Christine Begue (16 ans), enceinte de cinq mois, a souffert le martyre avant sa mort. Son corps démembré a été retrouvé mardi sur les rochers d’Anse-aux-Anglais. Son bourreau, Jean Antoine Pasnin (63 ans), est passé aux aveux après son interrogatoire. L’adolescente n’a pas eu une vie facile, ses parents étant séparés depuis plusieurs années. Elle vivait avec sa mère dans une habitation modeste dans le village de Soupir. D’ailleurs, ce sont les Rodriguais qui ont contribué pour le financement de ses funérailles.
La victime, élève au MITD à Rodrigues, est tombée enceinte l’année dernière et le cas a été référé à la police. Un adulte de son entourage a profité de sa vulnérabilité pour assouvir ses vils désirs. Pour surmonter cette épreuve, elle a bénéficié d’une assistance psychologique auprès de la Child Development Unit. Sa sœur (21 ans) l’aidait autant que possible à la maison. C’était un coup dur pour Christine Begue quand la jeune femme est décédée en janvier des suites de complications de santé après un accouchement. Sa sœur avait mis au monde un bébé mort-né.
Rodrigues s’est réveillée sous le choc mardi. Le corps démembré de Marie Christine Begue a été retrouvé sur les rochers de la plage d’Anse-aux-Anglais. Une découverte macabre qui révèle toute l’atrocité du crime. Ses restes, éparpillés sur près de 200 mètres de littoral, ont mobilisé les forces de l’ordre, qui tentaient encore de retrouver une jambe manquante. Celle-ci a été découverte dans le lagon d’Anse-aux-Anglais avant les funérailles de l’adolescente jeudi matin.
L’enquête a rapidement mené à l’arrestation de Jean Antoine Pasnin, un sexagénaire de 63 ans. Face aux agents de la Criminal Investigation Division, il a avoué son crime. D’après les premières conclusions, cet homme a tenté d’abuser sexuellement de la victime avant de la tuer, puis de mutiler son corps.
Tout a commencé lundi matin, lorsque la mère de Marie Christine Begue s’est présentée au poste de police de Rodrigues pour signaler la disparition de sa fille. Elle avait accompagné l’adolescente à l’hôpital Queen Elizabeth de Crève-Cœur pour un suivi médical. Mais Marie Christine lui avait indiqué qu’elle devait se rendre ailleurs avant de rentrer. La soirée venue, ne voyant pas sa fille revenir, la mère, inquiète, a alerté les autorités. Elle a aussi mentionné que l’adolescente souffrait de troubles psychologiques.
Mardi matin, des passants ont fait la découverte glaçante sur la plage d’Anse-aux-Anglais. Face à l’horreur, la police a tout de suite compris qu’il ne s’agissait pas d’un accident, mais d’un meurtre d’une extrême violence.
Les enquêteurs ont retracé les dernières heures de la victime et interrogé les riverains de Crève-Cœur. Leurs soupçons se sont rapidement portés sur Jean Antoine Pasnin, un pêcheur vivant à une centaine de mètres de l’hôpital. Face aux interrogations des policiers, il a fini par avouer l’indicible : il voulait entretenir des rapports sexuels avec la mineure et, face à sa résistance, l’a violemment poussée. La mineure est morte.
Pour effacer les traces de son crime, il a utilisé ses outils de pêche pour démembrer le corps de sa victime. Puis, il a transporté les restes de la jeune fille sur sa moto jusqu’à Anse-aux-Anglais et les a jetés en mer, pensant ainsi effacer toute preuve. Mais la mer a rejeté la vérité sur le rivage, rendant à jamais impossible son funeste dessein de dissimulation. Entre-temps, l’autopsie a attribué le décès à une “compression of the neck”, démontant la déclaration du sexagénaire selon laquelle il aurait simplement poussé la victime.
Pour la mère de Marie Christine, le drame est insoutenable. Cette femme avait déjà perdu son aînée, le 20 janvier dernier. Aujourd’hui, elle doit faire face à une deuxième perte tragique, une douleur incommensurable pour une famille vivant dans la précarité.
L’enquête, dirigée par l’ACP Luchun qui est assisté de l’inspecteur Deewoo, se poursuit pour déterminer comment Antoine Pasnin connaissait Marie Christine avant le drame. Les Rodriguais, horrifiés, demandent que justice soit faite pour cette adolescente tuée dans la fleur de l’âge. L’histoire de Marie Christine Begue restera gravée dans la mémoire collective, comme un rappel douloureux de la vulnérabilité des plus faibles et de l’inhumanité de certains.