en attendant la réouverture du marché demain. Le gouvernement, par le truchement de la State Trading Corporation (STC), suit de près la situation compte tenu de l’importance stratégique de ce secteur.
Toutefois, en parallèle avec cette volatilité des prix pétroliers, la Kuwait Petroleum Corporation (KPC) a annoncé par voie de presse une majoration de l’ordre de 10% du prix du gaz ménager à partir du 3 janvier dernier. De ce fait, la tonne métrique de butane passe de 820 dollars américains la tonne à $ 910, tandis que le prix de la tonne de propane augmente de $ 80 pour se retrouver à $ 850, soit un peu plus de 10% respectivement. Une des raisons derrière cette hause est l’escalade de la tension politique au Moyen-Orient et au Nord de l’Afrique avec des risques de rupture de stocks du gaz ménager.
Cette décision de la KPC intéresse les ménages mauriciens de près car les nouveaux prix devront avoir des répercussions à Maurice. La consommation de gaz ménager par tête est de 50 kilos annuellement alors que la bonbonne de gaz de 12 kilos est vendue à Rs 300 avec des subsides de l’ordre de Rs 197 jusqu’ici. Avec les nouveaux prix du butane et du propane à l’importation, le montant de subsides sur chaque bonbonne de gaz vendue est également revu à la hausse, soit un peu moins de Rs 250 par bonbonne, selon les spécialistes en la matière.
Au ministère du Commerce, les nouvelles donnes sur le marché du gaz ménager sont actuellement étudiées en étroite collaboration avec la State Trading Corporation en vue de trouver la meilleure formule possible par rapport aux subsides sur le prix de la bonbonne de 12 kilos à usage ménager. Les subsides sur le gaz ménager sont assurés par une contribution puisée du prix du litre de produits pétroliers écoulés sur le marché.
En ce qui concerne le cours mondial du baril de pétrole, des pressions pourraient s’accroître sur le Petroleum Pricing Committee, mécanisme qui fêtera son premier anniversaire bientôt. Jusqu’ici, le Petroleum Pricing Committee est parvenu à maintenir une stabilité au niveau des prix pétroliers au lieu des changements mensuels avec le défunt Automatic Pricing Mechanism (APM). Un seul ajustement des prix pétroliers est intervenu depuis l’introduction du Petroleum Pricing Committee l’année dernière.
En 2011, le litre d’essence était vendu à la pompe à Rs 49.70 contre Rs 43.97 en 2010, soit une hausse de 13% alors que l’Average Price du Brent sur le marché mondial était de $111 dollars le baril en 2011 contre $ 79 dollars en 2010, soit une hausse de 40%. Le litre de mazout était fixé à 41.83 en 2011 contre Rs 35.25 en 2010, soit une hausse de 17,82%, alors que le cours mondial avait été majoré de 41% d’une année à l’autre.
« Ces données confirment que le principal bénéficiaire du Petroleum Pricing Committee, qui bouclera sa première année bientôt, n’a été autre que le consommateur. Celui-ci n’a été nullement affecté avec des changements mensuels de prix », soutient-on dans les milieux autorisés.
Pour l’année 2012, le tonnage de produits pétroliers importés par la STC de la Mangalore Refinery and Petrochemicals Limited de l’Inde devra accuser une hausse de l’ordre de 22% pour atteindre 1,4 milliards de tonnes. La facture d’importation pétrolière devra être légèrement inférieure à la barre de Rs 40 milliards en 2012, soit Rs 10,5 milliards de plus qu’en 2011.
APPROVISIONNEMENT: Pétrole et gaz, l’heure de la volatilité des cours
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