« Nou Lalit. Nou Viktwar. Nouveau défi. Ensam nou plis for ». Tel était le thème choisi par la Confédération des travailleurs des secteurs public et privé (CTSP) dans le cadre de la célébration de la Journée internationale de la femme. Les dirigeants de la confédération avaient donné rendez-vous à leurs membres samedi à la salle des fêtes de Belle-Rose pour commémorer l’évènement. L’occasion aussi pour le président de la CTSP, Reeaz Chuttoo, de mettre les points sur les « i » en ce qui concerne la décision d’introduire le salaire minimum à Maurice et l’éducation gratuite.
Ainsi, selon lui, 55% des femmes sont au chômage dans le pays, « mais pourtant, nous sommes à la recherche de travailleurs étrangers ». Il poursuit : « aujourd’hui, la demande pour l’embauche de travailleurs étrangers continue d’augmenter. Mais pour employer des femmes, il faut leur accorder des formations pour qu’elles puissent devenir employables, comme c’est le cas en Afrique du Sud. La CSTP n’a pas cessé de dire that every woman is a working woman. »
Toutes les femmes contribuent à l’économie du pays d’une façon ou d’une autre, dit-il. Et ce, même si elles sont femmes au foyer. « Plus de 100 000 femmes travaillent dans le secteur des services et des compagnies d’assurances, mais elles ne sont pas couvertes par de Remuneration Order. Elles perçoivent seulement le salaire minimum », ajoute Reeaz Chuttoo.
Ainsi, même si elles disposent de diplômes, il n’est pas sûr que leurs employeurs leur accorderont le salaire de Rs 25 000. Une situation qui, selon lui, prévaut même dans les grandes compagnies situées dans le port.
Il a ensuite évoqué la question de la sécurité alimentaire. « 15% de la population en 2020 a souffert de la malnutrition à Maurice. Ce chiffre est passé à 12% de nos jours. Une des raisons qui explique cette situation est l’introduction du salaire minimum, qui représente la sécurité alimentaire. Si la CSG accorde un support à la sécurité alimentaire, le gouvernement a maintenant l’intention de la retirer. Mais il faut que les gens aient suffisamment de revenus pour la sécurité alimentaire. »
Par ailleurs, le secteur éducatif a été victime de propagande, dit-il. « L’éducation démarre dans le secteur préprimaire, et nous devons prendre l’engagement que les instituteurs du préprimaire touchent un salaire de base de Rs 28 000. »
Il continue : « grâce à la grève de la faim organisée par des Cleaners et les dirigeants de la CTSP, toute l’île Maurice bénéficie aujourd’hui du salaire minimum. Li inportan nou koz sa parski taler ou pou tan dir mwa mo amenn ledikasyon gratis, lot pou dir mo’nn amenn saler minimum. Manti ! Ledikasyon gratis finn gagne akoz lagrev bann etidian mai 75 e saler minimum se enn viktwar dibien lor lemal. C’est le peuple qui amène le changement ! »
Pratima Sambajee, Lecturer à l’université Strathclyde d’Écosse, a pour sa part estimé « malheureux » de constater que la discrimination au niveau des salaires prévaut toujours entre les hommes et les femmes. Le respect de la dignité des femmes dans les lieux de travail cause toujours des problèmes, selon elle. « Les femmes sont aussi harcelées sur leur lieu de travail. Pourquoi célébrer cette année le 8 mars ? Il faut célébrer la femme tous les jours, parce que sans elle, rien n’arrivera », dit-elle.
La célébration de la Journée internationale de la femme par la CTSP a aussi été marquée par le témoignage de plusieurs femmes sur leur vécu dans le monde du travail.