Women Entrepreneur Programme : des femmes trouvent leur voie après un financement de démarrage

Une remise de certificats à 18 bénéficiaires du projet Women Empowerment a eu lieu au Caudan Arts Centre par la Fondation Espoir Développement Beachcomber qui vient renouveler son engagement en faveur des femmes dans le micro-entrepreneuriat à la suite d’un investissement initial. Cette deuxième édition du Women Entrepreneur Programme, en collaboration avec l’Union européenne, a mis en évidence la volonté de ces femmes de réussir.

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Il a fallu cinq mois de formation bien structurée, de la théorie alliée à la pratique, pour permettre à ces femmes en situation de précarité d’avoir leur propre autonomie financière. Au final, elles ont aussi appris à élaborer leur propre plan de business, une étape décisive dans leur parcours entrepreneurial.

Karine Perrier Curé, Chief Brand and Communication Officer de Beachcomber Resorts & Hotels et présidente de la Fondation Espoir Développement Beachcomber (FED), avec cette humilité qui la caractérise, n’a pas manqué de souligner qu’un des points forts de cette formation reste l’accès au financement pour ces femmes qui veulent se lancer dans leur propre entreprise. Sans oublier de faire mention des compétences essentielles pour assurer le succès et la pérennité de leurs activités. Elle a qualifié ces femmes de véritables Warriors Entrepreneurs avec un profil encourageant, car toutes ont cette motivation et cet esprit déterminé de réussir.

« Nous sommes réunis pour célébrer non seulement un programme, mais avant tout des femmes extraordinaires qui incarnent la résilience, la créativité et l’espoir. » Karine Curé, ravie de voir autant d’enthousiasme chez ces femmes, a rappelé qu’au départ, elles étaient 25 participantes à s’engager dans ce parcours d’une durée de cinq mois. En ce 11 décembre, elle s’est dit fière de célébrer le succès de 18 femmes avec à la clé l’obtention d’un certificat en formation en entrepreneuriat.

Pour Karine Curé, cette initiative placée sous le thème Employabilité des Femmes est un volet clé du projet Vulnerable Lives Matter lancé par la FED en partenariat avec l’Union européenne (UE). « Grâce à une subvention de 386 000 euros, nous avons pu concevoir ce programme pour permettre aux femmes issues de milieux vulnérables de prendre leur avenir en main. Mais au-delà des chiffres et des budgets, ce sont vos histoires qui donnent vie à ce projet. » Ainsi, seize de ces bénéficiaires ont pu bénéficier d’un financement de démarrage de Rs 40 000 tandis que deux autres recevront un soutien de Rs 10 000. Elle a salué ces femmes qui « sont des modèles d’inspiration et qui représentent la force d’un changement qui commence par un individu mais qui a le pouvoir d’impacter des familles, des quartiers, voire des régions entières ».

Viren Vythelingum, CSR Manager du groupe Beachcomber, trouve que ce programme a été le témoin de transformations humaines extraordinaires et a permis à des femmes de révéler leur talent. « Elles sont aujourd’hui des femmes entrepreneures inspirantes, prêtes à changer non seulement leur propre vie, mais aussi celle de leurs familles et de leurs communautés avec une force, une résilience et une détermination admirables. Un grand bravo à tous ceux qui ont contribué à rendre cette réussite possible  ! »

Pour sa part, Stéphanie Druguet, cheffe d’équipe et chargée de programmes à la délégation de l’UE auprès de la République de Maurice, a parlé d’étapes importantes du projet Vulnerable Lives Matter conçu par la FED Beachcomber et soutenu par l’UE. Pour elle, cette cérémonie revêt une importance capitale, car le 10 décembre coïncide avec la Journée Internationale des droits humains et est l’occasion de réaffirmer la nécessité de préserver les droits humains. « Car chaque femme a le droit d’accéder à des opportunités lui permettant de contribuer activement à sa communauté, de vivre dans la dignité et la sécurité. » Elle a souligné que l’UE est un partenaire fermement engagé « à soutenir les droits et l’autonomisation des femmes à Maurice ».

Joanna Célérine et ses sacs en jute peints à la main
À tout juste 35 ans, Joanna Célérine, mère de deux enfants, saisit la chance de présenter ses sacs en jute peints à la main. Après une formation auprès de l’Ong Craft Academy, elle déchante faute de revenus et préfère opter pour un emploi stable. Serveuse, femme de ménage, elle décide de se prendre en main cette année en suivant son rêve : devenir entrepreneuse. Ses créations sur les réseaux sociaux attirent et une bonne nouvelle suivant une autre, elle s’inscrit au cours de formation du Women Entrepreneur Programme (WEP).
Pendant cinq mois, elle s’accroche à son rêve, n’hésitant pas à faire le va-et-vient entre Chamarel, son lieu de résidence, et Quatre-Bornes, le centre de formation. Joanna est actuellement bénéficiaire d’un Seed Capital, et elle fait aussi partie du programme Beautiful Localhands mené par la FED. Ses clients, elle les trouve dans les hôtels Beachcomber tout en se disant chanceuse.

