Au Champ-de-Mars : la pluie n’a pas refroidi l’élan du patriotisme

Malgré la chaleur accablante de la cuvette de la capitale, et la pluie qui est venue jouer les trouble-fête, rien n’a pu refroidir l’élan du patriotisme. Ce besoin de liberté s’exprimait sur bien des visages souriants et aussi la présence remarquée de travailleurs indiens, drapeau de leur pays en main, mêlé au quadricolore mauricien pour faire la démonstration de la portée du thème As One People, as One Nation. Vrai élan de patriotisme, avec sécurité renforcée de tous les côtés due à la présence du Chief Guest en la personne de Narendra Modi, Premier ministre de l’Inde, à la cérémonie du 12 mars au Champ-de-Mars. Un vrai rayonnement !

Un mercredi qui tranche des autres jours avec une portée plus que symbolique. Le Champ-de-Mars s’anime aux couleurs de la nation mauricienne arc-en-ciel.

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Les Mauriciens ont voulu être en famille, entre amis pour donner un vrai sens du patriotisme. Un 57e anniversaire de l’indépendance de Maurice, symbolisant à la fois cette unité et l’engagement de chaque citoyen envers son pays.

Il n’y avait que des visages heureux de vivre une telle ambiance en ce jour férié. Cornemuses, tubas et trompettes donnent le ton pour une parade au millimètre prés. Aux alentours de midi, l’hymne national, Motherland, retentit; le quadricolore est hissé au sommet du mât. La foule ayant fait le déplacement retient son souffle. Dans les rangs des spectateurs, certains ont choisi d’assortir leurs perruques et vêtements aux couleurs du drapeau national, et tous ont vibré à l’unisson en immortalisant ces moments en photos et dans la joie.

Les marchands ambulants sont aussi en quête de bonnes affaires. À défaut du traditionnel drapeau, ils proposent aussi un grand sachet qui ressemble drôlement au fameux piksidou, mais en version « géante », comme le dit si bien Fabrice, 7 ans, juché sur les épaules de son père.

La vendeuse explique que le dessin est fait aux couleurs de Maurice et qu’il ne s’agit pas d’un jus désaltérant, mais d’un moyen de célébration en étant à la page. « Li kout Rs 10 pou 2, parey kouma bat de lame, li fer son », dit-elle avec un grand sourire. En même temps, Jessica demande à son fils de chanter avec elle l’hymne national tout en lui expliquant l’importance de ce chant. 
Dès l’entrée au Champ de Mars, les membres du public, venu assister aux célébrations nationales, sont accueillis avec le sourire et à chacun d’eux un sac leur est remis contenant du jus, une bouteille d’eau, du pain, une pomme et des biscuits pour les aider à être en forme et mieux suivre la cérémonie. Maggy se dit très touchée par ce geste. « Je suis Française, mais c’est vrai que vous êtes un peuple accueillant. Des abris ont été installés pour nous protéger du soleil et de la pluie; on nous offre le repas, la boisson, et moi, je découvre votre culture et vos célébrations. C’est un moment unique », s’exclame-t-elle.
Kim Mungly, présidente de la fédération de Savanne, a fait le déplacement avec un groupe de femmes de l’association et se dit agréablement surprise par l’accueil. « Il y a des chaises pour mettre les personnes à l’abri du soleil et de la pluie. On nous a donné de la nourriture et à boire à l’entrée. Nous sommes aussi venus avec la Medcare NGO et des enfants se trouvant dans nos Shelters. Nous avons enseigné à ces enfants ce que signifie être patriote. À l’école avec le chant “Pran mo lame, donn to lame”. Aujourd’hui, ils vont vivre cette célébration patriotique en direct. La génération d’aujourd’hui sera les futurs soldats qui apporteront un rayonnement sur notre drapeau national, car ils ont pris conscience dès leur jeune âge de l’importance de marcher main dans la main, ensemble, pour l’avancement du pays.

Là, ils comprennent vraiment le sens de “Serving the community as one people, as one nation” », dit-elle avec une fierté des plus légitimes.
Mme Semega, qui vient d’Allemagne, est actuellement en vacances à Maurice et en a profité pour venir au Champ de Mars célébrer l’indépendance. « J’ai emmené mon frère, qui est sourd-muet. Il ne connaît pas cette atmosphère, cette joie de célébrer ensemble, comme de vrais patriotes. J’ai voulu qu’il s’imprègne de la foule. C’est une ambiance extraordinaire. J’ai quitté Maurice il y a 50 ans et je suis fière de constater que nous avons toujours ce sentiment de liberté. Je suis toujours restée Mauricienne. Comme on le dit : “Morisien dan leker. Morisien touzour.” Je parle toujours le kreol. Maurice représente l’Inde aussi et la présence de Modi ne peut qu’augurer de belles perspectives pour Maurice et raffermir ces liens d’amitié », se laisse-t-elle aller.
Clivie, une habitante de Flic-en-Flac, se dit, elle, animée de ce sentiment d’être une vraie patriote. Elle est accompagnée de son amie Margaux, qui vient de France.

« Nous sommes en train de vivre une belle émotion de vie en 2025, cette liberté d’une vraie indépendance et de pouvoir surtout se sentir libre sans être muselée. Pendant dix ans, nous avons été privés de cette liberté d’expression. Nous sommes restés sous le joug de l’ancien régime, et aujourd’hui, nous sentons que nous avions brisé ces chaînes et que nous sommes devenus des Mauriciens rassembleurs “as one people as one nation” pour travailler main dans la main pour le progrès du pays », affirme-t-elle.
Aruhi, de Medcare NGO, raconte la manière dont elle a célébré l’indépendance dans son école en chantant l’hymne national avec ses amies. « C’est la première fois que je viens au Champ de Mars pour une célébration d’une telle envergure. On m’a dit qu’il y aura des majorettes et Narendra Modi, le Premier ministre de l’Inde, que je vois souvent à la télé, alors que là je le vois en personne sur l’estrade. Mon rêve est un jour de me retrouver sur l’estrade et, pourquoi pas, de prendre la parole le jour de l’indépendance ou montrer mes talents artistiques », laisse-t-elle entendre.
Barlen Marday, médaillé d’or aux Jeux des Îles 2023 en taekwondo, à Madagascar, est aux célébrations pour participer au défilé. Il se dit fier de représenter son pays.

« L’arrivée de Modi a apporté un nouveau souffle à notre économie. Vous entendez les travailleurs étrangers scander son nom. Pour moi, il y a dix ans, l’indépendance n’avait pas la même aura; les gens n’étaient pas heureux. Là, c’est une atmosphère joyeuse », confie-t-il.

Vijay parle, lui, de reconnexion avec son pays. « Les artistes ne pouvaient pas faire entendre leur voix, mais tout a changé avec ce nouveau gouvernement. Je souhaite que, pour le 58e anniversaire de l’indépendance de Maurice, en 2026, beaucoup de Mauriciens voient le progrès de leur pays et, surtout, un grand changement dans leur vie, que ce soit financièrement – comme ce fut le cas avec le 14e mois, qui en a soulagé plus d’un – et que les jeunes voudront rester au pays. Ce sont eux l’avenir et le progrès vers ce changement que nous avons tous souhaité. »
C’est dans cette ambiance de joie que la fête s’est poursuivie avec, dans le cœur et dans les yeux, cette fierté d’être Mauricien.

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