Pèlerinage : Derrière les pas du pèlerin…

Le pèlerinage est une démarche commune à plusieurs religions. À quelques jours de Maha Shivaratree, la grande marche de nos compatriotes hindous vers le Ganga Talao, tentons de mieux comprendre ce qui motive chaque pas du pèlerin et en même temps de comprendre le sens du pèlerinage dans d’autres religions.
Kamal Dabee, chargé de cours au département de philosophie au MGI, explique que dans l’hindouisme, le pèlerinage est aussi ancien que la religion elle-même. « Tous les lieux associés aux personnages du Rāmāyaṅa et du Mahābhārata sont devenus des lieux de pèlerinage. Beaucoup, par exemple, reproduisent le voyage de Rāma, Sītā et Lakṣmana dans le Rāmāyana », dit-il. Au-delà du pèlerinage extérieur, Kamal Dabee montre que la recherche de la vérité intérieure de l’être devient aussi exigeante et que la marche est un signe de sacrifice, de détachement et de pénitence. Il ajoute que la vie elle-même est un pèlerinage et que « cette démarche met tous les fidèles sur un pied d’égalité. Le pèlerinage rappelle aux fidèles qu’aux yeux de Dieu, tous ses enfants sont égaux et méritent son amour et sa grâce. »
Ancien membre du conseil des religions, Bashir Nuckchady estime pour sa part que dans l’Islam le pèlerinage est un acte d’obéissance et de soumission à Dieu et est considéré comme une purification de l’âme et une chance de renaissance spirituelle. « C’est le moment pour les musulmans de renouveler leur foi, de chercher le pardon et de cultiver des qualités telles que l’humilité, la patience et la gratitude, tout en réfléchissant à leur relation avec Dieu. » Il ajoute que le voyage met à l’épreuve la résilience émotionnelle du pèlerin qui laisse derrière lui « les distractions telles que le travail, la famille et les responsabilités mondaines pour se concentrer uniquement sur le culte et la connexion avec de Dieu. Ce détachement mental crée un profond sentiment de paix intérieure. »
Le père Gérard Mongelard, accompagnateur de pèlerins à l’étranger, affirme que pour les Mauriciens de foi catholique, le pèlerinage le plus connu est celui au caveau du Bienheureux Père Laval chaque 8 septembre. Pour lui, le pèlerin qui se met en route « prend le temps de méditer sur sa vie, sur son passé. La vie trépidante que nous menons ne nous laisse pas le temps de nous arrêter pour faire le point sur où nous en sommes. Le pèlerinage est ainsi un moment privilégié pour se retrouver seul face à sa conscience et permet de faire une relecture de sa vie ».
Le prêtre précise qu’en chaque pèlerin se cache un défi personnel qui n’est celui d’aucun autre pèlerin. Il souligne que dans le cadre de cette année du jubilé en 2025, le pape François invite l’Église à travers le monde à devenir des pèlerins d’espérance.

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KAMAL DABEE (Lecturer au MGI) :

« La marche : signe de sacrifice,
de détachement et de pénitence »

À quand remonte le pèlerinage dans l’histoire de l’hindouisme et comment les Mauriciens de foi hindoue vivent-ils cette démarche aujourd’hui ?

Le pèlerinage ou Tirtha yātrā est aussi ancien que l’hindouisme lui-même. Les Védas, qui sont la source de l’hindouisme, font référence aux visites de lieux sacrés, en particulier de rivières considérées comme les plus saintes. Plus tard, la composition d’épopées comme le Rāmāyaṅa et le Mahābhārata et les Purāṇas, qui associaient de nombreux événements à la géographie de l’Inde, est devenue importante. Par exemple, tous les lieux associés aux personnages de ces écritures sont devenus des lieux de pèlerinage – Ayodhya, Brindavan, Vārāṇasi, pour n’en nommer que quelques-uns.
Lorsque les travailleurs engagés sont venus à Maurice, ils ont apporté leurs croyances et leurs pratiques avec eux et ont cherché à reproduire la même chose dans leur nouvelle maison. Par exemple, ils ont nommé des lieux identiques à ceux de l’Inde : Chitrakoot, Panchavati, Gokula, Brahmasthan, etc. Ils n’avaient pas le fleuve Gange, alors ils ont créé un lac Ganga appelé Ganga Talao. Ils vont à la mer pour célébrer Gangasnana qui signifie littéralement « se baigner dans le Gange ». Comme la mer relie la rivière à l’île, les dévots s’y retrouvent.

