Le Premier ministre, Navin Ramgoolam, qui intervenait hier dans le cadre de l’amendement à la Financial Crimes Commission Act, a signifié la détermination du gouvernement à instituer un cadre solide et transparent pour faire respecter la justice et lutter contre la criminalité. Il a d’emblée affirmé que le gouvernement doit reconstruire à nouveau, tout en évoquant que cette démarche n’est que la première étape car le peuple mauricien s’attend à un véritable changement.
« Notre objectif n’est pas simplement de corriger les erreurs du passé, mais de mettre en place un organisme d’application moderne qui fonctionne au-delà des cycles politiques. J’entends par là celui qui vient », a fait ressortir le Premier ministre. Il a annoncé par là même que le gouvernement remplacera au moment opportun la loi sur la Financial Crimes Commission. Il sera question d’une agence nationale de lutte contre la criminalité, « d’une nouvelle institution qui sera indépendante, bien équipée, structurée professionnellement. »
Le Leader of the House a laissé entendre que « tous ceux qui pensaient qu’ils auraient l’immunité, qu’ils seraient protégés, ou qu’ils appartenaient à une communauté telle qu’on ne peut pas les toucher s’ils commettent des crimes financiers, je leur demande d’y réfléchir à deux fois parce que nous serons impitoyables contre ceux qui interfèrent avec cette agence. »
Commentant cet amendement à la Financial Crimes Commission Ac, il dira que « c’est un premier pas pour que l’institution respecte nos principes démocratiques jusqu’à ce que nous la remplacions. Nous devons rétablir la confiance de la population dans les institutions que nous mettons en place, veiller à ce que la justice soit rendue avec rigueur et impartialité. »
Il s’est appesanti sur le point que « l’amendement présenté assure l’indépendance du Directeur des Poursuites Publiques », précisant que « nous rétablissons ce qui a été enlevé au DPP. Il a avancé que les poursuites intentées contre le DPP par le commissaire de police est symptomatique de la mentalité des MSM. Ils sont allés jusqu’au bout. Ils ont tenté d’arrêter l’ancien DPP. D’où l’importance de la nouvelle Agence nationale de lutte contre la criminalité, qui aura le pouvoir de mener des enquêtes de manière professionnelle et sans favoritisme. Personne n’aura le droit d’intervenir auprès d’eux, d’interférer dans la conduite de l’enquête. »
D’autre part, il est souligné que l’agence en question aura toute autorité pour enquêter et les cas seront fondés sur des faits, et non sur des considérations personnelles ou politiques. « Et puis il y aura un examen minutieux au sommet par les services de poursuite », devait-il anticiper. Il n’a pas lésiné sur les critiques contre l’ancien gouvernement qu’il a accusé « d’avoir pratiqué la corruption de l’État et violé la Constitution de Maurice, en attaquant les factions du DPP ».
Navin Ramgoolam estime que l’ancien gouvernement avait confisqué les principales institutions du pays censées défendre la justice et la démocratie. « L’objectif de mon gouvernement est d’instituer un système où ceux qui enfreignent la loi devront faire face aux conséquences juridiques, peu importe qui ils sont. Et certainement pas une politique de vengeance comme ils l’ont fait, où des accusations ont été portées contre des opposants politiques », a-t-il dit, tout en soutenant avoir été une victime. « Des accusations ont été portées, puis ils ont essayé de fabriquer des preuves. Les avocats sauront ce que cela signifie », a-t-il avancé.
Le chef du gouvernement a expliqué que la future National Crime Agency sera un modèle d’intégrité et de compétence. Navin Ramgoolam a terminé son intervention au sein de l’hémicycle hier en citant Nelson Mandela.
Le député du PMSD, Adrien Duval est aussi intervenu lors des débats. Dans la soirée, les parlementaires ont repris les débats sur la Presidential Address. En début de séance, le leader de l’opposition, Joe Lesjongard, avait proposé une Private Notice Question sur le dossier de la sécurité routière.
De son côté, la Speaker, Shirin Aumeeruddy-Cziffra, a tenu à mettre les points sur les i en ce qui concerne les procédures, notamment qu’il est strictement interdit de lire un discours préparé à l’avance lors des débats.