L’Évêché de Port-Louis se dit « indigné et choqué » par les propos tenus par le patron de la police envers la Vierge Marie et réclame que les autorités agissent promptement dans la conjoncture
Transparency Mauritius : « Des mesures appropriées pour assurer que les normes éthiques et légales soient respectées dans tous les secteurs de la société »
La pression ne fait que s’accentuer sur les épaules du commissaire de police, Anil Kumar Dip, ces dernières 48 heures, avec cette avalanche de dénonciations à son encontre dans le cadre de Missie Moustass Leaks, avec pour soutien des bandes sonores d’écoutes téléphoniques. Pourtant, aux termes des dispositions de la Constitution, le CP Dip est le dépositaire du Law and Order pour la république. Adoptant la même posture de gros dodo comme les politiques devant les graves accusations, qui se multiplient, le commissaire de police risque de se retrouver dans une situation intenable aux Police Headquarters.
Toutefois, le fait inéluctable demeure que la présence aux commandes de la sécurité du pays en cette période cruciale de la campagne électorale pour les législatives s’inscrit en embarras de taille pour la campagne de Lakwizinn du Sun Trust. Depuis vendredi avec les premières révélations d’intrigues au sommet de l’État, la thèse de fabrication, avec l’apport de l’intelligence artificielle, perd en crédibilité tant que les exemples étalés en public sont de plus en plus choquants.
Mais en fin de journée d’hier, le diocèse de Port-Louis, sous la plume du vicaire général, le Père Georgy Kenny, a réclamé des mesures du gouvernement devant le blasphème qui aurait été commis par Anil Kumar Dip à l’encontre de la Vierge Maurice. Les propos attribués au commissaire de police, Anil Kumar Dip, sont tellement choquants de la part de ce Holder of a Constitutional Post qu’il est un fait que l’étau s’est toutefois resserré autour du patron de la force policière car la voix, s’apparentant à la sienne, aurait aussi tenu des conversations portant atteinte à certaines sensibilités religieuses et aurait mis non seulement Lakwizinn du Sun Trust mais aussi la haute hiérarchie des Casernes centrales dans une situation embarrassante.
Depuis hier matin c’est motus bouche cousue aux Line Barracks, personne ne voulant s’aventurer dans des commentaires craignant que les tables d’écoutes soient toujours actives. Sur le terrain, cette controverse porte un sacré coup à la campagne de L’Alliance Lepep et ce en dépit des efforts des apparatchiks de Lakwizinn de vouloir relativiser la portée de ce scandale. D’ailleurs, les sources dignes de foi soutiennent que l’embarras est tel qu’aucune issue de cette impasse n’était envisageable en début d’après-midi hier. Bien que la position d’Anil Kumar Dip est perçue comme A High Political Liability, Lakwizinn pèserait le pour et le contre en vue de demander au patron de la police de « step down » ou encore de partir en congé.
En parallèle, le mot d’ordre aux candidats de L’Alliance de Lepep était de se concentrer sur la campagne électorale sur le terrain et la mobilisation pour le Nomination Day et de ne pas s’attarder sur cette polémique qui ronge le sommet de l’État. Sauf que dans l’intervalle, le diocèse de Port-Louis a pris position publiquement. L’Évêché a en effet, dans un communiqué émis hier après-midi par le vicaire-général, le Père Georgy Kenny, a dénoncé les propos tenus, dans une de ces bandes sonores dans lesquelles une voix s’apparentant à celle d’Anil Kumar Dip est entendue, à l’égard de la Vierge Marie. « Nous sommes indignés et choqués. Pour les catholiques, la Vierge Marie occupe une place importante dans leur vie de foi. Ces propos les ont blessés comme ils ont blessé d’autres personnes non catholiques qui ont une dévotion à la Vierge », affirme le diocèse de Port-Louis.
« Nous demandons aux autorités d’agir promptement pour vérifier l’authenticité de la bande sonore », poursuit le vicaire général du diocèse de Port-Louis. D’autres membres du diocèse, notamment le Père Gerard Mongelard, dénoncent In No Uncertain Terms cette démarche « Mo santi mwa bien blese profondeman an tan ki krwayan kretien ke osi an tan ki pret. La communauté catholique est blessée par ça. Lotorite konserne pe dir sipa AI. Intelizans artifisiel mo pa kone si li koz kreol. Bizin fer enn lanket aprofondi parski ena plizir video ki pe sirkile. Se insultan si se vre », laisse-t-il entendre.
Linion Moris a aussi pris position hier sur cette affaire en soutenant que le CP Anil Kumar Dip devait être révoqué en relation avec cette bande sonore dans laquelle allusion est faite à la Vierge Marie. Une manifestation contre le commissaire de police n’est d’ailleurs pas écartée dans les prochains jours. Le profil virtuel Missie Moustass a, en effet, lancé un ultimatum au CP Dip qui expire à 18h ce soir. Un teaser circulant sur les réseaux sociaux hier faisait état « Eski Dip inn kouver enn murder ? » Sauf qu’en fin de soirée hier TikTok indiquait que le compte Missie Moutass était « banned ».
