Air Mauritius : zone de turbulence industrielle

Cette fin de semaine est marquée par la mobilisation en faveur de l’ex-hôtesse de l’air Yogita Baboo qui gagne du terrain et prend de l’ampleur. Elle a été limogée de ses fonctions lundi pour avoir fait des allégations contre Air Mauritius, son employeur, lors d’une émission radiophonique.

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Dans une lettre que lui a adressée Air Mauritius, cette dernière soutient que « Management has no alternative, in good faith, than to terminate your employment, with immediate effect on the grounds of misconduct, in as much as your acts and doings are tantamount to a “faute grave” which amounts to “cause réelle et sérieuse” which has a bearing on the employer-employee relationship to the extent that it has brought “un trouble profond dans le fonctionnement et la marche de l’entreprise”. »

Ainsi Yogita Baboo perd sa place alors qu’elle est en train de se battre pour retrouver son emploi dont elle a été privée pour avoir refusé de faire le vaccin du Covid-19. Cela se produit alors que le Covid est pratiquement derrière nous et que le protocole adopté concernant le Covid n’est pratiquement plus appliqué.

Aujourd’hui, tous les syndicats, à commencer par l’Air Mauritius Cabin Crews Association (AMCCA) dont elle est la présidente, ont exprimé ouvertement leur soutien en faveur de Yogita Baboo. Sous l’impulsion du président de la State Employees and Other Federation (SEOF), Radhakrishna Sadien, une plateforme a été constituée comprenant plusieurs fédérations syndicales dont la General Workers Federation, la Federation of Civil Service and Other Unions, la State and Other Employees Federation, la CTSP, la Federation of Parastatal Bodies and Other Unions, CITU, CSG Solidarité, la Mauritius Labour Federation, la National Trade Union Confederation.

D’autres syndicalistes d’expérience dont Jane Ragoo, Ashok Subron et Narendranath Gopee ont également exprimé leur solidarité. L’heure est grave et le cas de Yogita Baboo prend la forme d’un symbole concernant le traitement réservé aux syndicalistes par certaines institutions qui optent pour la répression contre le dialogue et la bienveillance dans les relations industrielles, encore plus lorsqu’elles traitent avec un président syndical. Ce licenciement est considéré comme abusif. La perception est que non seulement le droit syndical de la victime est violé mais aussi son droit à la liberté d’expression. Si Air Mauritius n’était pas d’accord avec ses propos, elle aurait très bien pu lui répondre par le biais d’un communiqué plutôt que par une lettre de révocation. Cela aurait dû être le cas alors que le régime en place affirme haut et fort que sa politique s’articule autour de l’Humain.

L’Union syndicale a fait appel au Premier ministre en prenant en considération le fait que son intervention avait déjà par le passé permis la réintégration des pilotes mauriciens qui avaient été limogés par Air Mauritius, qui est sur le point de battre le record national en matière de remerciements de ses employés durant ces dernières années. La suite de ce mouvement est suivie avec beaucoup d’intérêt.

Cette semaine a aussi été marquée par l’audition de l’appel interjeté par Suren Dayal devant le Privy Council contre un jugement de la Cour suprême qui avait rejeté sa pétition contestant les résultats des élections dans la circonscription no 8. Le jugement des Law Lords est maintenant attendu avec impatience mais cela prendra encore quelque temps. Personne ne se hasarde à faire de pronostic, préférant attendre la fin des délibérations des Law Lords.

Interrogé, cette semaine, le leader du PTr, Navin Ramgoolam, s’est montré prudent. Il doit s’adresser à la presse aujourd’hui pour faire le point sur les discussions tripartites en vue d’une alliance électorale PTr-MMM-PMSD qui ont repris cette semaine, cette alliance tardant à se constituer. Les commentaires des trois leaders concernant la réponse que leur a adressée le commissaire électoral, Irfan Rahman, sont également attendus.

 

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