Quel sens profond donner au pèlerinage chez les hindous ?
Le mot Tīrtha signifie « traversée ». De même que l’on traverse d’une rive à l’autre, les hindous considèrent la vie comme une rivière ou un océan qui est essentiellement chargé de misère ou de duḥkha dans lequel ils sont esclaves (saṁsāra). Il faut la traverser pour atteindre l’autre rive où se trouve la liberté éternelle ou mokṣa.
Puisque ces lieux sont sacrés, surtout à des moments précis, de tels phénomènes sont comme des portails qui comblent temporairement le fossé entre le banal et le divin, ouvrant des portes uniques pour entrer en communion avec le divin. Bien sûr, le pèlerinage est aussi symbole du voyage intérieur du dévot. Les Upaniṣads mentionnent cinq couches (pañcakośa) qui constituent l’être : physique, vital, mental, intellectuel et spirituel. Aller plus profondément dans chaque couche jusqu’à atteindre la vérité la plus intérieure de son être devient un pèlerinage aussi exigeant que le pèlerinage extérieur.

Pourquoi le dévot décide-t-il de se mettre en marche ?

Fondamentalement, il est exigé au pèlerin de faire le voyage jusqu’au lieu sacré. Cependant, des facteurs liés à la santé, à la distance et au temps déterminent l’adoption d’autres modes de transport.
La marche est un signe de sacrifice, de détachement et de pénitence. Ceux-ci sont considérés comme des composants essentiels dans les pratiques spirituelles. Pour traverser l’océan de la transmigration et de la souffrance, ils constituent le bateau, la rame et le gouvernail.
Les êtres sont liés à ce monde par leur corps auquel ils sont profondément attachés. Cet attachement profond est dû à l’ignorance (avidyā). Cependant, la connaissance (vidyā) seule ne suffit pas à se libérer. La pratique est nécessaire. Renoncer à tous les biens, nom et renommée, est un sacrifice (tyāga); développer l’absence de passion à leur égard est le détachement (vairāgya) et soumettre le corps et l’esprit à la discipline spirituelle est une pénitence (tapas).
Les pèlerinages offrent au dévot l’occasion de mettre en pratique ces idéaux temporairement, mais plus tard, ils peuvent les adopter définitivement. C’est à ce moment-là qu’ils deviennent des samnyasins (renonçants) et consacrent le reste de leur vie à la liberté (mukti). 
Le pèlerinage est donc symbolique. Cependant, la marche crée également une synergie entre les pèlerins et prend de l’ampleur. Il rallie les fidèles à la cause et renforce la foi et la détermination du pèlerin, en invitant et en incitant les autres à en faire de même. Le Mahatma Gandhi a lancé la célèbre Marche du Sel qui est devenue par la suite un appel à l’indépendance de l’Inde. Il l’a commencé un 12 mars !

L’eau revêt-elle une dimension symbolique lors du pèlerinage ?

L’eau est considérée comme très importante dans toutes les pratiques de l’hindouisme. Tous les grands fleuves de l’Inde sont considérés comme sacrés, à commencer par le Gange. On pense également que les eaux de Godavari, Narmada, Kaveri, Sindhu, Mandakini, etc. possèdent des propriétés purifiantes.
Les hindous croient que les impuretés sous forme de pāpa (péchés) peuvent être éliminées en plongeant dans leurs eaux, mais c’est aussi symbolique. Seule la connaissance peut laver les impuretés de l’esprit et de l’intellect.
Lors d’un pèlerinage à l’occasion de Mahashivaratri, la collecte de l’eau devient le symbole de l’esprit de sacrifice, de détachement et de pénitence des dévots. Cela devient une expression de sa dévotion envers la divinité Shiva. En déversant l’eau sur le Shivalingam, le fidèle cherche à obtenir sa bénédiction et sa grâce qui peuvent le libérer du Samsāra.

Quels sont les sacrifices auxquels doit consentir le dévot et quelles sont ses attentes au terme du pèlerinage ?

