Mort suspecte de Pravin Kanakiah : Le policier Pyndiah la clé de l’énigme de la Roche-Qui-Pleure

La déposition de Reshmee Appadoo Kanakiah, la veuve du défunt, a tenu en haleine cette énième séance de l’enquête judiciaire en Cour de Souillac sur la mort suspecte de Pravin Kanakiah, hier. Elle est revenue sur l’acte d’intimidation d’un policier dénommé Pyndiah au poste de police de Plaine-Magnien le 12 décembre 2020, soit le lendemain de la découverte du corps de Pravin Kanakiah dans les environs de Gris-Gris, soit à la Roche-Qui-Pleure.

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Reshmee Kanakiah a été appelée à la barre de témoins une nouvelle fois, hier, où elle a été interrogée de nouveau par Me Damodar Bissessur, le représentant du Directeur des Poursuites Publiques (DPP). Elle est assistée Pro Bono par Mes Rama Valayden, Sanjeev Teeluckdharry et Anoop Goodary. L’interrogatoire portait sur un Home Loan de Rs 3,2 millions à la State Bank of Mauritius (SBM), garanti par une police d’assurance de MUA Ltd, et contracté conjointement par Pravin et Reshmee Kanakiah le 29 avril 2019.

Reshmee Kanakiah, qui devait normalement rembourser le prêt après la mort de Pravin Kanakiah, avait effectué une réclamation à MUA Ltd le 14 décembre 2020, soit quatre jours après la mort de son mari, dont le corps avait été repêché dans les environs de Gris-Gris le 11 décembre 2020. La compagnie d’assurance avait alors remboursé le prêt à la SBM. Elle a expliqué en Cour qu’elle n’était pas au courant si cette police d’assurance incluait une clause quelconque couvrant les cas de suicide.

Elle a été ensuite interrogée par la magistrate Ameerah Dhunnoo, qui préside cette enquête judiciaire.

Magistrate : Avez-vous reçu des menaces, d’un individu ou anonymement ?

Reshmee Kanakiah (RK) : Non

Magistrate : Vous avez dit qu’il y a eu un acte d’intimidation de la part d’un policier au poste de police de Plaine-Magnien. Y a-t-il eu d’autres actes d’intimidation ?

RK : Oui. Le dimanche 13 décembre 2020, il y a eu une brusque panne d’électricité à notre domicile à Plaine-Magnien. Cela alors que les autres maisons du voisinage étaient toujours pourvues d’électricité. À ce moment, j’ai reçu un appel de mon frère. Je lui ai demandé de venir nous chercher.

Je ne comprenais pas ce qui se passait. Il était venu et nous étions partis en direction du domicile de mes parents. Deux 4×4, nous avaient pris en filature. Mais ils n’avaient rien fait par la suite.

Magistrate : Vous aviez rapporté cet incident à la police ?

RK : Non. En voyant comment la police agissait envers nous, j’ai préféré ne rien dire. J’en ai toutefois parlé à Me Rama Valayden.

Magistrate : À plusieurs reprises, vous avez mentionné la façon dont la police agissait envers nous. Que voulez-vous dire par cela ?

RK : J’ai appelé la police à plusieurs reprises pour savoir où se situait l’enquête. Ils répondaient tout le temps avec colère que lanket pe fer madam. Un policier m’avait même dit de ne pas le déranger la veille de Noël.

Magistrate : Vous aviez aussi dit que vous aviez quitté Maurice pour des raisons de sécurité. Que voulez-vous dire par cela ?

RK : Il y a eu l’incident survenu avec le policier dénommé Pyndiah au poste de police de Plaine-Magnien. Il y a aussi le fait que l’enquête policière n’a rien retrouvé. J’ai vu qu’il valait mieux quitter Maurice pendant un certain temps.

À la question de la magistrate qui lui a demandé si elle avait quelque chose à ajouter, Reshmee Kanakiah a demandé la Cour de faire triompher la vérité dans cette affaire. Elle a aussi demandé que le policier Pyndiah soit convoqué et interrogé. Selon Reshmee Kanakiah, ce policier est la clé de toute l’énigme autour du décès de son époux.

Durant la séance de vendredi dernier, elle avait maintenu qu’il y a eu un acte d’intimidation de la part de ce policier dénommé Pyndiah au poste de police de Plaine-Magnien le 12 décembre 2020, soit le lendemain de la découverte du corps de Pravin Kanakiah. Selon ses dires, elle aurait été emmenée dans un véhicule de police par ce policier « pou al pran inpe ler » avant d’être finalement ramenée à la morgue. Incident qu’elle aurait rapporté à la MCIT le même jour et au Station Manager du poste de police de Plaine-Magnien.

Elle a ensuite signé sa déposition en Cour. La magistrate Dhunnoo a alors mis fin à la séance. La prochaine audience a été fixée au 17 février.

Dans une déclaration après la levée de la séance, Me Anoop Goodary a fait état d’une des bandes sonores de Missie  Moustass l’année dernière. Selon lui, une conversation impliquant un dénommé Baba et une autre éminence grise de l’ancien régime, où l’on avait mentionné les mots « touye, zete », a une possible connexion avec la présente affaire. Reshmee Kanakiah a, pour sa part, lancé un appel au public en ces termes : « Mo fer enn lapel a tou dimounn. Si zot konn kitsoz, vinn de lavan. Nou pe atann la verite trionfe. »

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