De son côté, au sujet de ces tables d’écoutes, Mauriitius Telecom est sorti de ses gonds pour réaffirmer que « that it does not, in anyway whatsoever, intercept, monitor, record, or manipulate any communication. » Du côté de la Telecom Tower, on maintient que « the privacy of any customer, including the privacy of communications, is fully protected by Law. Mauritius Telecom does not and shall not interfere with the entrenched right to privacy of any customer. »
Mauritius Telecom se vante de pouvoir « operate under rigorous legal and regulatory frameworks amongst other obligations and responsibilities. As an organisation committed to the highest ethical standards, Mauritius Telecom upholds the principles of integrity and transparency in all its operations. Besides the investigation initiated by the Police in the present matter, Mauritius Telecom will independently take such steps as are necessary to protect its reputation. »
En conclusion, cette entité para-publique dans le secteur des télécommunications ajoute que « this unwavering commitment to data privacy and ethical information management continues to be the cornerstone of our operations, reinforcing the trust our customers and the public place in us. »
Affaire à suivre…
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CASERNES CENTRALES : Le CP Dip se la joue Low Profile aux Casernes centrales
La situation devient de plus en plus insoutenable pour le commissaire de police Anil Kumar Dip. La situation aux Casernes centrales en ce début de semaine ne relevait nullement du Business as Usual car beaucoup de policiers sont en attente du Next Move du chef de la police. Hier après-midi, ce sont surtout des adjoints au commissaire (DCP) qui étaient pris dans la préparation du Nomination Day et de la campagne électorale. Le DCP Rashid Beekun et le consultant Hemant Jangi faisaient la coordination avec les Divisional Commanders et Branch Officers. Néanmoins, le bureau du commissaire de police était informé des décisions importantes relatives aux dispositifs pour assurer la sécurité des Returning Officers et leurs équipes ce matin.
La présence du CP Anil Kumar Dip dans son bureau alimentait les conversations aux Casernes centrales. « Li la mem la. Monn trouv so loto gramatin », faisait-on comprendre avec d’autres ajoutant: « non, pa trouv li. Kapav li dan enn renion. » En tout cas, un malaise s’est installé parmi les policiers suite à la diffusion de ces bandes sonores. « Eski Central CID pou al pran lanket avek enn komiser ki ankor an fonksyon? Al konpran ki mo pe dir », faisait-on comprendre.
En tout cas, le sujet relevait d’un certain tabou aux Casernes centrales hier et même des policiers hésitaient à l’évoquer ouvertement. « Pa koz sa bann zafer-la, pa kone kan ek kouma zot kapav pe ekout nou », laisse-t-on entendre du côté de la Special Support Unit (SSU).
Entre-temps, d’autres spéculaient que d’importants développements sur le cas d’Anil Kumar Dip allaient venir. « Sa situation deviendra de plus en plus embarrassante dans les prochains jours. Peut-être qu’un congé de sa part est possible. Mais, il ne va pas confier son Next Step à ses subordonnés » , indiquent des policiers les moins malveillants. L’actuel CP pourrait aussi consulter ses conseils légaux prochainement en vue de décider de la marche à suivre.
En tout cas, il est peu probable qu’Anil Kumar Dip soit vu sur le terrain aujourd’hui pour superviser le déroulement du Nomination Day. Alors que par tradition le chef de la police se déplace dans quelques Nomination Centres pour prendre des nouvelles des policiers et s’assurer que tout se déroule dans l’ordre. Par contre, d’autres hauts gradés sont déjà sur le terrain comme le DCP Rassen, patron de l’Anti Drug and Smuggling Unit (ADSU), qui sillonnent la région de Port-Louis. Les prochaines heures seront déterminantes pour le CP Dip.
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Transparency Mauritius se veut intraitable
Transparency Mauritius affirme avoir pris connaissance de la diffusion récente sur les réseaux sociaux d’enregistrements téléphoniques impliquant diverses personnalités publiques.
« Nous rappelons que toute forme d’écoute téléphonique non autorisée ainsi que la diffusion publique de ces enregistrements, sans respect des procédures légales, constituent des infractions graves aux lois en vigueur. La propagation d’informations non vérifiées peut causer des préjudices importants, et nous appelons à la prudence face à de telles pratiques”, affirme un communiqué à cet effet.
« Cependant, si des allégations d’abus de pouvoir ou de corruption sont mises en lumière, nous encourageons les autorités compétentes à enquêter de manière indépendante et rigoureuse, dans le respect des principes de bonne gouvernance et de l’état de droit. La protection de l’intégrité de nos institutions démocratiques est essentielle », maintient le communiqué.
«Transparency Mauritius réaffirme son engagement envers la transparence, l’intégrité et la responsabilité dans la gestion publique. Toute tentative d’influence indue ou d’utilisation abusive du pouvoir, quelle qu’elle soit, va à l’encontre des principes fondamentaux de la bonne gouvernance. Nous tenons à souligner que chacun doit être tenu responsable de ses actions conformément aux lois et règlements en vigueur. »
En conclusion, Transparency Mauritius avance que « nous appelons à des mesures appropriées pour assurer que les normes éthiques et légales soient respectées dans tous les secteurs de la société. »
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Six jours de cachot pour avoir enlevé des oriflammes
Muhammad Sabeer Choychoo, âgé de 32 ans, habitant de Lower-Vale, a été remis en liberté conditionnelle après avoir passé six jours en détention policière. Il avait été appréhendé mardi dernier par la police qui l’avait accusé d’avoir enlevé des oriflammes de l’Alliance Lepep au rond-point de Vale, le 12 octobre.
Lors de sa comparution devant la Cour de district de Pamplemousses ce lundi, la police n’a pas objecté à sa remise en liberté sous caution. Défendu par Me Anas Sakhawoth, Muhammad Sabeer Choychoo a dû verser une caution de Rs 5 000 pour obtenir la liberté conditionnelle.