Comme le dit le dicton « no pain no gain », de même, sans sacrifice, le dévot ne peut espérer assurer son salut. Le sacrifice implique l’offrande au Seigneur de son être entier. C’est l’abandon de soi ou prapatti. Cela implique la prise de conscience de la part du dévot que toutes ces richesses et ce luxe, toute cette gloire et ces adulations sont inutiles car ils créent l’arrogance, l’égoïsme, l’orgueil et la vanité. Ils doivent être offerts en sacrifice afin d’atteindre une spiritualité plus élevée.
Le pèlerinage met tous les fidèles sur un pied égalité et toutes les barrières sociales et culturelles sont momentanément suspendues. Il rappelle aux fidèles qu’aux yeux de Dieu, tous ses enfants sont égaux et méritent son amour et sa grâce.

En conclusion ?

La vie elle-même est un pèlerinage. L’hindouisme croit que chaque individu est sur une trajectoire unique, voyageant à travers des milliers de naissances et de morts. La destination finale est la libération de ce cycle de naissances et de ses conséquences sous forme de souffrance.
Chaque pèlerinage extérieur accompli par un individu doit lui rappeler ce plus grand pèlerinage afin que le désir de se libérer (mumukṣā) se fasse jour et qu’il ou elle entreprenne le pèlerinage intérieur vers le salut.

BASHIR NUCKCHADY :

« Purification de l’âme et renaissance spirituelle »

Qu’est-ce qu’un pèlerinage ?

Un pèlerinage est un voyage qu’une personne entreprend à la recherche d’une compréhension personnelle ou spirituelle plus profonde. Tout au long de l’Histoire, les pèlerinages ont souvent été liés à la croyance religieuse, les pèlerins parcourant parfois de grandes distances vers des lieux ayant une signification particulière pour les croyants de leur foi.

Certaines religions considèrent le pèlerinage comme un devoir que tous les croyants sont censés accomplir au cours de leur vie. D’autres y voient un moyen d’atteindre une plus grande appréciation d’une foi partagée, ou une occasion d’en apprendre davantage sur la culture et l’histoire qui unissent une communauté de croyants.

À quand remonte cette démarche dans l’histoire de l’Islam et comment les Mauriciens de foi musulmane participent-ils au pèlerinage aujourd’hui ?

Le pèlerinage à La-Mecque a été établi à l’époque du Prophète Abraham à environ 2000 avant notre ère, lorsque Ibrahim et son fils Ismail auraient construit la Kaaba et établi les rituels du Hajj. Cependant, l’institution formelle du Hajj telle qu’il est observé aujourd’hui a été affinée et finalisée avec la révélation de l’Islam au Prophète Mohammed, que la paix soit sur lui (pssl), en 630 de notre ère.

Quel sens profond donner au Hajj ?

À la base même, le pèlerinage est un acte d’obéissance et de soumission à Dieu et est considéré comme une purification de l’âme, un moyen de renouveler sa foi et une chance de renaissance spirituelle. Le rassemblement de musulmans du monde entier, sans distinction de race, de nationalité ou de statut social, démontre l’unité de la communauté musulmane mondiale. Tous les participants portent des vêtements simples et identiques (Ihram) pour souligner l’égalité devant Dieu. Cela nous rappelle que tous les humains sont égaux aux yeux de Dieu, transcendant les divisions mondaines.

Le rituel de sacrifier son fils pour obéir au commandement de Dieu reflète le niveau le plus profond de la foi et constitue un rappel pour les musulmans d’être prêts à faire des sacrifices dans leur propre vie pour l’amour de Dieu. La Kaaba – édifice en forme de cube recouvert d’une étoffe noire – est un symbole puissant de l’héritage religieux des musulmans et reconnecte l’histoire à la foi. Les rites accomplis pendant le Hajj commémorent la foi et les sacrifices de ceux qui les ont précédés.

Foncièrement, le Hajj est une expérience spirituelle transformatrice. C’est le moment pour les musulmans de renouveler leur foi, de chercher le pardon et de cultiver des qualités telles que l’humilité, la patience et la gratitude, tout en réfléchissant à leur relation avec Dieu et avec les autres membres de la communauté musulmane mondiale.

Comment les Mauriciens de foi musulmane se préparent-ils au Hajj ?

Le Hajj est une obligation que tout musulman qui peut se le permettre et qui est en bonne santé doit accomplir au moins une fois au cours de leur existence. Par conséquent, cette expérience unique pour la plupart des musulmans nécessite la plus grande préparation et planification à l’avance. Cela devient un processus important et transformateur, nécessitant une préparation mentale, spirituelle et physique, et un engagement profond, car il peut être physiquement et spirituellement intense.

