Sur six pays africains identifiés par l’UNODC dans le cadre d’une enquête, Maurice arrive en tête en matière de consommation de drogues synthétiques. Sur les 193 pays membres, Maurice se retrouve à la 7e place. Un palmarès peu flatteur et alarmant, dévoilé lors du Prime Minister’s Question Time par Navin Ramgoolam, qui annonce également une stratégie forte du gouvernement pour venir à bout de ce problème.
Kaviraj Rookny a interpellé le Premier ministre sur la situation par rapport aux drogues synthétiques dans le pays. Il a voulu savoir si une étude a été menée sur les dix dernières années afin de connaître l’ampleur de ce fléau. Le Premier ministre a cité un rapport de 2023, où il est indiqué que la consommation de drogue a augmenté de 11% sur le plan mondial, mais en Afrique, le taux s’élève à 40%.
Face aux dangers que représentent les drogues synthétiques, les États-Unis ont lancé la US Global Coalition pour trouver des moyens de combattre ce fléau. Sous cette initiative, une enquête a été menée par l’UNODC sur les drogues synthétiques. Six pays africains ont été identifiés pour cela : Kenya, Madagascar, Seychelles, Tanzanie, Uganda et Maurice. Ils devaient mettre en place la stratégie de l’UNODC.
Un rapport a été élaboré à ce sujet et doit être publié en mars prochain. Un Validation Workshop a déjà eu lieu en septembre de l’année dernière. L’agence onusienne a également mené une enquête sur les drogues synthétiques à Maurice. Les principales conclusions ont dévoilé que Maurice est le Leading User en matière de cannabinoïdes synthétiques parmi les six pays africains précités. Le rapport a également dévoilé que la réhabilitation était très limitée. Cela, en dépit du fait que la méthadone était distribuée.
Revenant au rapport de l’UNODC, il a indiqué que celui-ci mentionne que les autres traitements étaient insuffisants. La nécessité de renforcer la prise en charge psychologique a également été mise en avant avec des rechutes.
Le PM a fait ressortir que le danger des drogues synthétiques à Maurice avait déjà été mentionné dans le Global Organised Crime Index de 2023. Ce rapport concerne 15 marchés, incluant le marché de la drogue parmi les 193 pays membres. Maurice se trouvait en septième position sur les 193 pays, en matière de drogue synthétique, derrière l’Afrique du Sud.
En dépit du fait que Maurice faisait partie de l’US Global Coalition, l’ancien gouvernement a laissé empirer la situation, a ajouté Navin Ramgoolam. « Rien n’a été fait, comme d’habitude, en dépit des ressources disponibles », déclare-t-il affirmant que le gouvernement fera du combat contre la drogue l’une de ses priorités, comme il a été mentionné dans le discours-programme.
Pour cela, la police disposera de ressources additionnelles. Les officiers bénéficieront de formation afin d’agir plus efficacement. Des mesures fortes seront introduites pour alléger la souffrance des familles. Un Select Committee regroupant des membres de l’Assemblée nationale sera mis sur pied. Le gouvernement élaborera également un plan d’action. Les dispositions légales sur le trafic et la consommation de drogue seront revues afin que les trafiquants et les consommateurs soient traités différemment.
Une National Drug Policy, Monitoring and Coordination Agency, réunissant des départements du gouvernement, sera mis sur pied. Cela, afin d’agir efficacement contre le trafic de drogue et de mettre en place une politique de réhabilitation appropriée, ainsi que le soutien aux familles.