A la veille de la dissolution de l’Assemblée nationale, le ministre des Services financiers, Sunil Bholah, a établi un bilan des initiatives prises dans le secteur et présenté les grandes lignes d’un Concept Paper pour le secteur des services financiers, déjà approuvé par le conseil des ministres, devant servir de base pour l’élaboration d’un nouveau plan directeur 2025/30.
Depuis l’élaboration du Blueprint, beaucoup de changements sont intervenus dans le paysage économique et géopolitique avec des répercussions internationales. De nouveaux centres financiers ont vu le jour et vont voir le jour. D’où la nécessité de ce Concept Paper, a expliqué le ministre. Approuvé par le conseil des ministres le 20 septembre, ce document a été élaboré après consultation avec la Financial Services Commission, Mauritius Finance et l’Economic Development Board.
Le ministre a évalué le modèle actuel et comparé la juridiction à d’autres centres financiers, avec pour objectif de le redynamiser. « Le Concept Paper vise à redéfinir notre stratégie de promotion à l’international, avec la création d’une agence de développement dédiée au secteur financier, tombant sous la FSC », dit-il. Les actions, qui devront être initiées par cette agence, concernent la participation aux Roadshows, conférences internationales, rencontres d’affaires, l’organisation de forums où les opérateurs pourront rencontrer des investisseurs de pays ciblés.
L’agence de développement, selon le ministre, sera aussi responsable de dégager des stratégies de communication, la dissémination de l’information et la mise à jour régulière sur les réseaux sociaux. « Les services des entreprises spécialisées en relations publiques seront aussi retenus dans des juridictions spécifiques pour augmenter la visibilité du centre financier mauricien comme une destination de choix. Elle mènera des exercices de marketing digital pour atteindre un public mondial et facilitera l’interaction avec les investisseurs potentiels », ajoute-t-il.
Le Concept Paper donne les clés pour préparer la juridiction à la concurrence de GIFT City, et à d’autres défis comme la Global Minimum Tax et les nouvelles normes de l’OCDE. « Face à tous ces défis, le ministère a jugé qu’il est impératif de repenser les services financiers et d’initier les actions qu’il faut pour consolider le secteur », explique Sunil Bholah.
L’agence de développement, qui sera mise sur pied disposera d’une unité qui se chargera d’évaluer les besoins en compétences sur le marché et de veiller à ce que ces compétences soient disponibles pour les investisseurs et les acteurs locaux. Il est proposé que cette unité mène des enquêtes régulières pour évaluer les besoins et les exigences du secteur des services financiers.
Le Concept Paper évoque également la stratégie africaine et la « nécessité de redynamiser les fonctions du Mauritius Africa Fund, pour accéder aux zones économiques spéciales, notamment en Côte d’Ivoire, au Sénégal, Mozambique et au Ghana ». Il prévoit aussi un changement structurel à la FSC pour le traitement des demandes dans un délai raisonnable. Sunil Bholah a aussi parlé aussi de la diversification de l’offre de produits, de l’innovation dans le domaine des fonds, de la possibilité de permettre aux gestionnaires de fonds étrangers de s’établir à Maurice, de la démocratisation du marché des capitaux et de la stratégie à mettre en place pour « inciter les PME étrangères à s’inscrire à la cote d’une bourse mauricienne ».
Il est aussi proposé que le gouvernement et la Banque de Maurice élaborent une politique claire pour attirer davantage de banques internationales à Maurice. Un résumé de ce document est disponible sur le site Web du ministère. Un atelier de travail sera organisé regroupant tous les acteurs en vue de recueillir leurs propositions.