Donc, la patience et la persévérance sont essentielles, puisque le voyage met à l’épreuve notre résilience émotionnelle, vu que nous laissons derrière nous les distractions telles que le travail, la famille et les responsabilités mondaines pour nous concentrer uniquement sur le culte et la connexion avec Dieu. Ce détachement mental crée un profond sentiment de paix intérieure. Avant de se lancer dans le Hajj, il est important de se repentir des erreurs et des péchés passés, en demandant le pardon à Dieu. Cela aide à nettoyer l’âme et à se préparer spirituellement au voyage.

Quels sont les sacrifices qu’implique le Hajj et quelles sont les récompenses attendues en retour ?

Le Hajj a une profonde signification spirituelle, nécessitant des sacrifices physiques et mentaux. Les pèlerins doivent endurer la chaleur intense, les longues marches et les conditions de surpeuplement. Ils laissent derrière eux leur confort pour se soumettre aux conditions difficiles du Hajj, notamment dormir dans des tentes temporaires, de rester debout pendant de longues heures et d’attendre dans de longues files d’attente.
Les pèlerins se détachent des distractions du monde et se concentrent exclusivement sur leur relation avec Dieu. Ils dépensent une grosse somme d’argent pour rechercher la purification spirituelle, le pardon et le renouveau, réfléchissant souvent sur leur vie temporelle et cherchant à devenir meilleurs individuellement.

En retour, Dieu promet de grandes récompenses à ceux qui accomplissent le pèlerinage avec sincérité et dévotion. L’une des plus grandes récompenses est le pardon de leurs péchés et purifie le cœur des attachements mondains, le remplissant de dévotion à Dieu. C’est l’occasion de prendre un nouveau départ dans son voyage spirituel, avec les péchés lavés.

Le Hajj est un chemin vers la récompense éternelle et élève le statut d’une personne aux yeux de Dieu, le Tout Miséricordieux. Le pèlerin bénéficie d’un statut spécial car il a rempli un devoir religieux majeur.

En accomplissant le Hajj, de nombreux pèlerins rapportent éprouver un profond sentiment de paix, de tranquillité et de connexion directe avec Dieu pendant le Hajj. L’expérience d’être en présence de millions de frères musulmans, tous unis dans leur culte, offre un épanouissement spirituel qui transcende les expériences mondaines.

Un Hajj accepté apporte souvent des bénédictions dans la vie, notamment l’amélioration des relations personnelles, le succès et un sentiment général de paix et de satisfaction dans la vie. Il est dit que le Hajj intercédera pour le pèlerin le Jour du Jugement.

Accomplir le Hajj implique également des actes de charité, notamment en aidant les autres pèlerins, en faisant des dons à ceux qui sont dans le besoin et en incarnant les valeurs de générosité, de gentillesse et d’altruisme. Ces actions apportent un sentiment de croissance spirituelle et de réflexion constante, changeant souvent la façon dont on voit la vie et la foi.

GERARD MONGELARD (Prêtre) :

« Moment privilégié pour se
retrouver seul face à sa conscience »

Qu’est-ce qu’un pèlerinage ? À quand remonte cette démarche dans l’histoire du christianisme et comment les Mauriciens de foi catholique participent-ils au pèlerinage aujourd’hui ?

Un pèlerin, c’est une personne qui s’en va visiter des hauts lieux de piété dans un but essentiellement religieux. À Maurice, nous voyons bien comment les Mauriciens de différentes religions se déplacent pour se rendre dans un lieu de dévotion et un endroit tenu pour sacré par sa religion. Pour le Mauricien de foi catholique, le pèlerinage le plus connu est bien le 8 septembre de chaque année au caveau du Bienheureux Père Laval.
Mais, aujourd’hui, il y a aussi des pèlerinages qui sont organisés en vue de visiter d’autres lieux considérés sacrés par les catholiques à travers le monde. Il y a par exemple Lourdes, en France, où la Vierge Marie est apparue en 18 occasions, entre le 11 février et le 16 juillet 1858, à une jeune paysanne qui s’appelait Bernadette Soubirous. Ensuite, Jérusalem est un autre haut lieu de pèlerinage, l’endroit même où a vécu Jésus, où il a été crucifié, mort et ressuscité.
Autre endroit très connu pour le pèlerinage et où se rendent les Mauriciens : le chemin de Compostelle, en Espagne. Depuis le IXe siècle, date à laquelle le tombeau de Saint Jacques fut découvert, les pèlerins font le chemin de Compostelle pour se rendre à la Cathédrale de Santiago. À partir du XVe siècle, le pèlerinage de Compostelle devient connu comme un des grands pèlerinages de la chrétienté.

