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On the Campaign Trail : les Missie Moutass Leaks dévoilent les dessous des intrigues au sommet de l’Etat

L’étau se resserre autour du CP Dip après une nouvelle série de bandes sonores démontrant des manœuvres impliquant l’Attorney General Gobin pour obtenir la grâce présidentielle de Prakash Dip en décembre 2022

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Les Missie Moutass Leaks continuent de provoquer des vagues au sommet de l’Establishment avec des révélations portant sur les dessous des intrigues et manœuvres de bas étage au plus haut sommet de l’État. Ces bandes sonores, avec des extraits des échanges téléphoniques – littéralement un vaste réseau de Phone Tapping –, lèvent le voile non seulement sur un dispositif d’espionnage, mais aussi sur des dossiers et agissements controversés de la part de certains membres du gouvernement sortant, des proches du pouvoir ou encore du commissaire de police, Anil Kumar Dip.

Ce dernier est depuis samedi matin sur la sellette, l’étau politique se resserrant quasiment irrémédiablement autour de lui. Si dans un premier temps, les bandes sonores, qui ont massivement circulé sur la toile, ont mis en relief le plan visant à coincer Adrien Duval, fils du leader du Parti Mauricien Social Démocrate (PMSD), Xavier-Luc Duval, dans l’enquête sur l’accident de voiture à Ébène remontant à septembre 2022, les nouveaux Audio Files d’hier après-midi ciblent les démarches entourant la grâce présidentielle dont a bénéficié le fils du commissaire de police, Chandra Prakash Dip, en décembre 2022.

Ces échanges téléphoniques disponibles impliquent également l’Attorney General et ministre sortant des Affaires étrangères, Maneesh Gobin, dans la demande que devait soumettre Chandra Prakash Dip à la Commission for Prerogative of Mercy présidée par l’ancien chef juge Keshoe Parsad Matadeen pour que le condamné de 12 mois de prison dans une affaire de détournement de Rs 3 millions, au préjudice de Diadeis Maurice Ltée, ne soit pas incarcéré.

Anil Kumar Dip aurait visiblement sollicité l’intervention de Maneesh Gobin pour l’aider dans le processus visant à obtenir cette faveur présidentielle, qui a d’ailleurs été accordée en quatrième vitesse le 20 décembre 2022. En parallèle, Chandra Prakash Dip avait trouvé une astuce légale en activant un recours au Privy Council pour contester la décision de la Cour suprême, rejetant sa demande d’appel contre sa sentence d’emprisonnement.

Ces extraits entre Anil Kumar Dip et Maneesh Gobin, comprenant des détails tels que le départ du président de la République, Pradeep Roopun, pour Rodrigues, se déclinent comme ceci :

Dip : To malad ? Akoz twa mo’nn ale dimans, sa kou la tomem to pa’nn vini.

Gobin : Eta sorry, sorry.

Dip : Nou pe fer sa Written Submission vandredi-la pou mo garson. Apre pe fer Oral Submission pou al Privy Council, pe demann Leave le 7 semenn prosenn. Be Maneesh, get sa boug-la, nou fer sa aplikasion Prerogative of Mercy.

Gobin : Mo dir onetman mo pe gagn mari difikilte pou met lame lor li. To kone li pena biro li, li travay lakaz li. Mo pe panse enn lot sime si mo pass par Roopun mem.

Dip : Be samem, dir Roopun apel li koz ar li.

Gobin : Savedir mwa zwen Roopun zordi. Mo pass par Roopun plito.

Dip : Dir Roopun kan nou pe bizin fer aplikasion. Mo bizin filer aplikasion-la, to pe konpran.

Gobin : Ok ! Ok !

Dip : Mem zot b*** li enn Community Service mo ferfout mwa. Li review sa sipaki. Rann mwa enn servis Maneesh.

Gobin : Mo pou rod Roopun zordi mem la.

Dip : Fini rod li. Mo krwar vandredi sipa kan li pe al Rodrig, Si to fini tous li enn mo lerla nou avway aplikasion.

Gobin : Ale right !

Dip : Rann to frer enn servis. Enn sel servis mo pe demann twa.

Gobin : Wi mo pou fer sa zordi.

Dip : Mersi ! Mersi !

Gobin : Ale bye !

Une autre bande sonore diffusée par Missie Moustass sur la toile laisse entrevoir que le CP Anil Kumar Dip aurait mobilisé d’autres recours, notamment à travers des officiers affectés au sein de l’administration de la Cour intermédiaire, pour faire de sorte que le mandat d’arrêt contre Chandra Prakash Dip ne soit pas émis rapidement, le temps qu’un Stay de la sentence de 12 mois sollicité de la Cour suprême.

Le « sponsor biryani » d’Avinash Teeluck

Une autre série des Missie Moustass Leaks impliquant le commissaire de police a trait à une conversation avec le ministre sortant des Arts et du Patrimoine culturel, Avinash Teeluck. Ce dernier recherchait, semble-t-il, un coup de pouce d’Anil Kumar Dip en faveur de son « sponsor biryani ».

Teeluck : Bhaiya !

Dip : Bholo !

Teeluck : To ti resevwar mo kamrad Nadir Joomun, mersi bokou.

Dip : Mo pou larg li osi. Zis koumsa mem to pou fer sa ?

Teeluck : Li pou donn twa biryani pou manze.

Dip : Sa kalite Prasad-la mo pa… Mo pa Bondie. To met ladoo divan enn marble idol. (rires)

Teeluck : Pa servi narien.

Dip : Pa servi narien.

Teeluck : Mo pou fini pas mesaz-la mwa. Kan to larg li ?

