L’organisation non gouvernementale (ONG) Eco-Sud fait le bilan, trois ans après l’échouage du MV Wakashio. Dans un communiqué de presse publié sur les réseaux sociaux durant la semaine dernière, l’ONG demande que les parties responsables assument les conséquences de leurs actes et que les victimes soient indemnisées. Elle s’apprête à déposer son assignation en justice et sa demande d’indemnisation auprès de la Cour suprême de Maurice.
« Eco-Sud, ainsi que des milliers de victimes de cette marée noire, dont des pêcheurs et opérateurs commerciaux demandent aux parties responsables de les indemniser, à savoir : (i) le propriétaire du navire, Okiyo Maritime Corp (une société panaméenne dont le siège social est au Japon), Nagashiki Shipping Co Ltd (la société mère d’Okiyo incorporée au Japon), l’affréteur du navire, Mitsui O. S. K Lines, ltd (une société incorporée au Japon) et The Japan Shipowners Mutual Protection and Indemnity Association, l’assureur d’Okiyo Maritime Corp et de Nagashiki », est indiqué dans le communiqué.
Eco-Sud annonce ainsi être « prêt à déposer son assignation en justice et sa demande d’indemnisation auprès de la Cour suprême de Maurice. » En outre, l’ONG souligne que cette assignation doit être valablement « notifiée » aux défendeurs, « afin que ceux-ci puissent être légalement représentés devant le tribunal dans le cadre de ces actions en justice… » Elle explique, de plus, que « le processus de notification de chacune de ces assignations au Japon est extrêmement lourd et coûteux », et que « les frais de notification, de traduction et les honoraires juridiques encourus ne peuvent pas être recouvrés par les victimes devant les tribunaux de Maurice. »
Par ailleurs, Eco-Sud soutient avoir tenté de notifier Okiyo et son assureur, The Japan Shipowners Mutual Protection and Indemnity Association, à Maurice, mais en vain. « Alors qu’Okiyo a engagé une action judiciaire devant la Cour Suprême de Maurice, dans laquelle elle demande de pouvoir limiter sa responsabilité globale découlant de la marée noire, Okiyo refuse de donner à son avoué ou à tout autre représentant à Maurice un mandat pour accepter la notification des demandes des victimes.
De même, bien que The Japan Shipowners Mutual Protection and Indemnity Association ait un représentant à Maurice mandaté pour accepter des documents en son nom, l’assureur refuse de donner à ce représentant le mandat nécessaire pour accepter la notification des assignations en justice à Maurice. Quant à Mitsui O. S. K Lines, ltd, malgré qu’ils aient pris l’initiative de créer un trust à but non lucratif à Maurice dont l’objectif est d’apporter une aide financière (bien que limitée), aux ONG et autres acteurs, elle a judicieusement fait le choix de s’abstenir de désigner un représentant officiel à Maurice pour la représenter », déplore Eco-Sud.
Eco-Sud dénonce ainsi Okiyo Maritime Corp, Nagashiki Shipping Co Ltd, Mitsui O. S. K Lines, ltd et The Japan Shipowners Mutual Protection and Indemnity Association « pour ce qui est clairement une tentative déguisée d’éviter d’avoir à indemniser les victimes de la marée noire pour le préjudice environnemental et social qui en a résulté » et leur demande « de désigner officiellement un représentant à Maurice avec mandat pour accepter la notification de l’assignation des victimes de la marée noire du Wakashio, y compris Eco-Sud. »
Eco-Sud lance un appel à « tout représentant officiellement mandaté par une des entités mentionnées dans ce communiqué pour accepter la notification de l’assignation d’Eco-Sud peut contacter Eco-Sud à l’adresse e-mail suivante : [info@ecosud.mu]. Les voix des victimes du Wakashio doivent être entendues au-delà des frontières de notre petite île. Nous diffuserons prochainement une pétition en soutien à notre demande. »