Le président de la All Service Employees and Other Unions Federation (ACSEF), Vinod Seegum, déplore le fait que les salariés touchant plus de Rs 50 000 ont été privés du boni de 14e mois et du paiement de la compensation salariale annuelle de Rs 610. Rencontrant la presse, jeudi, au siège de la Government Teachers’ Union à Port-Louis, il a affirmé que le gouvernement aurait dû les payer en plusieurs tranches.
« C’est un gouvernement qui vient de s’installer, il ne faudrait pas qu’il y ait la perception qu’ayant obtenu un 60-0 il se croit tout permis. Plusieurs catégories de salariés sont exclues du boni de 14e mois. Parmi eux, des maîtres d’école, des Deputy Head Masters, des inspecteurs. Aussi, bon nombre d’employés engagés dans l’agro-industrie. Je demande aux autorités de bien réfléchir et de faire justice à ces salariés et d’éliminer cette frustration qui gagne les ministères. Si ce mood persiste, je ne crois pas qu’on arrivera aux objectifs du discours-programme », a déclaré Vinod Seegum.
Évoquant la publication du prochain rapport du Pay Research Bureau (PRB), le président de l’ACSEF devait faire ressortir que celle-ci est prévue pour cette année. Le gouvernement a déjà souligné que « ce rapport sera appliqué à partir de janvier de cette année. Ce qui est plus important, ce sont les consultations. Il y a des rapports qui étaient corrects et parfois pas, où il a fallu les brûler. C’est pourquoi je dis qu’une heure de réunion avec le PRB ne suffit pas pour tout expliquer dans un secteur. Il y avait beaucoup de manquements dans le dernier rapport du PRB en date de 2021. Comment le PRB peut faire des recommandations pour la force policière sans aller rendre visite aux policiers sur leurs sites de travail ? Ce principe doit s’appliquer à tous les secteurs. Ce n’est pas en s’asseyant dans une tour d’ivoire qu’on va générer un bon rapport », a-t-il laissé entendre.
La fédération veut un rapport acceptable. « Je profite aussi de l’occasion pour demander au gouvernement d’enlever la clause qui n’autorise pas les fonctionnaires à contester le rapport une fois l’Option Form signé », dit-il, ajoutant qu’il ne faut pas que le PRB empiète sur les droits constitutionnels d’un individu.
Le président de la All Service Employees and Other Unions s’est appesanti sur la nécessité de nommer des membres du Board de la Public Service Commission (PSC) qui sont apolitiques. « Je le dis haut et fort. Beaucoup de syndicats disent qu’il faut nommer un syndicaliste au sein du board de la PSC. Malheureusement il y a trop de Trade Union Rivalry. Dans aucun pays, cela n’existe. Moi, je dis qu’il ne faut pas nommer un syndicaliste au sein du Board de la PSC. Je donne un exemple qui fait honte à la classe syndicale. Il y a quatre fédérations au sein de la Fonction publique. Notre fédération est constituée de la plupart des enseignants. Ils ont écrit à l’ancien et au nouveau ministre de la Fonction publique pour dire qu’il y a seulement trois fédérations dans le secteur public. Le ministre de tutelle a convoqué une réunion avec les trois fédérations et une en a été écartée. Je viens d’écrire au ministre à ce sujet. Le moment n’est pas propice pour nommer un syndicaliste à la PSC, car il y a beaucoup de rivalité syndicale », dénonce-t-il.
Au sujet de l’introduction du Kreol Morisien (KM) au niveau du HSC, Vinod Seegum a fait ressortir que la GTU a été le partenaire principal pour introduire cette matière dans le cursus scolaire. En 2012, lorsque le gouvernement avait décidé d’introduire le KM, il n’y avait pas d’enseignant. Le gouvernement avait fait appel au KM pour chercher des enseignants.
« C’est nous qui avons trouvé environ 200 enseignants. En 2023, l’ex-ministre de l’Éducation est venue de l’avant avec des raisons très banales, voire frivoles pour ne pas poursuivre les études en KM au niveau du HSC. Maintenant, le nouveau ministre de l’Éducation a fait appel à la GTU pour corriger cette grande injustice envers les enfants. 54 enseignants seront recrutés en priorité parmi ceux qui enseignent depuis 2012 », affirme-t-il.
Quant au discours-programme, il trouve que celui-ci est très étoffé. Il dit apprécier qu’un délai de six mois ait été mis en place pour que le Constitutional Review Committee.
Pour sa part, Sanjay Sembhoo, porte-parole d’ACSEF, a qualifié de « très injuste » la décision de priver les employés touchant plus de Rs 50 000 du boni de 14e mois et de la compensation salariale de Rs 610.
Artee Choytooa, porte-parole de la Early Childhood Teachers Union, a plaidé en faveur de la reconnaissance du statut des instituteurs du pré-primaire. Elle dit apprécier que leurs heures de travail soient retournées à la normale, mais certains Heads of School continuent à leur demander de rester sur place jusqu’à 15 h, alors qu’ils terminent à 14 h 30. Elle a réclamé l’intervention du ministère de l’Éducation à ce sujet.