Prison : un détenu dénonce l’opération musclée du GIPM dans des cellules à Beau-Bassin

Après une opération musclée à la prison de Beau-Bassin la semaine dernière, où des armes artisanales et illégales ont été saisies, des détenus dénoncent la violence utilisée à leur encontre à cette occasion. Une première plainte a été enregistrée à la police mardi. Il s’agit de celle d’un laboureur (37 ans) de Pointe-aux-Sables, en détention préventive et qui se trouvait ce jour-là dans la cour de la prison avec d’autres détenus.

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Ce détenu raconte qu’ils ont vu débarquer de nombreux officiers issus du Groupement d’intervention de la police mauricienne (GIPM), de la Special Support Unit, des officiers de la prison et une dizaine d’éléments de la Correctional Emergency Response Team (CERF).
Le trentenaire explique que c’était la panique et que des fouilles se déroulaient dans la cour de la prison. Il dit aussi avoir vu des prisonniers se faire brutaliser à coups de tonfas. Il ajoute qu’il ignore les raisons de cette opération musclée.

Les détenus ciblés ont ensuite été placés dans des cellules. Et une demi-heure plus tard, selon le laboureur, une dizaine d’officiers de la CERF, habillés en noir et portant des masques, sont retournés dans la cour et se sont mis à le frapper ainsi que d’autres détenus.

Le plaignant dit avoir reçu des coups au dos et aux reins, le contraignant à recevoir des soins à l’hôpital de la prison. Il affirme par ailleurs que des prisonniers ont assisté à la scène et qu’ils peuvent en témoigner. Avec la cour de la prison dotée de caméras de surveillance, il demande aux enquêteurs d’en sécuriser les images pour vérifier ses accusations.

Il fait comprendre qu’aucune arme n’a été saisie sur lui et qu’il ignore pour quelle raison il a été agressé. Selon des renseignement disponibles, d’autres détenus comptent porter plainte et ont contacté leurs proches et avocats à ce sujet.

La direction de la prison avait mené cette opération après avoir reçu des renseignements à l’effet que certains détenus avaient fabriqué des armes. Elle soupçonnait ainsi qu’une bagarre se préparait, voire une mutinerie. Avec l’aide d’unités de la police, les officiers de la prison ont alors investi les lieux avec des détecteurs de métaux, leur permettant de mettre la main sur des armes artisanales, comme des “pik demon” et divers objets pointus.

Si la direction de la prison avance que « tout s’est bien passé », des avocats ont cependant obtenu des renseignements à l’effet qu’une dizaine de détenus auraient été blessés lors de cet exercice et qu’ils ont été traités à l’hôpital de la prison.

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