Messager d’espérance

L’ordination épiscopale de Mgr Jean-Michaël Durhône a été de loin l’événement le plus marquant sur le plan local cette semaine, tant par l’ampleur de la foule qui s’est déplacée que par le consensus qui s’est dégagé en quelques semaines seulement au sein de toutes les communautés confondues, et le Feel Good Factor qui s’est dégagé sur l’importance du renouvellement tant au sein de l’Église que dans le pays.

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La qualité de rassembleur du nouvel évêque de Port-Louis s’est manifestée à nouveau ce vendredi à l’occasion de la fête de la Saint-Louis, qui a attiré une foule importante à la cathédrale Saint-Louis, qui rouvrait ses portes après des travaux de rénovation qui ont duré plusieurs semaines. Mgr Jean-Michaël a été pratiquement acclamé à la fin de la messe, où la foule s’est bousculée afin de prendre sa photo ou pour le voir de plus près. Afin de démontrer que sa fonction transcende la politique partisane, les représentants de tous les partis politiques parlementaires ont été invités à participer activement à la célébration religieuse ce vendredi.

Pour bien montrer qu’il means business et qu’il ne compte pas jouer un rôle effacé, il s’est fait un devoir de définir les paramètres des relations entre l’Etat et l’Église. Il a placé la dignité humaine comme un élément fondateur de ce partenariat, auquel il ajoute l’importance d’un partenariat responsable et la capacité de discerner les signes d’espérance. « La dignité humaine dépasse toute fonction sociale. Ainsi, tout humain mérite le même respect et la même considération », lance-t-il. Avant d’ajouter : « L’Église, comme l’Etat, est au service de cette dignité humaine, qui nous rappelle l’égale valeur de chaque citoyen de notre société. Promouvoir la dignité de chaque citoyen nous amène à vivre le partenariat entre l’Église et l’Etat. »

En ce qui concerne le partenariat responsable, il reprend les propos du cardinal Piat, qui reconnaît le partenariat fructueux entre l’Église et l’Etat pour les logements sociaux, les enfants porteurs d’un handicap et la réhabilitation des toxicomanes, entre autres. Il souligne également la nécessité de discerner des signes d’espérance. A ce propos, ce que Mgr Jean-Michaël ne dit pas, c’est qu’il est lui-même la personnification d’un signe d’espérance concernant l’avenir des jeunes de ce pays. Il est un messager d’espérance.

Pour lui, l’espérance ne se résume pas à ouvrir les mains et attendre que le bien à accomplir tombe du ciel, mais c’est travailler ensemble pour chercher le bien-être de la population mauricienne.

« C’est ensemble que nous construirons un pays où chaque citoyen se sentira heureux et chaque personne ne se sentira pas comme un citoyen de deuxième ou troisième catégorie. » Il souligne en dernier lieu l’importance du dialogue. Tout en reconnaissant que les divergences sont humaines. Toutefois, c’est dans le respect des uns et des autres, et dans le dialogue, qu’une société mauricienne plus fraternelle, plus juste et plus solidaire avec les plus faibles sera construite.

A ce même instant, hier; s’ouvraient à Antananarivo les Jeux des îles de l’océan Indien, qui sont d’abord et avant tout une célébration de la fraternité entre les peuples des îles de l’océan Indien. « Koste pep losean Indien », chante Patrick Victor. On ne peut pas cependant ignorer la force unificatrice de ces compétitions sportives dans les pays qui y participent. On songe, non sans une certaine nostalgie, à l’élan d’unité nationale qui s’était dégagé dans le pays après l’organisation des Jeux des îles de l’océan Indien en juillet 2019.

Que nous reste-t-il de ce sentiment national qui avait réuni des milliers de personnes au Champ-de-Mars autour des médaillés mauriciens ? Il y a tout un travail à refaire.

 

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