Religion et Fête – Thaipoosam Cavadee : ferveur et dévotion pour Muruga

C’est dans une atmosphère de ferveur et de dévotion que les Mauriciens de foi tamoule célébreront le Thaipoosam Cavadee ce mardi, en hommage au Dieu Muruga, fils de Shiva et de Parvati. Parmi les nombreuses fêtes observées par la communauté tamoule, Thaipoosam Cavadee est sans doute la plus populaire et la plus vibrante en termes de spiritualité et de sacrifices.

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Le jeûne et la préparation
La fête est précédée d’un jeûne rigoureux de dix jours, marquant une période de purification et de discipline spirituelle. Le Koddi Ettram, qui symbolise le début de cette période de dévotion, a eu lieu dimanche dernier. Pendant ces dix jours, les fidèles adoptent

un mode de vie austère :
•Ils se lèvent tôt pour réciter des prières et demander pardon à Dieu.
•Ils consomment exclusivement des repas végétariens, préparés à domicile.
•Ils renoncent aux divertissements et aux plaisirs mondains afin de renforcer leur esprit et leur volonté.
•Ils dorment à même le sol, sur une natte neuve, en signe d’humilité et de détachement matériel.

La veille de Cavadee, les préparatifs s’intensifient. Les dévots et leurs proches se réunissent pour construire le Cavadee, un symbole sacré composé d’une structure en bois décorée de fleurs et de feuilles de bananier. Ce mot Cavadee provient des termes tamouls Kaavu (porter) et Thadi (morceau de bois).

Le jour du Cavadee : un pèlerinage de foi
Le matin du Cavadee, les fidèles se purifient en prenant un bain rituel avant de se rendre à la rivière pour les rites de purification. L’atmosphère y est empreinte d’émotions intenses, rythmée par les chants et les prières résonnant dans l’air.
Avant de commencer la procession, les dévots préparent leurs sombous (récipients d’offrandes). Ces derniers sont purifiés avec du sambrani (encens sacré) avant d’être remplis d’offrandes telles que :
•Lait
•Eau de safran
•Jus de citron
•Lait caillé
•Miel
• Vibhuti (cendres sacrées)
•Eau de rose

Les sombous sont ensuite scellés avec une feuille de bananier et recouverts d’un tissu rose, avant d’être attachés aux extrémités du Cavadee. Certains fidèles, dans un acte de pénitence extrême, percent leur langue et leur corps avec des aiguilles ou des broches, tandis que d’autres s’attachent la bouche avec un tissu en signe de vœu de silence.

La procession : un chemin d’épreuves et de dévotion

La procession débute après les rituels à la rivière. Pieds nus, les dévots parcourent plusieurs kilomètres en portant leur Cavadee, souvent sous un soleil accablant. Ce pèlerinage, qui dure entre quatre et cinq heures, est marqué par des chants dévotionnels et des prières en continu.
Une fois arrivés au Kovil (temple tamoul), les fidèles déposent leur Cavadee et remettent leurs sombous au prêtre. Celui-ci verse le lait en offrande aux pieds de Muruga et en restitue quelques gouttes aux dévots, un geste symbolisant la purification de l’âme, du corps et de l’esprit.

La fin du jeûne : Codhi Irakkam
Le lendemain, la cérémonie du Codhi Irakkam (descente du pavillon) marque la fin officielle du jeûne. C’est un moment de recueillement et de gratitude, où les fidèles rompent enfin leur abstinence après dix jours d’intense discipline spirituelle.
Le Thaipoosam Cavadee demeure un témoignage de foi et de résilience, où chaque acte de pénitence est une offrande de soi à Muruga, dans l’espoir d’obtenir bénédictions et purification spirituelle.

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