Le succès des paos farcis de Sephora Patient
Originaire de Quatre-Bornes, Sephora Patient, âgée de 37 ans, est veuve. Ayant quatre enfants à sa charge, elle regrette d’avoir arrêté sa scolarité en Form I. Sa vocation, elle l’a trouvée en aidant son père à faire du Catering, si bien qu’à 15 ans, elle se retrouve derrière les fourneaux. Et connaît un succès immédiat avec ses paos farcis au poulet ou au bœuf, particulièrement appréciés par sa famille, qui commence même à lui passer des commandes.

Toute jeune mariée, elle s’offre un tricycle qu’elle garde chez elle, à Résidence Richelieu, pour vendre ses paos. Après ses huit paos fabriqués le premier jour et qui se sont vendus en un clin d’œil, Sephora décide d’en faire son métier. Ses gâteaux se sont diversifiés, elle propose aussi des hakiens, des samoussas avant de découvrir le WEP à travers la National Empowerment Foundation. « Je suis venue au cours, même lorsque deux de mes enfants avaient été admis à l’hôpital pour une opération d’amygdale. Je veux réussir pour mes enfants. Ils sont ma force. » Avec le seed capital obtenu, elle compte s’acheter un Air Fryer et compte aussi louer un emplacement pour aménager son propre snack qui, dit-elle, pourra offrir un meilleur avenir à ses quatre enfants.

Girarda Marianne et ses bijoux écoresponsables en fibres de bananier
À 45 ans, Girarda Marianne, mère de quatre enfants et grand-mère, originaire de Mahébourg, a dû arrêter son travail dans une Ong. Sa santé lui a joué de mauvais tours, et elle a eu pour idée d’ouvrir son atelier d’accessoires de mode, fabriqués en fibre de bananier. Se souvenant de son enfance difficile et de ne pouvoir s’acheter des objets de décoration, Girarda a appris à en fabriquer avec du papier journal et du papier mousseline. Au début de cette année, elle s’est inscrite à une formation sur la confection d’accessoires de mode en fibre de bananier, offerte par Entreprendre au Féminin de l’Océan Indien.
Créatrice innée, elle acquiert très vite les techniques d’extraction et de transformation. Sa famille possédant une plantation de bananiers, elle décide de se diriger dans ce créneau. Aujourd’hui, elle sait créer un business plan, établir un budget, fixer ses prix et utiliser les réseaux sociaux pour promouvoir ses créations. Elle voit grand pour son entreprise et prévoit une collection de sacs et de bijoux écoresponsables. Pour cela, elle prévoit d’investir dans la création de son atelier et l’achat d’une machine d’extraction de fibres.

Carole Thomas : la beauté esthétique
Avec un fils de 11 ans, Carole Thomas, la trentaine, a dans un premier temps suivi des cours de secrétariat pendant dix ans avant de s’inscrire dans une école de coiffure. Formatrice au sein de l’établissement où elle a été formée, elle s’initie à tout ce qui concerne la beauté esthétique avec pour adage que pour réussir il faut évoluer.
Ayant rejoint depuis deux ans la SME Mauritius comme formatrice à temps partiel en onglerie, Carole Thomas se distingue avant de se décider cette année de s’inscrire au cours du WEP. Sur place, elle dit avoir rencontré des femmes inspirantes. Et avec un capital initial, elle n’a eu qu’une pensée : agrandir et innover son salon de coiffure et d’esthétique.

Les nattes de Magalie Samoisy font fureur
Magalie Samoisy est spécialisée en tresses, nattes, dreadlocks. N’ayant jamais fréquenté une école de coiffure, cette habitante de Résidence Kennedy a appris sur le tas. Sa recette : confectionner des produits à base de plantes pour traiter les cheveux abîmés. Ses masques naturels faits à base d’aloe vera et d’avocats cueillis dans son jardin rencontrent un franc succès auprès de sa famille et de ses amis.
Transformant un coin de sa maison en salon improvisé, elle accueille ses clientes pour des brushings, tresses, nattes et masques capillaires. En entendant parler du WEP à travers la National Empowerment Foundation, Magalie s’y inscrit et apprend les techniques pour gérer sa petite entreprise, en fixant ses tarifs, en faisant un budget tout en sachant faire la différence entre revenus et profits. Elle a pour idée d’investir dans un bac de lavage tout en aménageant un espace dédié au nail art pour offrir à sa clientèle un service complet.

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