Le combat contre la drogue est l’une des priorités de ce gouvernement. C’est ce qu’a indiqué le ministre de l’Éducation, Mahend Gungapersad, qui répondait à une interpellation parlementaire de Kevin Lukeeram. Il a précisé que de 2015 à 2024, il y a eu 72 cas de drogues rapportés à son ministère, dont une dans une école primaire.
Kevin Lukeeram (Mahébourg/Plaine-Magnien) a interpellé le ministre Gungapersad, sur les cas de drogue à l’école. Il voulait savoir combien de cas avaient été recensés au primaire et au secondaire, de 2015 à 2024. De même, il a demandé quelles étaient les mesures préventives prises par le ministère en vue de venir à bout de ce problème.
Le ministre a d’abord déploré le fait que même les écoles ne sont pas épargnées par les trafiquants de drogue aujourd’hui : « Ces criminels sans pitié n’hésitent pas à utiliser des enfants et les infrastructures scolaires pour leur business », regrette-t-il. Il a mis en exergue que les affaires de drogue relevant du pénal et sont donc rapportées à la police, d’après le protocole établi.
De 2015 à 2024, il y a eu un cas rapporté au primaire et 71 autres au secondaire. « Ces chiffres ne sont pas pris à la légère par mon ministère. La lutte contre la drogue a une place importante à l’agenda du ministère. C’est pour cela que le 30 janvier dernier, j’ai présidé un High Level Multi-Sectoral Meeting avec différents partenaires concernant la drogue et l’indiscipline à l’école », s’est appesanti le ministre. Parmi ceux qui y assistaient, il y avait des représentants du ministère de l’Égalité des genres, du Bien-être de la famille et du Développement de l’enfant ainsi que celui de la Santé, de la force policière, du SeDEC, des Managers des collèges privés, des officiers du Rehabilitation Youth Centre, entre autres. Les discussions ont porté sur les stratégies efficaces pour combattre la prolifération de drogue dans l’enceinte et autour des écoles.
Différentes mesures ont été prises dans ce contexte. Il y a d’abord des causeries régulières pour sensibiliser les élèves ainsi que le personnel, contre le fléau de la drogue. Ensuite, il y a la mise en place de deux programmes de prévention, connue comme The Rebound et le Get Connected Programme. Ceux-ci sont menés en collaboration avec le United Nations Office of Drug and Crime (UNODC). Finalement, le National Education Counselling Service apporte le soutien nécessaire aux élèves vulnérables, ainsi qu’à leurs familles.
En sus de cela, la police mène des opérations crack down ciblées. L’ADSU et la Brigade pour la Protection de la Famille collaborent pour cela. Une surveillance accrue est également appliquée au niveau de chaque établissement. Cela implique la communauté, et la police effectue des patrouilles régulières. La loi sera aussi durcie afin de décourager les étudiants à s’engager dans des activités illicites.
Le ministre a sollicité l’aide des ONG engagées dans la prévention contre la drogue, pour former et épauler les Student Councils, les Prefects et les PTAs sur la question. « Je fais un appel aux grands-parents pour qu’ils inculquent les valeurs humaines et morales à nos enfants », devait faire ressortir Mahend Gungapersad.
Par ailleurs, le ministre a souligné que souvent, les jeunes n’ont pas les aptitudes nécessaires pour résister aux influences. « C’est pour cela qu’il est important d’engager le dialogue avec eux et de miser sur la prévention. La guerre contre la drogue ne peut être limitée aux quatre murs d’un établissement scolaire. Cela doit concerner toute la population. Chaque parent, chaque enseignant, chaque officier de police, chaque citoyen, chaque politicien a un rôle important à jouer pour venir à bout du trafic de drogue », a-t-il avancé.
Mahend Gungapersad a ainsi invité à une approche proactive, et à être vigilants et déterminés dans ce domaine. Il a également mis en avant que le programme gouvernemental mentionne que le combat contre la drogue sera l’une des priorités.