Éducation – Secondaire privé : la fronde contre les tribulations de la PSEA s’organise

Collèges privés : première mobilisation des parents d’élèves de Curepipe

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La Federation of Managers (FoM) a démarré sa série de rencontres avec les parents concernant les difficultés rencontrées par rapport à la nouvelle formule de subvention. Une réunion tenue au Collège Saint-Joseph, samedi, a réuni des parents de sept établissements privés de la ville. Ils ont été exposés à la situation actuelle, avec les contraintes imposées par la Private Secondary Education Authority (PSEA) ayant poussé certains collèges à se retrouver en Overdraft auprès de leurs banques.

Armand Tadebois, manager du collège Saint-Joseph, a mis en exergue l’engagement des collèges confessionnels pour une éducation de qualité aux enfants. Il a ainsi dénoncé les coupures « irrationnelles et incohérentes » de la PSEA qui sont au détriment des enfants.

Pour sa part, Diana Ami, présidente de la PTA du Collège Saint-Joseph, a expliqué qu’en tant que parents elle a été choquée de prendre connaissance de la situation des collèges privés : « J’étais au courant de quelques petites injustices, mais après une réunion avec la FoM, j’ai compris à quel point la PSEA est en train de serrer la ceinture de nos écoles. Dans quel but ? »se demande-t-elle.

Le Dr Jimmy Harmon, directeur adjoint du Service diocésain de l’éducation catholique (SeDEC), a exprimé sa satisfaction de voir autant de parents réunis un samedi pour écouter les graves menaces pesant sur l’éducation gratuite. « Mais si les choses se faisaient bien, nous n’aurions pas eu à organiser une telle réunion », devait-il faire ressortir, tout en indiquant que quelques jours plus tôt, la Cour suprême a accepté d’écouter la demande de Judicial Review de la FoM sur la Comprehensive Grant Formula 2024-26.

Le directeur adjoint du SeDEC a souligné qu’à travers les difficultés rencontrées par les collèges privés, l’éducation gratuite est menacée à Maurice. « Chaque collège a ses spécificités, mais notre priorité à tous demeure l’éducation des enfants. Cela implique le savoir, mais aussi le savoir-faire et le savoir-être. Mais aujourd’hui, avec sa manière de faire, la PSEA est en train de nous empêcher de donner cette qualité d’éducation », a-t-il martelé.

Ramdass Ellayah, président de la FoM, a fait ressortir que la présence des parents en grand nombre démontre qu’ils ont à cœur l’éducation de leurs enfants. « L’éducation est à la base de la société. Si un pays veut aller vers la dictature, la première chose est d’attaquer l’éducation, pour empêcher les enfants de réfléchir. » Il a précisé qu’il y a une diversité de collèges privés à Maurice et certains, comme le Bhujoharry College, qui fêtera ses 100 ans cette année, ont une longue contribution au développement du pays.

Le porte-parole de la fédération a ensuite procédé à l’historique de l’éducation gratuite à Maurice. Il a expliqué quels étaient les rôles de l’ex-Private Secondary School Authority (PSSA), devenu aujourd’hui, la PSEA. « L’autorité était en charge des Norms and Standards afin que l’enseignement se fasse dans les meilleures conditions. Personne n’a jamais touché à cela. Même pas feu Sir Anerood Jugnauth. Au contraire, il avait mis sur pied un comité technique où les collèges privés étaient représentés. Nous discutions pour résoudre les problèmes et tout le monde en sortait gagnant. Il y avait aussi des contrôles pour voir si l’argent de l’État était bien utilisé », dit-il.

Ramdass Ellayah a révélé que tous les Managers ont épuisé leurs réserves pour gérer les écoles, tant la PSEA a imposé des contraintes : « Aujourd’hui, la PSEA est devenue un commis payeur, qui nous demande des comptes, des justifications, pour chaque dépense. Cela complique la gestion de nos collèges, alors que nous aurions dû consacrer notre énergie à l’éducation de nos enfants. »

Mike Phanjoo, vice-président de la FoM, a expliqué comment la nouvelle formule de Grant affecte la bonne marche des opérations. De nombreux items comme la formation non-académique ne sont pas reconnus par la PSEA. « Nos collèges sont tous en Overdraft avec les banques et nous sommes contraints de chercher le soutien financier auprès de la PTA, des Old-boys, et les enfants, eux-mêmes, participent à des levées de fonds », ajoute-t-il.

Pour sa part, Raffick Soobadar a fait comprendre qu’en plus des problèmes financiers rencontrés, les collèges privés ont des difficultés à trouver des enseignants, avec l’obligation de détenir un PGCE. Il a également dénoncé le Locked Timetable  imposé par la PSEA qui, à titre d’exemple, ne consacre que sept minutes à l’assemblée. Ce Time Table ne peut être modifié.

De son côté, Diana Ami a, au nom des parents, lancé un appel pour que les autorités concernées laissent les collèges privés travailler tranquillement. Les parents présents à cette première réunion venaient des collèges suivants : Hindu Girls, Imperial, Renascence, St-Joseph, Lorette de Curepipe, Notre-Dame et Curepipe College. D’autres rencontres similaires sont prévues dans d’autres régions.

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