Dip : Dan enn de semenn parla.

Teeluck : De semenn parla ? To kone kifer, li pou sponsor mwa mo biryiani pou fet lane.

Dip : Wi ta, pa kas to latet twa.

Teeluck : Pou twa osi li pou gard enn ti zafer. Ale thank you !

Le transfert d’un policier réclamé par le PRO du PMO Rambochane

Parmi les Audio Files, il y a aussi une conversation qui aurait eu lieu entre le commissaire de police et le PRO du PMO Loveish Ramnochane. Ce dernier réclamait l’intervention du patron de la police en faveur d’un officier de police présenté comme un « top agent » à Saint-Pierre.

Ramnochane : CP bonzour. Ki manyer ?

Dip : Korek, sa va. To bien ?

Ramnochane : Eh gourou… Ou krwar ki’nn arive, mo bizin enn servis ar ou. Mo’nn avway ou enn zafer lor mesa-la.

Dip : Weh !

Ramnochane : Eh zot finn al bez enn nou bann dimounn kle dan Saint-Pierre. Li ti prosekiter Rose-Hill, zot finn avway li stasion Barkly !

Dip : Kisanla ?

Ramnochane : Chowtee.

Dip : Li’nn fann k*** non ?

Ramnochane : Non, okontrer, li ti Cadet Officer, nou pa’nn resi pous li sa kou-la. Li mem ki nou bann top azan. Li pe telefonn pou plenye ar mwa la.

Dip : Avway mwa li, mo get sa.

BY MILLIE COOKE AND DAVID MADDOX : Fears British High Commission phones were hacked during Chagos Islands Talks

Leaked recordings have sparked fears the British High Commission in Mauritius had its phones hacked around the time the UK opened negotiations for the handover of the Chagos Islands.

Audio of apparent discussions between the British high commissioner Charlotte Pierre and other political figures were featured on the Mauritian Facebook page Missie Moustass (Mr Moustache). The clips are claimed to feature a conversation between Ms Pierre and local businessman Ken Arian, chief executive of Airport Holdings, who has recently welcomed the “decolonisation” of the Chagos Islands.

Sources told The Independent that the conversation is thought to have taken place around October or November 2022, meaning it is likely to have occurred towards the start of the negotiations over the Indian Ocean islands. At one point, Ms Pierre can be heard saying: “I don’t have a prime minister at the moment”, adding, “You know what, I can say it now but we haven’t had a prime minister for two months.” This was around the time Liz Truss was forced to resign as prime minister, not long after she had initiated the Chagos talks.

The Chagos issue is sensitive due to the secretive joint UK-US air base on Diego Garcia (the largest island in the Chagos archipelago). The deal struck by the government allows the UK to retain the facility for the next 100 years, but there are concerns the agreement will open up the islands to Chinese interference.

(Extracts form the Independent)


ALLÉGATIONS DE PHONE TAPPING — Enquête difficile confiée au Central CID

C’est une enquête extrêmement difficile et délicate qui attend le Central CID dans le sillage des allégations de Phone Tapping, publiées sur Facebook sous le sobriquet de Missie Moustass. Ces conversations impliquent des journalistes, avocats, politiciens, un juge, et même l’actuel commissaire de police, Anil Kumar Dip. Des protagonistes ont d’ailleurs confirmé avoir bien tenu ces conversations privées, que ce soit par téléphone ou via WhatsApp.

De son côté, la police compte solliciter Facebook Afrique pour tenter d’établir qui a posté ces bandes, et si cela a été fait à partir de Maurice. Néanmoins, cette étape pourrait prendre du temps. Sans compter que l’auteur pourrait ne jamais être identifié, notamment s’il est passé par le Dark Web pour se procurer une Stolen Identity.

L’affaire s’annonce en outre très délicate, car l’enquête que mènera le CCID a ses limites, et il est fort probable que les enquêteurs ne pourront accéder à certains dossiers, classés comme secret d’État ou secret défense. Aux Casernes centrales, on explique : « s’il y a bien eu Phone Tapping, il y a deux possibilités. L’une en lien avec des équipements sophistiqués utilisés par la défense, et l’autre d’un Telecommunication Service Provider. »

Avant de poursuivre : « De ces deux cas, lequel confirmera qu’il détient des appareils permettant de faire ces enregistrements ? Ce serait un énorme scandale, car la loi interdit ces procédés. C’est donc une enquête morte née. Juste pour calmer les esprits. » Il est fort probable que « Central CID pou get an direksyon bann montaz band-sonor par Intelizans artifisiel ek pa lot kote . ».

Le communiqué émis mentionne d’ailleurs : « With regards to posts using artificial intelligence, an enquiry has been initiated into the matter. » La police avertit le public qu’il est interdit de « tap » des conversations à travers quelconque appareil de communication. « Le communiqué confirme une enquête pour AI, et non pour Phone tapping », affirme-t-on. Raison pour laquelle le Central CID tentera d’authentifier les voix sur les bandes sonores.

Les Police Headquarters attirent l’attention du public sur la section 46 (ga) de l’Information and Communications Technologies Act (ICTA), qui stipule : « Uses a telecommunication equipment, an information and communication service, a telecommunication service or information and communication technologies to send, transmit, transfer, post, publish, deliver, show or otherwise communicates by means of the telecommunication equipment, a message which obscene, offensive, abusive, threatening, menacing, false or misleading, indecency, which is likely to cause or causes harm to a person. » Tout contrevenant risque une amende pouvant atteindre Rs 1 million et une peine d’emprisonnement de 10 ans.

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