La polémique enfle concernant le Chief Executive Officer d’Air Mauritius, Charles Cartier, qui fait l’objet d’une enquête de la Financial Crimes Commission pour l’affaire de voyage payé en Afrique du Sud, pour un groupe de sept personnes de la famille Cartier, avec tous les privilèges de la classe Affaires. En toile de fond, des réservations de billets effectuées par le nouveau bras droit du CEO, suivant le départ de Laurent Recoura.
Des sources avisées indiquent que cette affaire n’a pas encore révélé tous ses secrets, car elle ne concerne pas un seul voyage familial qui était prévu. Des réservations pour une série de voyages – jusqu’en octobre – avaient été effectuées par le CEO, et ce dès la première semaine de prise de fonction. En effet, le pigeon voyageur et sa famille avaient envisagé d’effectuer des déplacements à l’étranger tous les mois. Mais lorsque les conditions du premier voyage familial controversé en Afrique du Sud ont commencé à s’ébruiter dans la presse, les autres réservations effectuées pour les prochains mois ont subitement disparu des écrans radar… La question qui se pose à l’heure actuelle est qui a bien pu faire disparaître ces réservations.
Par ailleurs, pour le voyage en Afrique du Sud et selon nos recoupements, des réservations avaient été faites pour toute la famille en classe Affaires – aller/retour. Mais à peine la troupe avait-elle débarqué en Afrique du Sud que l’affaire a éclaté au grand jour à Maurice. Pris de panique, le CEO prend alors la décision de faire modifier en catimini ses réservations pour le vol retour, question de limiter les dégâts – en faisant cinq personnes voyager en classe Economie et seulement deux en Business Class, contrairement à ce qu’il avait prévu au départ…
Selon les règlements, le CEO n’est pas éligible pour un voyage aller-retour en classe affaires pour sept personnes. Ce qui devrait intéresser la FCC c’est que toutes les réservations – même quand elles sont annulées – laissent des traces dans le système…
Du côté des employés, on fait comprendre que le CEO d’une compagnie comme Air Mauritius aurait déjà dû faire l’objet d’une suspension, à ce niveau de l’enquête de la FCC. Mais dans les couloirs de la compagnie nationale, personne ne comprend que Charles Cartier arrive à se maintenir en poste, alors que la FCC a déjà initié une enquête et alors que la plainte logée contre Laurent Recoura, l’ex-Chief Commercial Officer, n’est encore qu’au stade préliminaire.
Dans cette conjoncture, le CEO se démène comme un beau diable pour tenter de sauver les meubles. Récemment il a signé un contrat d’assistance sur quatre ans avec Airbus, négocié avant son arrivée, soit depuis janvier, pour aider la maintenance à mieux planifier son travail, mieux exécuter les tâches et mieux poser les diagnostics, cela afin d’aider notamment à résoudre les problèmes de retards de vols qui se sont multipliés ces derniers temps.
Ce contrat prévoit la présence d’une dizaine de personnes d’Airbus pour du Coaching et du Mentoring à l’intention des équipes de MK, affectées aux A350 et A330. La signature de contrats de ce genre impose un délai de pas moins de trois mois pour la mise en place et si le contrat avait été signé vers fin mars – comme il aurait dû l’être – l’équipe d’Airbus serait déjà en place en train d’aider à la maintenance des appareils, alors qu’à ce stade, la direction aurait clairement perdu du temps, avec les conséquences que l’on sait sur les opérations.
Par ailleurs, des questions se posent sur les procédures menant à la signature d’un contrat de trois ans récemment avec le groupe Sanad pour des services MRO (Maintenance, Repair & Overhaul) pour les moteurs Rolls-Royce. En tout cas, tout semble confirmer que le siège de CEO d’Air Mauritius demeure toujours éjectable…