Quel sens profond donner au pèlerinage ?

Le pèlerinage demande un déplacement. Dans l’évangile de Saint Luc, nous voyons les deux pèlerins d’Emmaüs quitter Jérusalem pour se rendre vers un petit village appelé Emmaüs, qui se trouve à une demi-heure de marche de Jérusalem.
Ces deux pèlerins prenaient la route avec leurs questionnements, leurs découragements ainsi qu’avec un sentiment d’échec. Le pèlerin qui se met en route prend son temps. Il prend le temps de méditer sur sa vie, sur son passé. La vie trépidante que nous menons ne nous laisse pas le temps de nous arrêter pour faire le point sur où nous en sommes. Le pèlerinage est ainsi un moment privilégié pour se retrouver seul face à sa conscience et permet de faire une relecture de sa vie.

Toute personne qui se décide à partir en pèlerinage a-t-elle forcément la foi ou certains décident-ils d’essayer de comprendre à travers cet acte même ce qu’est la foi ?

Le pèlerin qui se met en route part avec ses convictions personnelles. En chaque pèlerin, se cache un défi personnel qui n’est pas celui d’un autre pèlerin. Dans la Bible, Abraham, notre père dans la foi, est parti quand Dieu lui a demandé de quitter son pays. Il est parti vers l’inconnu. Il a fait confiance à Dieu. Le pèlerin qui décide de partir n’est pas obligatoirement un grand croyant. Mais, quelle que soit la raison, le pèlerin fait son chemin intérieur.

Vous accompagnez souvent des pèlerins mauriciens à l’étranger sur des sites de pèlerinage connus. Pouvez-vous partager quelques moments forts ou des témoignages de pèlerins qui vous ont marqué ?

Effectivement, j’ai été prêtre accompagnateur pour plusieurs pèlerinages, que ce soit à Rome, en France, en Israël, au Portugal. Même lorsque vous vous rendez à plusieurs reprises dans un même lieu de pèlerinage, l’expérience n’est jamais la même. Une des grandes joies qu’apportent les pèlerinages, c’est de voir la transformation que cela apporte chez les pèlerins. Il y a certes aussi des moments difficiles comme le dernier pèlerinage que j’ai accompagné en 2023 à Jérusalem. J’avais avec moi un groupe de 36 personnes.
Tout s’était bien passé. Mais, juste à la veille de notre départ, nous avons été témoins de la guerre qui avait commencé entre Israël et la bande de Gaza. Ces événements avaient causé des perturbations au niveau des services aériens et nous nous sommes retrouvés bloqués dans la ville de Bethléem, en Israël. Cela fut un moment terrible que nous avons vécu entre angoisse et espérance de regagner le pays sains et saufs. Ce jour, le 7 octobre 2023, fête de Notre Dame du Rosaire, restera en effet gravé dans ma mémoire.

En conclusion ?

Cette année, le pape François invite l’Église à travers le monde à vivre le grand Jubilé. Il nous invite à devenir des pèlerins d’espérance. Dans un monde marqué par la violence, la prolifération de la drogue qui fait beaucoup de ravages, les conflits et les guerres, comment encourager les personnes à garder l’espérance ?
Pour ce qui est de notre diocèse, ici, à Maurice, chaque mois dans une paroisse de l’île, les fidèles se réuniront pour réfléchir sur un thème différent sur une semaine. Et, les paroissiens sont invités à se déplacer pour se rendre en pèlerinage dans les paroisses concernées. Par exemple, du 16 au 23 février, c’est la paroisse de Saint Augustin à Rivière-Noire qui a accueilli les pèlerins dans le but de réfléchir sur le thème de la famille. Des activités, des réflexions et des temps de prière figurent au programme de ces rencontres paroissiales.
Le pèlerin est invité à se demander comment il peut être un pèlerin d’espérance au sein de sa famille et aider d’autres familles dans le besoin. Le pèlerinage est avant tout un retour aux sources à travers la foi. Le pèlerin se rend dans un lieu donné pour la prière avant tout. Cette démarche doit aussi être un désir de conversion, un temps de réflexion sur nos actes et qui amène à la pénitence.

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