Un vent de scandale souffle sur Airports of Mauritius Ltd (AML) et sa filiale Airport Terminal Operations Ltd (ATOL). Des lanceurs d’alerte dénoncent l’existence d’un réseau informel surnommé « La Cuisine », accusé d’orchestrer promotions truquées, favoritisme flagrant et irrégularités dans les appels d’offres. Ces révélations, graves et troublantes, mettent en lumière une culture d’abus de pouvoir qui menace la transparence et la méritocratie au sein de ces institutions stratégiques.
Au cœur de ce réseau d’influence, plusieurs figures clés sont pointées du doigt pour leur rôle présumé dans cette machine bien huilée de favoritisme et de pressions. Il y a, d’abord, Vishal Nalaya (« Shakuni ») qui, selon les lanceurs d’alerte, occupe un poste contractuel à ATOL. Il serait un acteur central, contrôlant les processus de recrutement et usurpant les prérogatives du CEO d’AML. Les accusations incluent l’adaptation des critères de sélection pour favoriser ses alliés et la prise de décisions stratégiques sans légitimité. Puis, Manjari Gungoosingh qui a été promue à un poste inexistant de directrice par intérim de l’informatique. Elle est accusée d’exercer un contrôle démesuré sur les décisions d’achat et sur le personnel, soutenue par des connexions politiques solides. Ensuite, l’ascension éclair, marquée par trois promotions en une année de Naveen Nathoo, a suscité de vives interrogations. Il est accusé de favoriser des recrutements biaisés et de créer de nouvelles sections pour renforcer son contrôle.
Une culture de peur et d’intimidation
Pour sa part, Danny Ramiah est pointé du doigt pour avoir contourné les procédures internes afin d’obtenir des promotions et influencer l’évaluation de projets majeurs. Sa présidence de plusieurs comités stratégiques lui donnerait un pouvoir disproportionné sur les appels d’offres. Parmi les pointés du doigt, on retrouve « Monsieur Maradiva », Yashveer Ruggoo, pour son rôle dans les ressources humaines qui fait de lui un rouage essentiel de La Cuisine. Il est soupçonné d’utiliser ses relations personnelles pour peser sur les décisions de promotion et d’affectation. Enfin et pas des moindres, puisqu’il porte le sobriquet de « Grand Manipulateur » : Prashant Purmessur, considéré comme l’un des principaux instigateurs de ce réseau, est accusé de fabriquer des preuves pour sanctionner les employés non alignés et d’utiliser ses connexions politiques pour asseoir son autorité.
Les témoignages d’employés décrivent une ambiance toxique où la moindre contestation est sanctionnée. Les méthodes évoquées incluent des suspensions injustifiées, des cas disciplinaires montés de toutes pièces et une distribution arbitraire des primes, destinée à punir les non-alignés et à récompenser les fidèles. Les allégations touchent également les processus d’achat, où des manipulations permettraient à des soumissionnaires non qualifiés de remporter des contrats lucratifs. Les évaluations de projets seraient truquées pour favoriser des prestataires proches de La Cuisine.
Des connexions politiques omniprésentes
Les relations existantes entre certains membres de La Cuisine et des figures politiques influentes jettent une ombre sur l’intégrité du système. Ces liens leur permettraient d’échapper à tout contrôle et de maintenir leur emprise, malgré les critiques croissantes.
Face à ces révélations, les appels à une enquête approfondie se multiplient. Les lanceurs d’alerte exigent une action immédiate des autorités pour rétablir la transparence et la justice au sein de ces institutions. Le temps est venu d’agir. Les autorités doivent faire preuve de courage et d’intégrité pour que justice soit rendue et que ces pratiques cessent définitivement.