Après la situation déplorable qui a perduré pendant des mois à Mare d’Albert et qui a pénalisé les nageurs du Sud, c’est au tour des utilisateurs de la piscine Pavillon, sise au complexe sportif Jean-Roland Delaître à Quatre-Bornes, de se retrouver dans une situation compliquée. Las d’attendre, la présidente du Club des nageurs de Pavillon (CNP), Doreen Tiborcz, monte au créneau pour qu’une solution rapide soit trouvée face à ce qui est considéré comme une fermeture prolongée et inquiétante. Car, selon elle, l’accès a été fermé depuis fin juin dernier pour des travaux d’entretien sans pour autant que la piscine ne soit opérationnelle sept mois plus tard !
La situation est inquiétante et pas une fois, affirme Doreen Tiborcz, l’ancien board du Mauritius Sports Council (MSC) a été approché pour des explications. « J’ai personnellement appelé et à chaque fois, on nous disait que ce sera pour bientôt. Le mois de février avait été évoquée lors de notre dernier appel. Est-ce que ce sera vraiment le cas ? Entretemps toutefois, c’est la base de la natation qui est pénalisée, puisque nous sommes dans l’incapacité de former les jeunes de 7-8 ans. Et cela ne fait aucun doute que c’est une génération qui va se perdre avec tous ce temps perdu et, qui plus est, sans aucune réelle indication de la date de réouverture », déplore-t-elle. Du reste, ajoute-t-elle, cette catégorie ne peut bouger vers d’autres piscines compte tenu du fait que les deux bords latéraux sont déjà utilisés par les clubs du coin.
La qualité des travaux questionnée
Selon Doreen Tiborcz, son club regroupe actuellement une cinquantaine de nageurs et le découragement est visible sur le groupe du club. « Pratiquement tous les jours, un nageur quitte ce groupe, certainement las d’attendre des réponses que nous n’avons malheureusement pas. Bien évidemment, cela devient compliquée et certainement pas évident pour nous dirigeants et entraîneurs », souligne-t-elle. Ce qui la désole encore plus, c’est qu’il n’est pas possible de bouger plus d’un quart de l’effectif vers d’autres piscines pour les entraînements. Il y a d’abord le planning pour ceux qui sont à l’école et au collège, mais aussi la disponibilité des couloirs ailleurs.
Doreen Tiborcz avance que le problème a déjà été évoqué par le président de la Fédération mauricienne de natation (FMN), François Lan, auprès du ministère des Sports. « Le club du président, à savoir le CNQB (Cercle des nageurs de Quatre-Bornes), fait aussi face au même problème. On attend désormais une réaction rapide du ministère, afin que les nageurs et la natation ne soient plus pénalisés. Aussi, on aurait bien aimé savoir pourquoi l’entretien dure autant de temps. Est-ce que le travail se fait de façon professionnelle pour un meilleur fonctionnement des piscines ? », se demande-t-elle.
Dans ce même ordre d’idées, la présidente du CNP évoque la fermeture de la piscine Serge Alfred pendant plusieurs mois avant de finalement rouvrir fin 2024. Récemment, la piscine de Mare d’Albert a obtenu l’attention du ministre Deven Nagalingum et des travaux sont en cours, afin d’être opérationnelle au 12 mars. « Ces contre-temps n’aident aucunement la natation et c’est la raison pour laquelle nous faisons un appel pressant au ministre, afin qu’une solution soit vite trouvée. »
D’autre part, Doreen Tiborcz a tenu à mettre les points sur les i en précisant que les clubs ne font pas d’argent sur le dos des nageurs comme veulent le faire croire certains au ministère des Sports. « Certains doivent comprendre que nous travaillons pour le développement de la natation et non le contraire. À titre d’exemple, sait-on au moins que nous avons des entraîneurs à payer pendant la saison, mais aussi à l’heure où la piscine est fermée ? », questionne-t-elle.
Pour un meilleur fonctionnement
À noter que Week-End a tenté d’avoir une déclaration du ministre Nagalingum, mais il est resté injoignable. Il est cependant bon de rappeler que tout changement implique une révision des structures, mais également des infrastructures qui ne fonctionnent pas. D’autant qu’il est très important que ces outils soient de bonne qualité, afin que le progrès et le changement n’en fassent qu’un. Au cas contraire, ce sera peine perdue comme au temps de l’ancien régime.
Après Mare d’Albert, il incombe désormais à Deven Nagalingum de se pencher sur le dossier de la piscine Pavillon. Aussi, le nouveau board du Mauritius Sports Council devra être mis à contribution, non seulement pour le bon fonctionnement et la bonne gestion des piscines, mais également sur les frais imposés aux clubs par l’ancien board du MSC. Car, si le gouvernement veut d’une nation sportive et en bonne santé, il va falloir trouver le juste milieu et non uniquement se contenter de renvoyer la balle aux clubs comme le font malheureusement certains !