Dans sa dernière édition, Week-End avait mis en lumière les comportements inappropriés d’employés à l’égard des visiteurs du lieu (voir texte plus loin) mais aussi l’état peu reluisant de certaines parties du Jardin Botanique de Pamplemousses. Des photos illustraient de manière frappante l’état déplorable du bassin des lotus et les restes visibles de végétation abandonnée et en décomposition, qui mettait à mal les atours et l’image botaniques de ce jardin de plantes historique façonné par le botaniste Pierre Poivre au 18e siècle
Week-End a appris depuis que derrière ces images qui ne traduisent pas l’ensemble du site, une vaste campagne de réhabilitation est en cours. Aux côtés de responsables attachés quotidiennement au site, a été dépêché un scientifique de renom, botaniste de formation, longtemps impliqué dans la flore des Mascareignes et ayant une longue expérience de la gestion de corps académique et de recherche pour procéder à cette réhabilitation dans le cadre d’un plan ambitieux pour restaurer le jardin à son ancienne gloire. Si Week-End n’a pas pu joindre le responsable de la gestion de ce site historique pour commenter ces faits, les dernières photos prise en fin de semaine démontrent clairement que des efforts considérables sont déployés pour inverser la situation.
Depuis le début de l’année, l’équipe in situ dévouée est soutenue par ce consultant botaniste expérimenté s’emploie à redonner, avec les responsables des lieux, son lustre d’antan à ce qui fut le joyau de l’océan Indien, le Jardin Botanique de Pamplemousses. Week-End a ainsi pris note des affirmations que “le nettoyage méticuleux du site a permis d’éliminer des millions de feuilles mortes, redonnant aux allées et pelouses leur éclat d’antan. Les parterres fleuris devant le majestueux Château Mon Plaisir ont été rénovés et accueillent désormais une diversité éblouissante d’espèces florales. Les infrastructures historiques, telles que la fontaine et la grille victorienne, ont été restaurées grâce à des techniques modernes de nettoyage et de rénovation”.
Par ailleurs, “les monuments emblématiques, comme les bustes de Pierre Poivre et de Bernardin de St. Pierre, ainsi que l’Obélisque Liénard, ont été nettoyés et remis en état, témoignant d’un fort engagement envers la préservation du patrimoine du Jardin. De même, des efforts considérables sont déployés pour restaurer le moulin à sucre, symbole de l’histoire riche de la région. Quant aux 40 allées du jardin, totalisant près de 8 km, elles ont été totalement nettoyées et réaménagées. L’aire de stationnement et les 12 kiosques ont été rénovés, presque tous avec leur toit de chaume d’origine. La vieille clôture métallique, dangereuse pour le public, est en cours de remplacement par une clôture en Betafence sur environ 500 mètres”.
Néanmoins, les maîtres des lieux concèdent que “quelques importants défis subsistent”. Ainsi, une maladie cryptogamique a été identifiée dans un des quatre bassins de lotus — problème illustré par une photo dans l’article précédent de Week-End —, involontairement confondu avec le bassin de nénuphars. Un programme de réhabilitation a été mis en place pour traiter ce problème spécifique, nous affirme-t-on, car pour les maîtres jardiniers des lieux, “la plupart des 33 hectares (80 arpents) du jardin sont dans un état impeccable, y compris le bassin de nénuphars, désormais au sommet de son art, comme le témoigne des photos prises cette semaine.”
Pour redonner à ce lieu mythique son lustre d’antan, le gouvernement a eu l’audace et la bonne idée de faire appel à un scientifique de renom, spécialiste de la flore des Mascareignes, pour diriger ces travaux de réhabilitation. Bien que souhaitant rester dans l’ombre, sa présence assure une approche scientifique rigoureuse et une compréhension fine des besoins de la biodiversité locale.
Malgré les critiques passées sur la gestion et les finances du jardin, les résultats des efforts de réhabilitation sont déjà visibles et prometteurs quoique, comme mis en vant par Week-End, certains stigmates perdurent. “Le Jardin Botanique de Pamplemousses renaît de ses cendres, retrouvant son prestige et son charme d’antan”, nous laisse-t-on entendre. Le défi est de taille et le pari commence à porter ses fruits.
En tout cas, le sourire retrouvé de la statue remis à neuf de Pierre Poivre, désormais débarrassée de sa patine qui a mis au grand jour son sourire originel, en dit long sur cette transformation en cour du Jardin botanique de Pamplemousses. Grâce à l’engagement et à la passion de tous ceux qui y travaillent, le jardin est en bonne voie pour redevenir ce joyau botanique et historique du pays comme héritage permanent pour les générations futures. Au point où Pierre Poivre, du moins sa statue, a retrouvé le sourire…